"Quand le bateau prend l'eau, les rats quittent le navire." Cette expression résume bien ce qui est arrivé à Mnemic entre 2010 et 2012. Au revoir batteur, au revoir bassiste, au revoir guitariste... seuls Guillaume et Mircea, en fiers capitaines, sont restés pour tenter de colmater cette brèche qui ne cesse de s'agrandir depuis
"Passenger". Après toutes ces années, les danois tâtonnent et se cherchent encore, faisant probablement de plus en plus de sceptiques à chaque sortie. Toujours sous l'aile protectrice de la firme allemande Nuclear Blast, le groupe sort déjà son cinquième album avec un line-up tout frais donc et un artwork de qualité pour la première fois de son histoire (signé Metastazis apparemment). Enfin le signe du renouveau et de l'élévation ? Je crains que non.
Malgré tout ce que le groupe a pu endurer durant la période écoulée entre
"Sons of the System" et "Mnemesis", il n'y a vraiment pas de souci à se faire quant à son évolution - si vous aimez ce qu'il est devenu bien entendu - car le personnel restant est évidemment celui qui a conduit le quintette là où il est depuis plus de 6 ans. Ainsi, ce nouvel album s'inscrit totalement dans la continuité du précédent, en termes de style et d'atmosphère. Les compositions privilégient toujours autant l'efficacité et reposent sur des structures classiques où seuls quelques riffs légèrement déconstruits pourraient éventuellement perturber le néophyte ; toutefois, étant donné la volonté d'aller à l'essentiel et l'aspect systématique de l'intégration de refrains en chant clair, impossible de vous perdre au milieu de ces 40 minutes. Sans parler de qualité pour le moment, on ne peut que leur reconnaître un talent certain dans l'élaboration d'atmosphères futuristes, aseptisées et synthétiques. A l'instar de son grand frère, "Mnemesis" s'impose comme une référence en la matière : les rythmiques hachées, les multiples arrangements électroniques et la production plastique de Tue Madsen donnent un vrai cachet à leur son, créant un univers que j'apprécie particulièrement. Globalement, pas de grandes nouveautés au menu pour ce cinquième volet. Le groupe tente néanmoins une approche plus groovy et mélodique : moins brute, moins frontale, leur musique se révèle plus aérée et accorde un peu plus de place aux leads. Les transitions semblent également avoir été plus travaillées et même si certains refrains arrivent encore comme un cheveu sur la soupe, on sent une véritable volonté de fluidifier les fluctuations de rage.
Malheureusement, le constat général reste le même que pour
"Sons of the System" en ce qui me concerne. Surfant sur la vague du metal moderne, leur style manque de personnalité et de surprise, plombé par une incapacité à sortir des sentiers battus. Si encore la qualité des compositions était au rendez-vous, mais on oscille trop souvent entre le bon et le moyen, voire l'insignifiant. Et ce chant... Avec tout le respect que j'ai pour notre Guigui national, Mnemic a perdu en intérêt depuis son arrivée. En particulier sur cet album, j'ai trouvé qu'il en faisait trop par moments, balançant des notes dans le vide sans aucun feeling, à en devenir irritant ("Mnemesis", "There's No Tomorrow", ...). Dommage car on ressent une petite inspiration Devintownsendienne dans les lignes de chant qui aurait méritée d'être creusée. Au final, seuls quelques titres ont retenu mon attention : le très groovy "Junkies on the Storm", les rouleaux compresseurs "Pattern Platform" et "Haven at the End of the World" ainsi que la conclusion très catchy "Blue Desert in a black Hole" et son joli refrain.
Ni bon ni mauvais, "Mnemesis" est à l'image de ce que Mnemic a produit ces dernières années. Si je ne doute pas de la démarche artistique de ses géniteurs, le résultat est ce qu'il est, à savoir un album simple qui va droit au but mais qui souffre d'un cruel manque de folie, de passion, caché derrière une grosse production des plus clinquantes. Les accros au metal moderne auront probablement une autre vision sur cette nouvelle offrande ; pour moi les Danois se contentent une fois de plus de sauver les meubles. Un peu limite quand même après plus de dix ans de carrière...
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