Il n’y a pas besoin de se compliquer la vie et d’aller dans la technique excessive pour obtenir une musique accrocheuse et efficace, OMNIZIDE l’avait parfaitement compris en 2014 en sortant l’agréable
« Death Metal Holocaust », qui bien que ne révolutionnant absolument pas le genre et n’ayant rien d’un futur classique en devenir avait suffisamment d’atouts pour faire passer un bon moment. Après un long silence la formation toujours menée par Mikael Nox de CRAFT revient aux affaires avec son nouvel album qui reprend là où les choses en étaient restées précédemment, du coup aucune surprise n’est à attendre mais l’efficacité reste, et c’est le plus important.
Car durant un peu plus de quarante minutes le quintet nous envoie à la figure son Black cru et haineux où se greffe quelques influences Punk, à l’instar de son prédécesseur, mis en avant par une production très naturelle qui donne une sensation de rendu live, avec en prime une basse très présente dans le mixage et qui amène plus de consistance aux neuf morceaux présents. Hormis le dernier qui se laisse le temps pour se développer, le reste va à l’essentiel oscillant entre trois et cinq minutes maximum, bref pas le temps de faire de compromis mais cela n’empêche pas d’y aller franco et de créer une ambiance particulièrement sombre. Ceci commence avec « Himmelstrasse (330ft) » qui ouvre les hostilités de la meilleure des manières et de façon progressive, car après des cloches d’église en guise d’introduction on se retrouve dans le vif du sujet via des roulements de caisse claire très martiaux, qui servent de base à l’arrivée conjointe ensuite du chant et des blasts tout en n’oubliant pas d’alterner avec les parties rapides pour diversifier au mieux son propos. Ce point trouve son apogée avec une fin plus lourde et lente, qui permet de créer trois parties distinctes à cette première composition qui se révèle excellente, inspirée et variée, tout comme les suivantes. En effet les gars ne se contentent pas de seulement bourriner mais de proposer également des accélérations et ralentissements bienvenus, on retrouve ce schéma sur « The Return Of The Loving Dead » qui se voit rehaussé à la fin par un tempo bien Heavy qui donne envie de remuer la tête, tout comme sur « Doomsday Revelations » qui montre toute la palette de jeu du combo. Le morceau-titre quant à lui démarre par une série d’arpèges très doux et froids qui mettent immédiatement dans l’ambiance, avant qu’il ne déroule son schéma habituel fait de vitesse, de lenteur, de breaks et d’un tempo qui passe par toutes les nuances, comme c’est également le cas avec le remuant « Nekromantic » qui va se révéler vite indispensable sur scène, ou encore avec « Shockwaves » tout en variations et qui devrait avoir le même succès que son confrère.
Cependant le groupe reste aussi intéressant quand il lève le pied, c’est le cas de « Deathwomb » qui ne contient aucune partie rapide ni vitesse élevée, ici on reste sur du mid-tempo des familles mais suffisamment malin pour y intégrer un léger soupçon d’esprit guerrier et épique qui évitent de tomber dans la redondance et la linéarité, comme l’ultime plage « Devil In Me ». Pièce-maîtresse la plus aboutie et longue de cette galette (quasiment dix minutes) elle se révèle encore plus lugubre que ce qui a été fait auparavant, notamment dès le départ avec ces notes de guitares coupantes et gelées, une batterie qui se retient pour mieux imprimer la crainte et une fin proche d’un requiem où tout suinte la crainte et l’obscurité (notamment en retrouvant les mêmes cloches que celles que l’on a pu entendre au tout début du disque) afin de boucler la boucle.
Sans être une réussite totale à cause d’un « Walls Of Flesh » moins inspiré que le reste (et finalement plutôt décevant), et de plans parfois repris trop souvent de manière un peu trop flagrante, il n’en reste pas moins que « NekroRegime » est une réussite incontestable à la fois plus homogène que son prédécesseur et à l’accroche plus immédiate. Si les Suédois étaient jusqu’alors un bon groupe de haut de tableau de deuxième division, il est probable qu’aujourd’hui ils peuvent viser plus haut car tous les atouts sont là entre une expérience musicale importante de chacun de ses membres, et une vraie qualité d’écriture qui fait le métier correctement et sans chichis (à l’image de la pochette), tout ce qu’on réclame au Black-Metal en fait, bien loin du pompeux et surproduit auquel on a trop souvent droit et qu’on subit plus qu’autre chose.
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