Avant de commencer cette chronique j’aimerai préciser quelques faits : Contrairement à certains, j’étais très enthousiaste à l’écoute du single «Nemo» sorti un moment avant le CD «Once». J’aime Nightwish depuis deux ans et j’apprécie tous leurs CDs. J’ai aussi réécouté spécialement
«Century Child» avant de chroniquer «Once» pour être sur de ne pas parler de nouveaux aspects qui existaient déjà. Enfin je me doute bien que si Nightwish connaît actuellement des ventes spectaculaires, c’est que soit les auditeurs ont acheté l’album les yeux fermés après avoir écouté «Nemo», soit l’album est réellement bon et je ne partage pas leur avis…
C’est donc en 2004 que Nightwish sort le CD « Once » avec la participation de l’orchestre philharmonique de Londres et d’un chœur. J’ai décidé de faire cette chronique titre après titre tant il peut y avoir à dire sur certains d’entre eux :
- Dark Chest Of Wonders : L’intro de l’album annonce un aspect de ce nouveau Nightwish : des guitares assez agressives. Le chant du couplet est alterné entre celui du chœur et celui de Tarja, qui chante de la même manière que sur les autres albums : une voix grandiose et épique. Le refrain est quant à lui très plaisant.
- Wish I Had An Angel : Force est de constater que le chant de Tarja n’a plus rien à voir : il est assez mielleux et dépourvu d’émotion. Heureusement que le titre est sauvé par l’intervention sur le refrain d’une voix masculine, celle de Marco Hietala, le bassiste du groupe. Au final il s’agit d’une bonne chanson.
- Nemo : Ce titre avait fait peur à certains fans du groupe lorsqu’il était sorti en single. Il est vrai qu’on sent un petit côté « on cherche à faire quelque chose qui peut passer à la radio ». Quoi qu’il en soit, le chant de Tarja est à nouveau plaisant et les mélodies très agréables. Nous avons le droit à un solo presque classique pour du Nightwish : c’est à dire assez posé, sans atteindre la lenteur de certaines autres compositions du groupe.
- Planet Hell : Après une intro très médiocre d’une minute avec un chœur voulant faire croire à une ambiance médiévale (sinon je ne vois pas à quoi d’autre), le duo Tarja – Marco se met à chanter un couplet assez sympa pour arriver à un refrain…catastrophique : alors que les guitares assez agressives ne sont pas si gênantes que ça, la qualité du refrain met à mal l’ensemble de la composition qui avait déjà des difficultés à être bien après le passage de l’intro.
- Creek Mary’s Blood : On dirait que les membres de Nightwish ont pensé qu’ils étaient Finntroll version mauvaise, et encore une fois l’intro est horrible (45s quand même) avec un chant traditionnel en total désaccord avec l’ambiance Nightwish. Cependant celui si est suivi d’un arpège magnifique sur lequel viens s’ajouter le chant lent de Tarja semblable à celui des compositions lentes du groupe (« Sleeping Sun » par exemple). On peut enfin recommencer à rêver et se relaxer en écoutant du Nightwish nouvelle version. Le solo lent est très plaisant sans être vraiment original. Nous sommes à 4min10 sur une chanson de 8min29 et la c’est le drame : on nous rebalance une couche de ce foutu chant (sans pour autant être le même que l’intro) et les guitares s’emballent pour se calmer avec une mélodie de toute beauté déjà annoncée par le chaos qui la précédait. Un nouvel arpège permet à la situation de se retourner à nouveau puisque le chant redevient normal et à la 7e minute, c’est reparti : une voix assez typée (du Nord) vient nous raconter je ne sais quoi dont on a rien a faire sur un fond de musique plus ou moins traditionnelle et réussi magnifiquement à saboter la fin de la chanson.
Petit message au groupe : ce n’est pas une obligation de faire un titre de 8min29, 5 minutes auraient largement suffi et aurait rendu cette chanson merveilleuse dans son intégralité.
- The Siren : A tiens j’ai oublié d’enlever mon CD de Raï de ma platine, ah ben non c’est toujours Nightwish…Prendre des risques c’est bien, faire n’importe quoi ça ne sert a rien. Heureusement que Marco est là car le seul point positif de cette chanson : ce sont ses interventions, très rares.
- Dead Gardens : On pourrait être gêné par les guitares bien trop agressives mais le chant de Tarja vient équilibrer ceci avec sa douceur et sa légèreté. Enfin pas vraiment puisque le milieu de la composition est coupé par un passage parlé qui détruit l’unicité du morceau et comme ci cela ne suffisait pas, la fin sans chant est un petit fouillis de guitare saturées faisant croire à des musiciens qui viennent de découvrir le metal et veulent montrer que leur musique, c’est pour les durs…
- Romanticide : L’intro est assez rentre dedans, je pense que vous commencez a comprendre que pour du Nightwish c’est pas forcement un compliment. Elle est suivie d’un chant doux gâché par la suite par un chant excité. Lorsque ce schéma se reproduit, il est agrémenté d’une troisième partie de chant…pompeux. Tout ceci va être suivi par une sorte de martèlement qui n’a rien à faire sur un titre de Nightwish et d’un solo bien trop rapide aussi (je ne suis pas vraiment amateur de solo donc je me passerais de juger de sa qualité). La fin de la chanson est à nouveau en total désaccord avec le début et une voix black sortie de nulle part apparaît, suivie de cris de foule rythmés. Le titre est tellement mauvais qu’au moins on pourra le zapper sans hésitation en écoutant l’album.
- Ghost Love Score : Encore une intro bidon puis une voix mielleuse et faible, le chœur qui arrive un peu plus tard ne fait qu’augmenter ce sentiment de médiocrité. On en est presque à 3 minutes sur une chanson de 10 minutes et on s’apprête à passer à la suivante quand Tarja revient avec son chant doux et magnifique. Nous avons à nouveau un solo «nightwishien» suivi d’une partie atmosphérique très agréable. Les guitares surgissent alors, violente et accompagnées d’un chant épique (de Tarja) : tout va pour le mieux jusqu’au moment ou des violons entrent en jeu et là tout s’effondre, l’ambiance disparaît, le chœur intervient (mais faites le taire) et Tarja retombe dans un chant déplaisant. Pourtant après tout ceci, une mélodie épique redonne de l’intérêt au titre jusqu’au moment ou Tarja recommence à chanter, le massacre fini en beauté par l’accompagnement du chœur.
- Kuolema Tekee Taiteilijan : Une balade typique de Nightwish avec un chant en finlandais.
- Higher Than Hope : Dernier titre de l’album dans sa version normale. Il commence comme une balade de qualité, et un refrain agressif vient un fois de plus tout détruire. Une sorte de voix off viendra compléter le travail avant que le refrain ne revienne l’achever. Le moins qu’on puisse dire c’est que Nightwish ne finit pas en beauté.
La chronique est déjà assez longue mais je vais finir ce «titre par titre» par la présentation des trois titres bonus existants à ce jour :
- White Night Fantasy : La voix de Tarja est particulièrement aiguë et «coquette» dans le couplet, dépourvu de son coté épique qu’elle retrouvera dans le refrain. Cependant cela ne gène pas du tout et le titre est très agréable à l’écoute. Il est ponctué d’un passage acoustique de toute beauté. En résumé c’est du nouveau Nightwish mélangé à de l’ancien tout en gardant une certaine cohérence, et le résultat est très sympa.
- Live To Tell The Tale : Titre assez rythmé, dans lequel les guitares un peu agressives ont tout à fait leur place, il pourrait faire penser a un «Elvenpath» ou un «She Is My Sin». La voix est grandiose et le seul petit bémol est une outro où les guitares s’emballent un peu trop à mon goût.
- Where Were You Last Night : Un nouvelle reprise de Nightwish (l'original est d'Ankie Bagger) et un nouveau morceau magnifique, un des meilleurs du groupe à ce jour. Les mélodies et les rythmiques sont géniales et dynamiques, le chant du refrain est vif et triste à la fois (une fois de plus la reprise porte sur une histoire à l'eau de rose d'une fille qui téléphone désespérément et sans succès à son compagnon, suite à une dispute). Découvrez le sans hésitation.
Pour résumer, le sentiment que j’avais éprouvé à la première écoute de l’album s’est avéré être juste : ce CD de Nightwish possède de nombreuses imperfections : des guitares trop agressives, une voix qui perd de son charisme et de son originalité à de nombreuses reprises ainsi que des mélanges de compositions n’ayant pas vraiment lieu d’être. On dirait que le groupe a privilégié la quantité (1 heure de musique) au fait de raccourcir certaines chansons voire de ne pas les sortir dans leur état actuel. Le sentiment final est celui d’un gâchis tant il y a de bonnes choses dans cet album, presque systématiquement sabotées par ce qui précède ou ce qui succède. Nightwish a décidé de prendre des risques et n’a, à mon goût, pas réussi. Malheureusement, le succès actuel du groupe grâce au CD «Once» peut laisser penser qu’il continuera dans cette lancée.
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