Nos goûts musicaux ont beau évoluer, nos premiers amours nous rattrapent toujours. Håkan Stuvemark n’y échappe pas. Pas d’eurodance ici cela dit. En 2008, il décide ainsi de revenir à la guitare et au death/thrash de son adolescence, à savoir
In Thy Dreams (bien connu des adeptes de « suédoiseries 90’s »). Au côté du batteur (et hurleur) Jeramie Kling (The Absence, Infernaeon), les deux bonhommes enregistreront deux titres qui seront envoyés à divers labels. Sans succès. Tout s’accélère finalement en 2011 lorsque son acolyte Stefan Westerberg (ex-In Thy Dreams, ex-Carnal Forge) le rejoint à la basse et y ajoute son grain de sel. Skineater (« mangeur de peau », ok) signe alors chez Pulverised Records et modifie son line-up. Jeramie est remplacé par le fameux mitrailleur Matte Modin (ex-Dark Funeral, ex-Defleshed), un lead guitariste s’ajoute (Kari Kainulainen, ex-Amaran), quant au nouveau grogneur, il se nomme Jörgen Ström. La bande part enregistrer son premier album
Dermal Harvest au studio Underground (Carnal Forge).
Echauffement des cervicales, allumage de la platine, mise en place du cd et volume au maximum… Paré pour secouer sa crinière et taper du pied comme un demeuré pendant une grosse demi-heure. L’auditeur étant mis dans le bain dès la première seconde du titre d’ouverture « He Was Murdered » ! Les accélérations dantesques du monstrueux Matte Modin (le live
De Profundis Clamavi Ad Te Domine ou le dvd
Attera Orbis Terrarum de Dark Funeral me blufferont toujours autant) couplés aux riffs quatre couches (rappelant beaucoup Coldworker) ne laisseront pas grand monde indemnes (« He Was Murdered » à 1:52, le break hymne au headbang de « Dismantling » à 2:03, l’intro réacteur d’avion « Thousand Dead Faces » ou la black metal « Solitude Discord »). Les liens avec In Thy Dreams et Carnal Forge sautent évidemment aux oreilles, particulièrement sur les refrains de chaque morceau, passant d’un death/thrash velu à un refrain façon Göteborg (« He Was Murdered » « Dismantling », « Your Life Is Mine », « Thousand Dead Faces ») ou le break de « Drifting » (à 1:11). Sans oublier des soli/leads plutôt bien fichus placés à un peu partout (le jouissif « Dismantling » à 2:18, « Stab » à 1:33 ou « Bring Them » à 1:03 parmi les plus marquant).
In Thy Dreams et Carnal Forge n’avaient pas vraiment révolutionné le genre à l’époque, il en sera incontestablement de même pour Skineater. Dès lors que les Suédois tentent de calmer les esprits et d’y introduire une certaine ambiance, malgré quelques bonnes idées sur certains passages, cela a bien du mal à fonctionner (« Made Of Godsick » et « Stab » par exemple)… L’album perd malheureusement en intensité pour le coup et il sera assez difficile de tenir l’écoute. Mais c’est surtout le manque d’homogénéité qui décevra, particulièrement en fin d’album. Une sorte de compilation de démos qui aurait pu servir à un groupe de death mélodique, de death/thrash voire même death/black. Un savoureux melting pot qui aurait pu créer un sacré brûlot. Le prochain peut-être ?
Tu te manges les peaux mortes (jeu de mots douteux) ? Tu as une envie soudaine de death/thrash bas du front pour libérer tes pulsions meurtrières ?
Dermal Harvest saura certainement t’aider. Rien de réellement marquant ni de bien original pour sûr (ce n’est clairement pas l’objectif de Skineater), mais une musique « fast food » plutôt efficace (la recette imparable : blasts / mélodies / riffs bulldozers) et relativement bien construite. On regrettera un manque de cohésion dans les morceaux et une fin d’album trop inégale. C’est pas tout, mais j’ai rendez-vous chez le dermato moi.
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27/08/2013 13:27