Aquilon - Intramedia
Chronique
Aquilon Intramedia
Succédant au maxi-CD "Les ombres de quatre murs", "Intramedia" est le premier album des français d'Aquilon. Je ne vous cache pas que j'étais impatient d'écouter ce CD, après avoir lu bon nombre de chroniques prometteuses concernant leur premier maxi-CD. De plus, Adipocere n'a pas lésiné sur les moyens pour faire connaître la musique de cette récente signature, multipliant publicité et CD de promotions, histoire de bien répandre le nom du groupe. Difficile donc de passer à côté...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la musique du sixtette est des plus hybrides, mélangeant habilement parties violentes (à la limite du death) et parties plus lentes, voir planantes (l'intro de "Articuler les chapitres", "Pulse", ...) : leur style se veut très puissant et sombre, créant une ambiance de désespoir, les paroles et la musique allant dans ce sens. Au milieu des guitares énervées et du martèlement du batteur, le clavier s'est fait une grande place, et agrémente les compositions de sonorités diverses (parfois même électroniques), les mettant en valeur en donnant de la profondeur, faisant passer beaucoup d'émotions. Vocalement, c'est Alexandre Soles qui mène la barque avec sa voix tantôt chantée, tantôt hurlée (et souvent doublée) ; il est appuyé par Anne Greco et son chant typiquement métal gothique, vraiment très beau et touchant. Les compositions sont riches et complexes, dans l'ensemble plutôt mid-tempo (avec quelques passages rageurs tout de même), interprétées par des musiciens chevronnés (le batteur est assez impressionnant), chose que l'on n'a pas forcément l'habitude d'entendre dans ce genre de musique. Le groupe a trouvé son style et ça s'entend : l'album est très homogène, alignant des morceaux d'égale qualité pour une durée totale de plus de 50 minutes !! Ceux que j'ai retenu sont "ABC of Time", "Les Témoins de l'Aube" (j'adore le refrain de ces deux morceaux) et la magnifique chanson bonus "As I Was a Child", vraiment envoûtante (il faut dire qu'il n'y a qu'Anne qui chante ;) ). L'artwork réalisé par le duo de voix est très réussi, emballant de la plus belle des façons, ce premier opus.
Après un paragraphe comme le précédent, vous demandez sûrement pourquoi je ne lui ai mis que 12/20. Et bien tout simplement parce qu'il y a des choses qui me gênent personnellement. En effet, j'ai du mal à accrocher à la voix d'Alexandre, que ce soit le hurlement que je ne trouve pas très convaincant (et le doublement de la voix n'arrange rien...), mais aussi le chant (plus ou moins hurlé d'ailleurs) pas très agréable. Le groupe a choisi le français comme mode d'expression sur la moitié des titres et je trouve que ça passe plus ou moins bien. De plus, musicalement, il demeure tout de même quelques passages où le groupe a poussé son concept stylistique un peu trop loin pour moi (limite Team Nowhere sur "Univers"), perdant en cohérence et en ambiance.
"Intramedia" est le fruit d'un long travail de composition et de recherche de style, et il n'y a qu'à écouter pour s'en rendre compte. Je vous conseille de jeter une oreille sur cet album qui vous emballera sans aucun doute, pour peu que vous appréciiez le style, d'autant plus que le son et la production sont de bonne facture, ayant mis des membres de Gojira à contribution. Toutefois, certains choix musicaux sont contestables de mon point de vue. Moralité : c'est à vous de voir (je vous conseille vivement d'écouter le mp3 de "Intramedia").
| Dead 10 Juillet 2004 - 1638 lectures |
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