chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
74 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Dir En Grey - Dum Spiro Spero

Chronique

Dir En Grey Dum Spiro Spero
Dir En Grey aura mis pas mal de temps à créer le successeur du génial « Uroboros ». Et moi, j’aurais mis pas mal de temps avant de m’y intéresser. Voyant déjà l’eldorado dans leur disque précédent, « Dum Spiro Spero », sorti l’année dernière, n’a pas vraiment attiré ma curiosité. D’abord écouté distraitement, puis emprunté deux fois avant d’en faire enfin l’acquisition, cet opus aura presque mis un an avant de me convaincre.

Pour que vous compreniez bien la relation qui uni ce disque avec son précédent, je vais prendre pour exemple la carrière du groupe Emperor. Dir En Grey réédite ici ce qu’a pu faire Emperor (pas au niveau musical hein !) en sortant deux monstres d’affilé. « Uroboros » prend la place du fameux « In the nightside eclipse », deux albums mélodiquement imparables et dotés d’une personnalité unique. « Dum Spiro Spero » se pose quant à lui, en équivalent de « Anthems to the welkin at dusk ». Des albums plus techniques, plus complexes et difficiles d’accès.

Si « Uroboros » rentrait dans l’humain notamment via l’émotion dégagée, « Dum Spiro Spero » est un disque qui flirte très souvent avec la folie pure, voire avec le non-humain notamment via la voix parfois fausse, et parfois bourrée d’effets. Ici on est parfois proche d’un Death lent et occulte à la Pungent Stench, d’un Sludge gras et vicieux ou d’un Black ravageur et fracassé façon Mayhem 2.0. La production aide grandement à ce constat. Lourd. Voilà clairement le mot qui résume ce que Dir En Grey à voulu faire. La basse impressionnante de profondeur et les guitares accordées plus bas que terre donnent directement le ton sur le titre « The Blossoming Beelzebub », un morceau finalement assez étrange venant de Dir En Grey, surtout en ouverture d’album. Long, Doomy, à la fois beau et inquiétant.

Le Dir En Grey nouveau se pose également comme un album infiniment compliqué. Si leur précédent disque pouvait séduire par une accessibilité (terme à prendre avec des pincettes quand même…) mélodique qui touchait directement l’auditeur, il est clair que rien n’est évident sur « Dum Spiro Spero ». Alors bien sûr, il y a des mélodies totalement estampillées Dir En Grey mais elles ne frappent pas aussi fort dès le début. Bien au contraire il faudra un sacré temps à l’auditeur pour daigner les apprécier et les apprivoiser.

Si certains disques sont souvent qualifiés avec des termes comme « obscur » ou « lumineux », cet opus serait parfaitement comparable à un immense gratte-ciel. Ancré dans un sol noir comme la suie mais résolument destiné à toucher le ciel empli de lumière pure. Chaque titre s’articule en un moment de schizophrénie, partagé entre fureur extrême et émotions blanches et précises. « Vanitas » (sûrement la plus belle semi-ballade du groupe), « Decayed Crow », « Lotus », « Akatsuki », « Yokusu ni dreambox », « Ruten no tou », sont tous des titres implacables autant que mémorables. Beaux et violents.

Dir En Grey reste quand même Dir En Grey, à tel point que ce disque représente presque une mise en abîme du groupe par lui-même. Le groupe se transcende en étant plus grand, plus complet, plus efficace. Un artwork splendide et un concept bien fouillé, limpide et tellement évident lorsqu’on écoute ce disque d’une traite, augmentent encore le rendu final. Les titres de la fin sont complètement différents ce que peuvent offrir les premiers morceaux mais on s’en rend compte uniquement si on zappe les pistes. Le concept se précise donc comme une trame écrite et construite. J’ajoute également un mot sur la « performance » des musiciens. Toshiya en premier lieu est celui qui m’a le plus bluffé avec des lignes de basse compactes, profondes mais aussi parfois groovy ou mélancoliques. Shinya le batteur est quant à lui toujours aussi fou. Ce dernier bénéficie d’une production très clinique, ce qui nous offre le luxe d’apprécier tout ce qu’il fait avec ses quatre membres et il y a du boulot ! Rythmiques lourdes, polyrythmie(s), blasts, phases de double pédale… On en voit de toutes les couleurs. Kyo est, comme à son habitude, impérial, se livrant même encore plus qu’avant. Les guitaristes ont également trouvés le moyen de sortir des riffs d’anthologie, véritables ciments de l’univers du groupe et même si ils se font moins remarquer que les autres membres, ils restent extrêmement respectables grâce à ce point.

De même, si le groupe alternait des titres orientés « ballades » et d’autres orientés « violence » sur son œuvre précédente, point de tout cela sur cette dernière production. Ici tout est mixé, et un passage étonnamment doux pourra surgir au milieu d’un titre relativement violent, et ce sans jamais faire tache ou étonner l’auditeur. Dir En Grey arrive sans aucune difficulté à mixer toute la puissance mélodique dont il fait preuve à une lourdeur incroyable (« Shitataru Mōrō », avec ce feeling si gras et si particulier).

Incroyable mais vrai, Dir En Grey a réussi à sortir un album équivalent en qualité au monolithe qu’est « Uroboros ». Et ça, peu de groupes l’ont fait. « Dum Spiro Spero » est une réussite et il forme désormais avec son grand frère une doublette dé génie qui rappellera au monde que Dir En Grey est grand. Comment donc résumer la surprise qui se cache derrière cet album déroutant et presque décevant à la base ?

Je vous propose trois mots : « Putain de merde… ».


Kyo, vocaliste du groupe, est actuellement en passe de perdre sa voix et j’espère de tout cœur qu’il ne deviendra pas muet. Puisse t-il avoir un prompt rétablissement, ce que je lui souhaite (même si il doit s’en carer jusqu’à l’os ah ah !), et revenir en forme pour, peut-être, se surpasser une nouvelle fois avec ses acolytes.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Dir En Grey
Dir En Grey s'auto sublimant
2011 - Sun-krad Records
notes
Chroniqueur : 9.5/10
Lecteurs : (6)  8.83/10
Webzines : (6)  7.93/10

plus d'infos sur
Dir En Grey
Dir En Grey
Post-Dir En Grey - Japon
  

vidéos
Hageshisa to, Kono Mune no Naka de Karamitsuita Shakunetsu no Yami
Hageshisa to, Kono Mune no Naka de Karamitsuita Shakunetsu no Yami
Dir En Grey

Extrait de "Dum Spiro Spero"
  
Different Sense
Different Sense
Dir En Grey

Extrait de "Dum Spiro Spero"
  

tracklist
01.   "Kyōkotsu no Nari" (狂骨の鳴り; "The Cry from Lunatic Bone")
02.   "The Blossoming Beelzebub"
03.   "Different Sense"
04.   "Amon"
05.   "'Yokusō ni Dreambox' Aruiwa Seijuku no Rinen to Tsumetai Ame" (「欲巣にDREAMBOX」あるいは成熟の理念と冷たい雨; "'Nesting Within the Dreambox', or Cold Rain and The Philosophy of the Mature")
06.   "Jūyoku" (獣慾; "Animal Lust")
07.   "Shitataru Mōrō" (滴る朦朧; "Trickling Ambiguity")
08.   "Lotus"
09.   "Diabolos"
10.   "Akatsuki" (暁; "Dawn")
11.   "Decayed Crow"
12.   "Hageshisa to, Kono Mune no Naka de Karamitsuita Shakunetsu no Yami" (激しさと、この胸の中で絡み付いた灼熱の闇; "The violence and the darkness of the burning heat entwines in my heart")
13.   "Vanitas"
14.   "Ruten no Tō" (流転の塔; "Tower of Vicissitudes")

Durée : 67.31 min.

line up
parution
7 Septembre 2011

voir aussi
Dir En Grey
Dir En Grey
Arche

2014 - Sony Music / Firewall Division
  
Dir En Grey
Dir En Grey
Uroboros - At Nippon Budokan (Live)
(with the proof in the name of living...

2010 - Sony Music / Firewall Division
  
Dir En Grey
Dir En Grey
Uroboros

2008 - Gan-Shin Records
  

Razor
Violent Restitution
Lire la chronique
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique