Amoureux, amoureuses de la nature et des grands espaces installez vous confortablement chez vous, sur votre terrasse, dans votre jardin ou mieux allez errer au grand air le casque vissé sur les oreilles en écoutant
:Tahomah :. Laissez vous bercer par la musique, fermez les yeux et voyagez dans les forêts de l’Etat de Washington d’où est originaire le groupe……..qui sera aussitôt étiqueté « Cascadian Black Metal ». Aaaah le monde merveilleux des étiquettes! Imaginez un Alpine ou Corsica Black Metal, bref.
Formé en 2007 mais aussi géniteur d’un album éponyme paru en 2009, il aura fallu attendre 2012 avec la sortie de ce second méfait pour découvrir
Alda… Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa? Bien pas forcément non, les Américains se font plutôt discrets avec une démarche très « old school » concernant la production et la distribution de leurs œuvres privilégiant les labels indépendants, les tapes ainsi que les versions limitées. Paru à l’origine en 2011 en cassette, via le label Eternal Warfare, ce n’est que l’année suivante que :Tahoma: sera disponible en formats CD (Pest Production) et vinyle (Replenish Records) avec un artwork différent, un choix certes compréhensible et louable mais blasant pour l’auditorat.
Quoiqu’il en soit, autant vous dire que cet album a été la grosse surprise de l’an passé pour ne pas dire le gros coup de cœur et le titre d’ouverture « In The Wake Of An Iron Wind » y est pour beaucoup ! Avec son intro très épurée et éthérée, où le bruit du vent vient s’entremêler à la guitare sèche le tout magnifié par des chœurs, le groupe vous captive montant crescendo jusqu’à l’explosion et la déferlante à la 3 :00, tenant l’audience en haleine malgré la longueur du morceau (11 :14) et ce grâce aux nombreux changements de rythmes (passage rapide et mid tempo) ainsi que des riffs imparables. Les Américains disent avoir été influencés par la scène Norvégienne par des groupes tels qu’
Ulver ou encore
Windir, pour ne citer qu’eux, et cela se ressent au fil de l’écoute notamment avec cette richesse mélodique, une production assez « rugueuse » et ces incursions acoustiques.
Cependant :Tahomah: est aussi un véritable hymne à la nature, une plongée dans la biodiversité de la Chaîne des Cascades raison pour laquelle le rapprochement avec
Wolves in the Throne Room,
Skagos,
Echtra,
Fauna voire
Panopticon, si l’on ne tient pas compte de la région d’origine, semble évident. Néanmoins pas de copier/coller ici,
Alda nous offre un black atmosphérique mature et inspiré avec un soin tout particulier porté sur les parties folk d’où des titres riches et variés avec tantôt des passages black à la
Burzum riffs simplistes aussi entêtants qu’hypnotiques combinés à la voix très criarde de Michael Korchonnoff, tantôt des passages plus ambiancés un peu roots grâce notamment à l’utilisation du tambourin traditionnel (bodhrán). De plus, Nate Myers, qui a œuvré à l’enregistrement de cet opus avec le groupe, met lui aussi la main à la pâte en jouant de la mandoline et en apposant des leads de guitare sur « In the Wake of an Iron Wind », « Adrift » ainsi que « Tearing of the Weave » ce qui a pour effet de gagner en intensité, d’offrir une nouvelle palette d’émotion mais aussi de renforcer le côté un peu Pagan.
D’ailleurs la recette – ô combien efficace ! – pour ces trois premiers morceaux ainsi que « Wandering Spirit » reste inchangée avec l’intro allant crescendo vous faisant frissonner de plaisir, les samples, les différentes variations de tempo, les chœurs etc. et malgré la longueur vous ne décrochez jamais ! Contrairement à leur premier album, que j’ai eu l’occasion d’écouter plus tard, les Américains arrivent ici à se renouveler à chaque titre grâce à de nombreux ajouts avec par exemple le chant clair sur « Adrift », l’accordéon (Asia Kindred Moore) sur « Tearing of the Weave » ou en jouant sur les ambiances et le mélange des genres.
Et que dire de « Shadow of the Mountain » ! Jolie ballade folk qui aurait magnifiquement conclus ce :Tahoma : s’il n’y avait pas eu « Wandering Spirit ». Aussi mélancolique qu’addictive, vous serez certainement surpris à la première écoute puis vous vous surprendrez à chantonner : « Oooooooooh oh oh oooooooh oh oh, ooooooooooooh oh oh ooooooh oh. ». Ce titre, qui m’a immédiatement fait penser à
Hexvessel (le côté psychédélique en moins), ne dénote pas du reste de l’album au contraire il fait office de point d’orgue, plaçant la nature au-dessus de tout
« We are but dust, We are but water » une ode au passé où l’homme vivait en communion avec les éléments naturels et était respectueux de son environnement. Un titre roots et shamanique qui vous renvoie l’image d’un indien dansant et chantant autour d’un grand feu crépitant pour invoquer on ne sait quel dieu. L’ajout de vocaux féminins (Stéphanie Knittel) ne fait que renforcer la charge émotionnelle et donne un petit côté fragile à l’ensemble.
Fragilité et émotion que vous retrouverez dans « Wandering Spirit » dédicacé à la mémoire de Josh Sasser. Car contrairement à
Krallice avec son EP hommage
Orphan of Sickness, qui est un concentré de haine où Mick Barr crache sa rage à la face du monde, Alda se fait plus terre-à-terre « When the spring rise you shall be reborn. ». Toutefois, ce titre manque d’originalité et a tendance à trainer en longueur malgré le passage rageur à la 5 :52, des riffs ainsi que des mélodies poignantes et bien senties.
Alda passe au niveau supérieur en nous délivrant l’album de la maturité qui sonne comme un plaidoyer, un appel au retour aux sources et un rejet du monde moderne. Un excellent mélange entre black metal et folk tout en finesse et d’une incroyable richesse qui ne cesse de se bonifier au fil des écoutes. Vivement le prochain !
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