Rauhnåcht - Urzeitgeist
Chronique
Rauhnåcht Urzeitgeist
Tous les chroniqueurs ont déjà connu une terrible expérience, ne pas arriver à avoir une opinion sur un album. Difficile alors de faire son papier et c’est bien ce qui m’a poussé à retarder le mien concernant Urzeitgeist. Ce n’est pas parce que c’est un mauvais album, s’il l’avait été j’aurais au contraire pu être plus expéditif, mais parce que je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, malgré toutes ses qualités et son manque de gros défauts, je n’étais pas plus emballé que ça... Il a alors fallu que je multiplie les écoutes de ce deuxième essai après Vorweltschweigen sorti en 2010 pour enfin trouver une pseudo explication.
En tous cas c’est indéniable, cet album est très bien fait. Et le contraire aurait été étonnant vu qu’il est l’ œuvre d’un homme talentueux, seul maître à bord : Stefan Traunmüller. Certains ont déjà pu constater ses qualités au sein d’autres projets puisqu’il s’agit de Dreamlord, fondateur de GOLDEN DAWN, également réputé pour son travail chez WALLACHIA, BLUTESZORN et STERNENSTAUB. Des groupes estampillés black mais avec chacun un style différent, allant de l’avantgarde au symphonique. RAUHNACHT est un peu la passerelle éclectique entre toutes ces influences.
On dirait effectivement que le petit prince des arrangements a voulu proposer 7 titres mélangeant un peu tout ce qu’il a fait jusqu’à maintenant. Il revisite le « black à éléments ajoutés » en près d’une heure. La première minute du titre d’ouverture, « Einsam ist's, durch's Moor zu geh'n » semble émaner d’un groupe symphonique de la première moitié des années 2000 tant son clavier énergique est mis en avant. Puis le morceau se transforme rapidement en hommage à BURZUM période agitée avant de faire finalement apparaître des chœurs vikings... Donc on touche vraiment à tout avec RAUHNACHT... Et ce n’est qu’un exemple car sur les autres morceaux on découvre encore d’autres variations. « Der Weg zurück » a des saveurs de MOONSORROW, « Urzeitgeist » un fort goût de KAMPFAR, etc...
Il s’agit juste d’ajouts, souvent ponctuels, qui sont superposés sur une base black atmosphérique qui sait parfois hausser le ton. C’est excellemment fait, et il est difficile de faire des reproches à chaque titre pris indépendamment. Les ambiances sont là, le travail est soigné, les titres ne tournent pas en rond... Mais voilà, j’arrive à mon problème, je n’arrive pas à devenir fan ! C’est parce qu’en écoutant l’ensemble, j’ai une impression de décousu, voire même de passer du coq à l’âne... Une petite frustration s’installe parce que je n’arrive pas à cerner le groupe.
Du coup, je sais bien que je ne le réécouterai pas très souvent, seulement lorsque j’aurais envie de me passer du « pagan viking atmosphérique aux légers claviers », ce qui ne m’arrive pas vraiment tous les jours.
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