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Ophidian I - Solvet Saeclum

Chronique

Ophidian I Solvet Saeclum
Le death technique est à la mode, disais-je il y a de cela quelques jours en ne chroniquant pas du death technique, et ce ne sont pas les dizaines de groupes qui s'en revendiquent alors qu'ils se contentent de jouer un peu plus de notes aiguës que la moyenne et rêvent de signer chez Sumerian Records qui me contrediront. Et bien aujourd'hui je vais vous expliquer pourquoi le brutal black scandinave a disparu, puisque j'ai enfin l'occasion de chroniquer un nouvel album de death technique. Non, ne cherchez aucune logique là dedans, de toute façon raconter n'importe quoi avec suffisamment d'aplomb pour faire croire que je sais de quoi je parle est devenu mon fonds de commerce. Si le death technique est à la mode donc, on ne s'étonnera pas de voir un nouveau venu en provenance de la belle contrée d'Islande, dont la scène death metal commence à fleurir à mesure que le pays s'enfonce dans la banqueroute et sous les eaux. Ils sont jeunes, presque beaux, ont un guitariste en commun avec Beneath et un vocaliste venu des récemment défunts Severed Crotch, groupes qui font figure stars locales – c'est dire à quel point leur scène est connue – et se nomment Ophidian I, qui sera sans doute le premier groupe du pays à avoir un peu de reconnaissance au delà de la scène death old-school. Forts d'une fiche promotionnelle ronflante qui cite les grands noms du moment (Obscura et The Faceless, mais également Necrophagist, qui fait sans doute figure de grand ancien du style chez les piètres connaisseurs du death technique), les Islandais affichent la couleur dans leur biographie. Un, grand moment promotionnel que je vous fais partager : « Their debut full length album “Solvet Saeclum” proffers well-crafted and brutally intense death metal tunes with enough of technical details and complex time signatures to keep Guitar World subscribers fully occupied. However, these tracks aren't overly technical just for the sake of it as OPHIDIAN I have crafted solid and inspired tunes that not only showcase their advanced musicianship, but are also catchy and capable of resonating in your mind. »

Autant vous le dire tout de suite, du point de vue de la complexité métrique et de la technique de jeu, Ophidian I ne joue pas encore dans la cour des grands, mais j'oserais presque dire que c'est un mal pour un bien, car sans avoir les moyens de ses prétentions le groupe propose une musique accessible et qui ne cherche jamais la surenchère. Leur death metal, relativement brutal est un mélange entre Gorod, Odious Mortem et Decrepit Birth, qui évolue précisément sur cette mince frontière qui sépare le death technique du brutal death technique, et repose plus sur la richesse harmonique que sur une succession frénétique de riffs impossibles à anticiper. Usant énormément (parfois même un peu trop) de la gamme mineure harmonique, Solvet Saeclum propose un riffing varié mais structurellement simple, parfois suppléé par un peu de lourdeur se voulant efficace, généralement en fin de titre, comme sur « Shedyet » ou « Ellipse ». Il me sera toutefois difficile de vous décrire le cœur du propos du groupe, car leur style encore imparfait fluctue sans cesse et sans véritable cohérence, alternant comme sur « Zone Of Alienation » entre un riff purement death technique, un riff en trémolo basique, puis une rythmique lourde, le tout en moins de quarante secondes. Ce style hétéroclite qui pourrait faire sa force ne parvient pourtant pas à convaincre, car on sent le groupe largement plus à l'aise dans le registre du brutal death que du death technique, où il devient trop niais pour pouvoir être satisfaisant.

Même si les titres de Solvet Saeclum sont globalement bons, ceux tenant plus du death metal classique à interlude comme « Ellipse » ou « Solvet Saeclum » se démarquent nettement, car les passages à la Odious Mortem sont clairement les mieux négociés, comme le très bon début de « Tectonic Collapse ». On retrouvera certes quelques riffs typé death technique réussis le long de cet album, et je pense notamment au début de « Shedyet », au début de « Solvet Saectum » et sa ligne de tapping à 1:50, au premier couplet de « Nadir » ou au refrain de « The Discontinuity Of A Fundamental Element », mais rien qui ne justifie que les amateurs du style véritable se jettent sur cet album sans réfléchir. Malgré de bons solos (« Shedyet », « Nadir ») et une certaine volonté d'éviter la monotonie, la plupart des essais de complexité de Ophidian I tombent à plat, comme l'avant dernier riff de « Ellipse » qui n'est guère qu'une montée chromatique sans grand intérêt.
Il faut plutôt chercher dans Ophidian I un death metal aux sonorités intéressantes mais efficace, et on saluera la bonne prestation du batteur qui arrivera sans mal à embellir certains riffs, comme la fin de «Nadir » et son rythme asymétrique. Malgré tout, la jeunesse des Islandais se fait encore sentir et l'on notera quelques riffs pas terrible à 1:30 et 3:10 sur « Mark Of An Obsidian », 4:30 sur « Shedyet », et tout ce qui suit l'interlude du dernier titre, pour ne citer que les plus gênants. Certes, parfois des riffs simplistes peuvent être légèrement enrichis au fil de leurs répétitions ou n'être que la base d'une mélodie qui s'y superposera, comme à partir de 1:25 sur « Zone Of Alienation », mais la règle demeure malheureusement l'empilement de quelques phrases franchement pauvres, surtout en regard du style auquel Ophidian I se rattache. Certains riffs tombent même un peu à plat en donnant une impression d'inachevé, ou plus simplement d'un manque d'ambition, comme durant la première minute de « Ethereal Abyss », titre doté d'un final un peu disgracieux alors qu'il se tenait très bien jusque là. Ajoutés à quelques interludes en son clair trop timides jusqu'à celui, de loin le meilleur, de « The Discontinuity Of A Fundamental Element », des vocaux complètement quelconques et des aigus trop agressifs, ces quelques défauts font de l'écoute de cet album un moment peu marquant, sans toutefois être désagréable.

Trop léger sur l'aspect technique, donc trop peu marquant du point de vue mélodique et pas assez efficace côté death metal, Solvet Saeclum demeure malgré tout un album correct, et même un premier essai plutôt bon et convaincant pour un jeune groupe. On est certes loin de la brutalité raffinée de Odious Mortem et de Decrepit Birth ou de la beauté bondissante d'un Gorod des grands jours, mais Ophidian I possède à la fois de bons fondamentaux et de saines influences (The Faceless mis à part), qui ne me font pas douter de son potentiel futur à devenir un gros nom de la scène. C'est surtout son absence de riffing véritablement marquant, son manque d'impact et de construction un peu plus réfléchie qui freinent mon enthousiasme, alors que le groupe aurait théoriquement tout pour me plaire. On apprécie les premières écoutes puis on se rend compte que l'album glisse tout seul sans accrocher l'oreille, pour qu'au final on l'oublie en quelques minutes, là où des titres comme « Cryptic Implosion » ou « The Living Doorway » – pour reprendre leurs influences majeures – restent en tête pendant des heures. C'est en partie dû à la direction stylistique un peu hésitante, mais c'est principalement le fait d'un manque de maturité dans la composition, symptomatique d'un groupe jeune qui a cherché la complexité sans avoir ni l'intégralité du bagage technique ni la science du riff mémorable, ce qui est dommage quand on se revendique d'un style qui repose exclusivement sur ces deux fondamentaux indispensables. Je vous conseillerai donc d'écouter Solvet Saeclum sans en attendre le nouveau messie de la scène death technique, et j'espère que le groupe progressera à la fois sur le plan de la brutalité et de la mélodie, en affinant un peu plus son style. En attendant, le (brutal) death technique venu du froid n'est pas près de prendre un autre visage que celui de Spawn Of Possession.

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Ophidian I
(Un peu) brutal death (un peu) technique
2012 - SFC Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (7)  7.14/10
Webzines : (11)  6.51/10

plus d'infos sur
Ophidian I
Ophidian I
Death Technique Moderne - 2010 - Islande
  

tracklist
01.   Mark of An Obsidian
02.   Shedyet
03.   Solvet Saeclum
04.   Zone of Alienation
05.   Tectonic Collapse
06.   Eclipse
07.   Nadir
08.   Ethereal Abyss
09.   The Discontinuity of a Fundamental Element

Durée : 42:54

line up
parution
21 Juin 2012

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