Sigh - Hail Horror Hail
Chronique
Sigh Hail Horror Hail
Sigh est maintenant une entité reconnue du petit monde métallique, fait finalement assez étonnant quand on connaît le parcours et la musique si spécifique du groupe. D'abord repérés par Euronymous qui tient absolument à les prendre sous son aile , la troupe japonaise se retrouve finalement sur le carreau, la faute au meurtre de leur mécène. Néanmoins, ce fâcheux contretemps n'empêchera pas la clique de Mirai d'accoucher d'un premier disque dès 1993. « Scorn Defeat » livre alors son Black mid-tempo sur le monde, suivi peu après d'un « Infidel Art » plus fêlé qui commence à réellement montrer leur potentiel.
C'est alors que débarque en 1997, le premier véritable monstre du groupe : « Hail Horror Hail ». Sorti sur le connu mais mal famé label Cacophonous Records et son directeur aussi réglo qu'un mafiosi mais disposant d'un flair tout bonnement impressionnant, « Hail Horror Hail » signe un premier coup magistral, corrigeant les quelques erreurs d' « Infidel Art » et poussant à un stade supérieur les péripéties musicales de Sigh.
Si les deux efforts précédents restaient tout de même ancrés dans un Black plutôt lent et seulement soupçonné de quelques influences discrètes, c'est une petite révolution que vit le groupe en cette année 1997. Exit les sonorités typiques d'un Black Metal low-tempo c'est maintenant la démarche inverse -et par conséquent les influences- qui prend le dessus. Les ambiances se font dorénavant le cœur même et le fil conducteur de l'opus. On pourrait carrément dire que ce sont ces ambiances parfois Heavy, parfois Thrash qui se parent d'un léger Black Metal.
i la base Metal est encore très présente, comme peut en témoigner le titre d'ouverture très Heavy avec son solo, le plus surprenant débarque ici des orchestrations mêlant avec agilité des sonorités cheapesques et kitschissimes (Dragon Quest Black Metal?) mais néanmoins magnifiquement composées. Provoquant tout d'abord la répulsion via leur sonorités qu'on croirait sortie de je-ne-sais-quel navet de Série Z des années quatre-vingt, ces interludes symphonico-synthétisées finissent par nous séduire complètement. On citera par exemple les flûtes de « 42 49 » ou l'interlude « Pathetic » qui me fait penser à un thème de James Bond détourné.
Si « Infidel Art » me donnait la sensation de ne jamais pousser assez loin dans le grand n'importe quoi affirmé, « Hail Horror Hail » se contente d'envoyer une purée savoureusement mixée et de surprendre son auditeur à chaque instant. Il suffit d'écouter « Invitation To Die » surprenante ballade gentillette à mi-chemin entre la Pop et la New Wave pour se rendre compte que Sigh a défoncé à grand coup de psychotropes toutes les barrières mentales qui pouvaient encore exister dans leur Black Metal. C'est donc plus qu'un simple changement de style qui apparaît ici, mais une véritable identité qui s'assume sans avoir peur d'y aller franchement.
Malgré ce coming-out, Sigh garde bien évidemment son essence profonde, celle de ses riffs parfois rock (sûrement liées au feeling du guitariste, qui a également joué avec Abigail) et ses instants de Black Metal lent et prenant qui ont plu sur leurs deux premiers efforts. De plus, la formation conserve également ce feeling japonais si particulier qui fait qu'ils ne peuvent être que japonais. C'est ce même feeling d'ailleurs qui me fait apprécier les autres groupes nippons, qu'ils soient Dir En Grey, Kanashimi, Arkha Sva ou même de la J-Pop. Une façon de faire, de composer qui sent très fort une certaine déviance musicale de la société japonaise, accompagnée de tout ce qu'elle implique. Bref, pour moi c'est séduisant même si ça pourra certainement en rebuter certains...
« Hail horror hail » est la première offrande du puzzle à trois pièces qu'à offert Sigh. Un mélange détonant d'influences aussi diverses que psychédéliques offrant à l'opus un soubresaut d'identité qui le démarque de ses prédécesseurs. Une sortie qui marquera le début de la particularité affirmée de Sigh et qui restera gravée comme l'une des meilleures productions du combo. Provoquant rejet ou adoration « Hail Horror Hail » (au même titre que toute la carrière de Sigh) est un disque à écouter pour savoir si vous êtes faits pour rentrer la petite catégorie des aficionados du Black barré !
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