Enfin! Enfin Beyond Mortal Dreams a trouvé un label! Après une longue carrière semée d'embûches mais de peu de sorties qui a vu le groupe naître en 1992 sous le nom de Suffering, changer d'appellation pour Beyond Mortal Dreams en 1995, spliter 4 ans après (le duo Doomsayer et Hellaeon allant former les très bons Oni) et revenir en 2003, sans que le combo ne ponde le moindre petit single. La suite sera par contre un peu plus prolifique avec 2 démos, 1 full-length et un MCD. Mais toujours en auto-production. Pour la première fois de leur carrière, les Australiens ont donc le soutien non pas de un mais de deux labels, Lavadome Productions et Unholy Prophecies, pour la réalisation de leur nouvel EP
Lamia, au format vinyle rouge transparent limité à 300 exemplaires. Le morceau-titre a d'ailleurs eu la primeur d'être dévoilé en exclusivité intergalactique sur Thrashocore il y a quelques jours. Si c'est pas la grande classe ça!
L'autre changement par rapport à l'excellent
Dreaming Death de 2012 (qui avait été réédité il est vrai l'année dernière en vinyle chez Lavadome), c'est le retour à la basse de Ghuul, refaisant de Beyond Mortal Dreams un quatuor. Pour le reste, ceux qui connaissent le combo d'Adelaïde depuis un moment ne devraient pas être surpris par ce
Lamia tonitruant, à commencer par cette splendide pochette cosmico-horrifique aux couleurs flamboyantes, juste gâchée par ce logo toujours aussi encombrant. Ceux qui avaient été frustrés par la courte durée de
Dreaming Death en seront par contre encore pour leurs frais puisque ce nouvel EP ne comporte que deux pistes pour même pas 9 minutes. Une nouvelle composition, "Lamia", et un ré-enregistrement de "Demonsword Infernal" tiré de la démo 2006
The Demon And The Tree Of The Dead. On ravalera notre frustration en se disant qu'il ne s'agit que d'un apéritif avant le nouvel album à paraître cette année sur le label tchèque Lavadome Productions. Et surtout en l'écoutant et le réécoutant tellement c'est bon! Pas de bouleversement majeur, Beyond Mortal Dreams fait ce qu'il sait si bien faire et qui fait de lui un des groupes de metal extrême les plus intéressants du circuit. Soit du death metal à la fois extrêmement brutal et ambiancé sublimé par des solos cosmiques chaotico-mélodiques somptueux vous envoyant parmi les étoiles. Morbid Angel, Mithras, Immolation, Nile, Hate Eternal, The Monolith Deathcult (avant le coming-out) restent les influences principales. Du lourd! Sur
Lamia toutefois, les Australiens ont logiquement privilégié l'aspect direct de leur musique avec deux titres des plus radicaux qui mettent l'accent sur l'efficacité grâce à une brutalité et une intensité de tous les instants. Production surpuissante sans sonner plastique, vocaux graves et profonds qui se trouvent de temps en temps superposés à des intonations plus arrachées pour en imposer encore davantage, blast-beats foudroyants et riffs rapides ultra dark flirtant parfois avec le black metal, nous voilà à nouveau emportés par la tornade australienne. La nouvelle version de "Demonsword Infernal" voit ainsi sa puissance décuplée, avec juste un petit ralentissement à mi-parcours. Quant à "Lamia", le titre inédit, c'est du tout bon également, une fusion jouissive de brutalité implacable et d'ambiance obscure comme Beyond Mortal Dreams en a le secret. Et comme d'habitude, le groupe n'oublie pas la mélodie puisque, après une brève ouverture sans véritable riff et à la double pour s'échauffer, c'est une ligne assez mélodique qui introduit vraiment le morceau. Non, Beyond Mortal Dreams ne cogne pas dans le vent comme tant de groupes actuels. Les solos, l'un des points forts de la formation, sont là aussi. Si la première lead à 2'24 sur un sample atmosphérique hanté reste linéaire sans développement (tout en étant réussie), le solo frénétique chaotico-mélodique à 3'07 sur des blasts du feu de Satan emporte tout, pour un final jubilatoire qui nous laisse avec un grand sourire, la bave aux lèvres. La même chose se passera à la fin de "Demonsword Infernal" où le combo sweep, blast et ouragan sinistre fera encore des ravages.
9 minutes, c'est peu, mais ça suffit à faire de ce
Lamia un avant-goût fort appétissant. En deux titres, Beyond Mortal Dreams montre qu'il a tout compris au brutal death en nous proposant tout ce qui fait la supériorité de ce genre, dans une démonstration éphémère mais impériale. Le fait d'avoir mis en valeur le côté frontal, tout en conservant son aura obscure, pour rendre l'EP le plus efficace possible (pas de longs instrumentaux ou de morceaux plus développés) le rend encore plus bandant.
Lamia ne nous présentant qu'une partie de ce que le groupe sait faire dixit son leader Doomsayer, on se dit que le nouvel album risque de tout péter. L'attente va être longue!
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