Jusqu'à maintenant, Mnemic n'avait pas trop fait de vagues au niveau du visuel de ses albums. Même celui de
"The Audio Injected Soul" passait à peu près. Par contre, cette fois-ci, ce quatrième album des danois devrait être en bonne place dans le classement des plus belles croutes de l'année, dans la catégorie grosse production. Le concept est plutôt intéressant, mais je me demande bien qui a eu l'idée du pentacle et de la charte des couleurs car le résultat est digne des plus mauvaises pochettes de Dimmu Borgir. Enfin bref, de toutes façons, qui se préoccupe encore de l'avenir de cette formation qui depuis son prometteur premier album, enchaîne les sorties plus décevantes les unes que les autres ? Pour tout vous dire, ce n'est que par curiosité que j'ai jeté une oreille à ce "Sons Of The System", sans en attendre quoi que ce soit... et je crois avoir plutôt bien fait de ne pas mettre la barre trop haute.
Ce nouvel album continue sur la lancée du précédent, dans un style indus / cyber qu'on leur connait depuis le début, inspiré par Fear Factory et Strapping Young Lad. Au menu donc : murs de guitares, rythmiques lourdes et syncopées, couplets hurlés et refrains en chant clair, avec en prime, quelques nappes de claviers venant renforcer le côté synthétique de l'ensemble au cas où la production ne suffirait pas. A l'instar des 2 derniers albums, leur musique se simplifie aussi bien au niveau de la complexité des riffs que de la structure des morceaux, privilégiant principalement puissance et efficacité. Sur ce plan là, Mnemic ne s'est d'ailleurs pas trompé : "Sons Of The System" a tout du gros rouleau compresseur taillé pour la route, entre ses refrains catchy et ses rythmiques écrasantes, immédiatement mémorisables. Comparé à
"Passenger", ce successeur marque un pas en avant vers une musique plus mature, plus uniforme et cohérente dans ses atmosphères froides et mécaniques. Le chant clair est aussi beaucoup mieux intégré à l'ensemble et surtout moins "clean", arrachant (partiellement) cette vilaine étiquette de "teen music" qui collait à la peau de son grand frère. Dommage par contre que ce chant clair prenne toujours autant d'importance : j'en aurais bien troqué un peu contre quelques hurlements, d'autant plus qu'ils sont excellents.
Côté songwriting, je suis vraiment partagé. Si je dois bien reconnaître que dans ses accès de colère, Mnemic sait vraiment déployer une énergie communicative, je suis moins convaincu par certains passages calmes qui plombent la dynamique des compositions, et par les refrains en général dont la qualité et l'intérêt vont du bon ("The Erasing", "Elongated Sporadic Bursts", ...) au très moyen ("Sons Of The System", "Fate", "Mnightmare"). Pour moi, seulement deux morceaux ont réellement retenu mon attention, ceux qui se démarquent justement d'un ensemble bien uniforme : le dévastateur et étrange "The Erasing" au refrain imparable, et le pachydermique "March of the Tripods" duquel se dégage encore une vilaine odeur de metal chauffé à blanc.
Comment ne pas être une nouvelle fois déçu par ce qu'est devenu Mnemic aujourd'hui ? Ce groupe laissait entrevoir un tel potentiel et une telle envie de s'extraire de la masse que j'ai dû mal à croire qu'il puisse se satisfaire d'une place de second couteau, à suivre les sentiers battus comme tant d'autres. "Sons Of The System" est un album certes efficace, commercialement intéressant sans doute mais ô combien formaté... A son écoute, on ne ressent aucune fougue, aucun grain de folie, aucune envie de nous amener plus loin. Cette linéarité se retrouve jusque dans les schémas des compositions, sortant toutes du même moule conditionnant aussi bien la durée que le placement du chant clair. Et malgré les indéniables qualités de chanteur de notre petit Guillaume national, je ne peux m'empêcher de penser que le départ de Michael Bøgballe est la plus mauvaise chose qui soit arrivé aux danois car sa voix faisait partie intégrante de l'identité de Mnemic, identité qui s'efface un peu plus à chaque nouvelle sortie.
Une fois de plus, Mnemic sauve les meubles en faisant le minimum syndical. Ni bon, ni mauvais, "Sons Of The System" est un album correct qui s'écoute avec plaisir mais dont on ne retient que trop peu de choses en fin de compte. Reste à savoir combien de temps le public va se satisfaire de ça. J'espère seulement que le groupe se réveillera avant.
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