Dir En Grey - Uroboros
Chronique
Dir En Grey Uroboros
Dir En Grey est un groupe décrié.
Look tonitruant, dégaine à faire frémir les fans de Naruto ou autres One Piece, permanentes dignes des plus belles heures du Glam Metal, etc… Bref, avant Dir En Grey c’était du Visual Kei mais ça, c’était avant…
Fini le rock punchy et sombre de Gauze ou de Missa, Dir En Grey est un groupe qui évolue, et qui le prouve à chacune de ses sorties. C’est à partir de « Vulgar » et surtout de « Withering to death » que le groupe commencera à s’affirmer comme un groupe touche à tout. Si le chanteur avait déjà l’habitude de parsemer son Rock de cris en tous genres, il faut bien avouer qu’un titre comme « Saku » (présent sur « Withering to death ») distribuait de la violence à qui mieux-mieux avec un débit proche des chutes Victoria.
C’est à partir de ce moment clé que Dir En Grey sort complétement du milieu du Visual Kei (et il n'y reviendra plus jamais, qu'on se le dise...) pour commencer à se faire un nom dans le métal en général, et pas seulement dans la sphère des fans de culture japonaise. « The Marrow of a bone », sorti en 2007 offrira lui un virage plus Hardcore, avec des titres comme « Repetition of Hatred ». Ceci dit, il manquait un petit quelque chose à Dir En Grey pour devenir un groupe hautement respectable et respecté : l’album, avec un grand « A », car si les précédents disques fourmillent de bons passages ou de titres de qualité, ils ont également des baisses de régime… C’est donc en 2008 que Dir En Grey remet le couvert avec le disque qui nous intéresse aujourd’hui : « Uroboros ». Ceux qui suivaient alors le combo comme moi ne voyait pas forcément venir ce disque d’un bon œil. Si « Withering to death » avait par exemple bénéficié d’une promotion conséquente, « Uroboros » est presque sorti dans l’anonymat le plus total. De plus, cet opus vient peu de temps (un peu plus d’un an) après « The Marrow of a bone », ce qui semblait montrer une certaine hâte de la part du groupe.
L’album s’ouvre sur « Sa Bir », une introduction résolument électronique et assez sombre. Pas grand-chose de neuf, et pas vraiment de surprises sur ce point (bon d’un côté, le fan de Dir En Grey est assez souvent surpris, il ne s’étonne donc pas vraiment de choses plus ou moins farfelues de la part de son groupe chéri et adoré). Mais les choses sérieuses arrivent bien vite avec « Vinushka », un titre très long et très construit. Véritable armoire pleine de tiroirs tous remplis d’ambiances, de riffs, de mélodies excellentes, ce premier titre annonce la couleur. Dir En Grey s’est sorti les doigts du fion et a décidé de s’appliquer sur chaque point. La production donne une couleur unique au disque, la batterie (tenue par l’excellent Shinya comme d’habitude) est d’un raffinement rarement atteint et remplie de fioritures du plus bel effet, le chant de Kyo alterne ultra-violence et vocalises chantées avec justesse (et Satan sait si il monte dans les aigus par exemple sur « Toguro »)… Et si encore il n’y avait que ça. Que dire de l’émouvante ballade « Glass Skin », de cette basse funky en slap sur « Stuck Man » ou de cette ambiance précise et orientale sur « Reiketsu Nariseba ». Les frissons sont là en tout cas.
Dir En Grey nous donne ici la synthèse parfaite de beaucoup de styles. Des riffs Thrash, du gros Death qui tache la chemise, des breakdowns Hardcore qui font sauter en l’air, du Doom/sludge poisseux et lourd, des instants proches d’un Black Metal totalement fou et avant-gardiste en n’omettant pas les quelques relents rock voire pop de l’ancien Dir En Grey, le groupe s’est véritablement surpassé dans le mélange des genres. Tout ça bien évidemment sans oublier que ce melting-pot de malade est lié a des structures progressives, et qu'il n’entrave en rien le style typique et assez inimitable du groupe. Oui, c’est très fort, à tel point que c'en est presque difficile à croire. Pourtant c'est bel et bien vrai.
Malgré cet impressionnant cocktail de styles décrit auparavant et sa longueur conséquente, « Uroboros » reste un disque parfaitement limpide. Les titres coulent et s’enchaînent avec facilité, comme s’ils avaient été écrits dans ce but. Chaque morceau recèle des émotions différentes distillées avec richesse, application et précision. Touchant, fou, triste, haineux, désespéré, amoureux, « Uroboros », c’est un peu de tout cela, avec une sincérité palpable.
La boucle est bouclée pour Dir En Grey, qui écrit avec « Uroboros » son album culte, son monstre, son classique, ses Misérables, son chef d’œuvre indémodable. Celui sur lequel n’importe quel amateur de groupes tordus, progressifs et uniques devrait impérativement se pencher. Celui que l’on écoutera toujours, jusqu’à ce qu’on s’en morde la queue à l’instar du mythique serpent qui lui donne son nom. Magique, tout simplement.
Vous vous rendrez sûrement compte qu'il y a beaucoup de vidéos clips, ce qui est un peu surprenant. Ces clips viennent soit du DVD bonus de Uroboros, soit du DVD qui a suivi la sortie de l'album, ils sont donc, malgré leur nombre imposant, tous officiels
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