Sorti de nulle part, les Australiens ont frappé fort l'année dernière en dévoilant un premier album autoproduit aussi surprenant que passionnant. Comme toujours avec ce genre de formations, la grande question vient quand sonne l'heure de la succession. Et dans le cas de BaK, elle se posait plus que jamais. En effet, difficile d'imaginer une suite à
"Sculpture" qui ne tombe pas dans la redite. D'autres tels que Diablo Swing Orchestra y sont brillamment parvenus, alors pourquoi pas eux ?
La seconde production du groupe ne sera pas un album mais un EP cette fois, qui s'impose comme une véritable démonstration de l'étendue de leur savoir-faire. En à peine 23 minutes, le duo nous fait faire le tour du propriétaire : c'est simple, chacune de ces quatre pièces représente une facette de leur musique, de l'efficace "Us All" au titre fleuve "What Have We Done", en passant par l'ambiancé "Creation" et enfin la conclusion "The Tragedy Of Isabella Lockhardt" qui ne sera pas sans vous rappeler celle du précédent album. Sur la forme, le style n'a pas foncièrement changé et mélange subtilement metal et folklore moyen-oriental, avec encore cette petite touche death et symphonique. Un mariage improbable qui fonctionne toujours aussi bien ; on reste une nouvelle fois bouche bée devant la maîtrise de leur son, de l'ambiance et de cette capacité à faire cohabiter tant d'idées de manière aussi cohérente. L'atmosphère ici n'a donc pas changé et nous plonge de nouveau sous le soleil écrasant des rives de la Mer Rouge.
Concernant la question de l'évolution, "Painter" n'est pas
"Sculpture". Le groupe a fait ici de nouveaux choix artistiques qui font de cet EP une entité bien différente, des choix qui pourraient d'ailleurs déplaire aux adorateurs du précédent volet. Le plus flagrant est la quasi-disparition de cette dimension théâtrale et folle qui régnait auparavant. BaK est devenu presque sérieux, plus grave aussi à l'image de *l'instrumentale* "Creation" (avec des choeurs tout de même) qui tranche avec les ambiances lumineuses de
"Sculpture". Les compositions sont structurées, construites et laissent de côté le joyeux bordel qui faisait aussi leur charme. Si on ne regrettera pas les apparitions désormais anecdotiques du chant death (présent uniquement sur "What Have We Done"), j'ai par contre été déçu de ne pas retrouver le magnifique chant clair posé qui faisait mouche sur l'excellent "Why" par exemple : le groupe a misé sur les choeurs et la puissance d'un chant plus classique tirant sur le *heavy*, parfois un peu irritant. Néanmoins, ce que BaK a perdu de délirant et de surprenant, il l'a gagné en fluidité et en qualité. Les Australiens ont su ne conserver que le meilleur pour nous proposer un voyage sans errance d'inspiration, ces moments de moindre intensité étant le principal défaut de
"Sculpture".
Sans trahir son style, BaK va de l'avant. "Painter" est plus prévisible et carré mais tellement bien foutu qu'il vous scotchera jusqu'à ses dernières notes. Malgré tout, je reste personnellement sceptique quant à la tournure des événements. Si je doute que dans le futur, le groupe se détourne de cet imaginaire inspiré des contes des 1001 nuits, leur choix de laisser de côté leur opérette metal pour un style plus conventionnel m'a moins séduit. Alors je me demande bien ce que nous réserve la suite.
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