Verdun - The Cosmic Escape Of Admiral Masuka
Chronique
Verdun The Cosmic Escape Of Admiral Masuka (EP)
Je n’aime pas les chroniques didactiques, enfermant le disque dans une démonstration qu’on veut transmettre à tout prix au lecteur. De toute, il n’y a rien à démontrer : Hé, le doom et le hardcore, ça fait un moment qu’on sait que « c’est pa-reil », non ? Que le Trouble de
Psalm 9 est du Holy Terror avant l’heure ? Que sous les derniers Pulling Teeth et Gates Of Slumber se cache la même tendresse de tough guy ? Que Crowbar ? Que Yob ? Que Black Flag, Saint Vitus, SST Records, « Thirsty and Miserable » ? Et pour ceux qui resteraient sceptiques, qu’ils débarquent à Verdun !
En effet, malgré leur nom qui évoquera à tout Lorrain un ennui profond (z’ont pas dû visiter la Meuse pour choisir tel patronyme), les Montpelliérains pratiquent leur doom comme d’autres vont à la bataille : l’important n’est pas tant l’uniforme – le bardas de base épinglé de l’insigne d’Electric Wizard est ici fièrement présenté à tous (décoration particulièrement brillante sur le démarrage de « Jaxa » par exemple) – que la façon de manier la baïonnette. Et eux la tiennent dressée et perçante grâce à un chant de coreux en pleine tourmente spatiale ! Les hurlements de David Sadok permettent d’imaginer facilement ce visage d’astronaute mourant dans l’espace après avoir dû fuir la Terre (concept guidant les paroles de ces trois morceaux, chacun abordant un chapitre de l’histoire), coincé qu’il est par des guitares mêlant délitement et écrasement dans leurs sorties contrôlées vers des domaines plus psychédéliques servant l’émotion plutôt que la béate contemplation (la deuxième partie de « Last Man Standing »).
Du doom « straight to the point » en somme, rappelant davantage un Yob ayant définitivement tourné ses riffs de tank à chenille cosmique du côté core de la force que les figures traditionnelles dont la formation se revendique (Pagan Altar, Pentagram…). La longueur de ses compositions mise à part (une moyenne dépassant la dizaine de minute par tête !),
The Cosmic Escape Of Admiral Masuka ne s’oublie jamais et joue habilement du contraste entre les muscles dévitalisés de sa voix et la mollesse inhérente au genre au point que la caution « Eibon », synonyme de classe dans l’écriture (la lead concluant « Sons Of The Atom »), lui est déjà accordée pour ce premier EP, même si l’austérité de certains passages montre qu’ils en gardent encore sous le marcel. Une retenue que n’a pas l’édition cassette de ce disque par Throatruiner, débordante d’atours appuyant le conseil de soutenir Verdun par l’achat. Les radins et incrédules restants savent déjà
où aller pour se forger leur propre avis.
| lkea 17 Avril 2012 - 1989 lectures |
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