Sybreed - God Is An Automaton
Chronique
Sybreed God Is An Automaton
Sybreed est une malédiction. Enfin une malédiction sur Thrashocore. Rien à voir avec leur musique à proprement parler, ce serait déplacé de ma part (quoique personne ici ne se bouscule pour écouter leurs nouvelles productions). Non, pour être plus précis, il faut savoir que chaque membre ayant chroniqué un de leurs albums, a brusquement quitté l'équipe dans les mois qui ont suivi la parution de leur écrit, que la note soit bonne ou mauvaise. C'est donc un gros risque que ton webzine préféré prend en envoyant son webmaster adoré au front pour décortiquer la quatrième bafouille des helvètes. En ce moment d’ailleurs, Chris se ronge les ongles et prie pour l'éradication de ce mal en mangeant du choux-fleur. Il est comme ça Chris.
Alors cet état de fait pose le problème du suivi de l'évolution du groupe. A l'instar de nos regrettés $am et cglaume, c'est avec cette première chronique que je découvre véritablement le groupe, n'ayant jeté qu'une oreille distraite dans le passé sur quelques morceaux de
"Antares" et
"The Pulse of Awakening". Néanmoins, en plus de connaître la formule de la pâte à crêpes, je suis assez familier de la recette de Mnemic depuis près de 10 ans, un style de metal que j'apprécie particulièrement pour son atmosphère. Et justement, Sybreed partage de nombreuses similitudes avec la formation danoise, évoluant dans un cyber metal moderne très direct et efficace. Ainsi, chaque morceau va droit au but en observant un schéma assez répandu, alternant brutalité sur les couplets où les rythmiques syncopées sont entrainées par les hurlements de Ben, et passages plus linéaires sur les refrains, systématiquement en chant clair. Pour moi, l'intérêt de ce genre musical réside dans l'ambiance qu'il parvient à créer et sur ce plan, le combo n'a de leçon à recevoir de personne tant les Suisses maîtrisent à la perfection leur son. Electronique omniprésent, arrangements à profusion, production sèche et claire, tout concourt à vous plonger dans un futur froid et désolé, avec parfois même une petite dimension tragique très prenante ("Destruction and Bliss"). Alors que Mnemic laisse encore transparaitre aujourd'hui un peu d'humanité dans sa musique, l'univers de Sybreed a définitivement remplacé l'homme par la machine, un vrai régal pour les oreilles si vous appréciez ce type de paysages.
Malheureusement, si sur la forme "God Is An Automaton" souffre de peu de défaut, on ne peut pas en dire autant du fond. En effet, tout comme leurs confrères danois, le groupe pêche ici par excès de classicisme. Les compositions sont absolument prévisibles et manquent dans l'ensemble d'un peu de finition sur le travail de composition. Rien de mauvais certes, mais rien de transcendant non plus, notamment les lignes de chant clair qui malgré l'excellente prestation de Ben, souffrent d'une accroche approximative. On retiendra toutefois quelques titres qui se démarquent par leur groove tels que l'écrasant "No Wisdom Brings Solace", le catchy "A Radiant Daybreak" ou encore le single "Challenger", LE *tube* de cet album.
Sybreed signe ici un quatrième opus honnorable qui se laisse écouter avec plaisir et dont vous apprécierez sans doute ce qui s'en dégage. "God Is An Automaton" aurait néanmoins pu être plus marquant, se contentant de suivre les sentiers battus sans oser s'adonner à une quelconque folie. Dommage car le groupe a largement de quoi jouer autre chose que les seconds couteaux. Il faudra donc encore attendre pour entendre un album qui fera date.
| Dead 2 Septembre 2012 - 3399 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène