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Mysticum - In The Streams of Inferno

Chronique

Mysticum In The Streams of Inferno
Finalement, ce n'est pas si facile.

Moi qui ai mangé du « In The Streams Of Inferno » au petit-déjeuner quasiment tous les jours, il y a déjà un bout de temps, je pensais ne pas me retrouver face à la page blanche. Enfin, pas ce coup-ci tout du moins. Merde, fais un effort, Mysticum, le seul groupe de Black à dreadlocks (Black Metal hein, soyons clairs...), celui qui a fondu l'industrie dans un Black Metal qui jusque la se montrait finalement assez frileux en terme d'innovations. Que l'on soit clair, en ce qui concerne le Black Industriel, tout le monde a écouté/plagié/sucé/repris/été influencé par Mysticum. Pour faire simple, le trio norvégien est à l'origine de toute cette frange du genre. Et finalement, ce qu'on pourra en retenir c'est qu'en presque vingt ans personne n'a véritablement égalé le monstre qu'est cet unique opus (même si toutefois, on pourrait accorder la palme à « 666 International »). Un monument du Metal extrême en provenance -une fois de plus- de Norvège qui semble planer comme une ombre emblématique, noyée dans les années quatre-vingt-dix.

Copains de toute la prolifération norvégienne de l'époque, le trio formé de Dr. Best, Cerastes et Prime Evil était prédestiné à être culte. Et s'il ne fait aucun doute du rayonnement musical qu'aura acquis la formation en un seul album, elle reste néanmoins un poil en retrait vis-à-vis des pontes norvégiens que n'importe quel adolescent client chez Goéland connaît au moins de nom. « In the Streams of Inferno » est donc dans les classiques norvégiens mais si l'on résumait la scène a une photo, Mysticum serait le petit timide dont on ne voit qu'un bout de la tête, dépassant à peine entre le crâne proéminent de Burzum et la grosse tignasse mal-coiffée d'Immortal. Si vous trouvez que j’exagère un peu, je ne peux pas dire que vous ayez tort puisque si Mysticum était un peu moins écouté c'était sûrement également à cause de l'impossibilité à trouver l'album en format physique. Il y a encore quelques temps, l'acte de se procurer l'album dans n'importe quelle version était à ranger auprès d'autres actions, telles qu'acheter une maison, une voiture ou économiser sur un livret A. pour les enfants. Heureusement, tonton Peaceville est passé par là et nous a pondu une ré-édition CD + DVD des grands jours, dotée d'une pochette que je trouve moyenne mais qui se laisse regarder. Un poil trop comics peut-être, même si je ne préfère pas vraiment la pochette originale. Enfin, gageons qu'il est toujours complexe d'illustrer un genre musical si spécifique... Si mentalement, je me sens comme un millionnaire, sachez tout de même que Thrashocore ne me paye pas à ce point-là (enfin, pas du tout en fait...) et que cette chronique concernera donc la ré-édition.

Le jour de l'an de grâce ou Mysticum annonçait enfin le nouveau pressage son chef d’œuvre a pourtant été synonyme chez moi de convulsions, angoisses et autres nausées. Comment ? Un « remaster » ? Effrayé, terrorisé, je ne vous cache pas que cette annonce résonnait chez moi comme un souvenir émaillé de tragédies sonores (« From the depths of Darkness » de Burzum, « Under the sign of hell 2011 » de Gorgoroth...). Alors certes, un re-mastering n'est pas un ré-enregistrement mais c'est quand-même avec la mimine tremblotante que j'avais inséré ce jour-là le disque dans ma chaîne. Fort heureusement, Mysticum s'est contenté de clarifier un peu le beurre et de pousser un peu la sauce. Grand bien leur a pris de conserver ce son parfaitement ré-égalisé qui sert à merveille la fébrilité des boîtes à rythmes et les amplis abrasifs et grouillants de ces guitares tout ce qu'il y a de plus norvégiennes. Avec ce nouveau mixage, je n'ai pour une fois rien à dire puisque les mythiques « The Rest » ou « Crypt of Fear » sont parfaitement respectés et regagnent presque un petit coup de jeune. Les puristes seront donc rassurés.

Pour ce qui est des compositions, Mysticum est bien évidemment ce qu'il a toujours été, c'est à dire intemporel. « In the Streams of Inferno » est un enchaînement d'hymnes tous plus massifs les uns que les autres. Que ce soit cet énorme « Kingdom Comes » à l'hystérie psycho-active ou le plus intimiste, minimaliste et lugubre « In the Last of the Ruins, We Search for a New Planet », les compositions transpirent la violence, la folie et l'inspiration. Rien n'est simulé sur ce disque et c'est pour ça qu'il propose une telle ambiance, véritablement imbattable. On notera la bonne idée du label qui a incorporé sur cette édition deux bonus tout bonnement superbes (et déjà disponibles sur « Lost Masters of the Universe », la compilation...). « Eriaminell » sûrement un des titres les plus fous du combo, alternant sirènes infernales et envolées de violons et le mythique, brutal et fédérateur « Black Magic Mushrooms ». Deux titres que tout le monde sera à coup sûr ravi de retrouver sur ce disque. Pour ceux qui ne le sauraient donc pas encore, la musique proposée ici est issue du tonneau dont on fait les meilleures vinasses. Je ne sauras que trop vous conseiller de vous procurer l'album sans vous spoiler sur le net auparavant, tant la claque distribuée à la première écoute est magnifique...

Que dire de plus sur cette perfection musicale absolument respectée de A à Z ? Tout ce que l'on peut conseiller est de laisser emporter par la puissance développée dans un titre comme « Wintermass », aussi incisif que cosmologique. Si Mysticum sonne incontestablement old school, il n'en reste pas moins dans ses arrangements plus modernes que beaucoup de groupes actuels, qu'on se le dise. Messieurs, merci pour le classique et rendez-vous prochainement, pour l'hypothétique sortie de « Planet Satan ».

Quelques mots tout de même sur le DVD. Bien que relativement dispensable, on notera tout de même la sympathie ambiante qui règne dans ces concerts du groupe, filmés au caméscope En Norvège et en Angleterre. Plus que de véritables shows filmés, ils s'axent sur la dimension underground du combo et sont de plutôt bonne facture sous réserve d'aimer cette ambiance certes à l'arrache mais qui sied tellement bien à Mysticum.

Ci-dessous, la pochette de la version originale :


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Mysticum
notes
Chroniqueur : 10/10
Lecteurs : (9)  8.61/10
Webzines : (13)  7.55/10

plus d'infos sur
Mysticum
Mysticum
Black Indus (trop) à l'ancienne - 1993 - Norvège
  

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tracklist
01.   Industries of Inferno
02.   The Rest
03.   Let the Kingdom Come
04.   Wintermass
05.   Crypt of Fear
06.   Where the Raven Flies
07.   In Your Grave
08.   In the Last of the Ruins We Search for a New Planet
09.   Eriaminell
10.   Black Magic Mushrooms

Durée : 44.28 min.

line up
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