Salut les amis, c'est le retour du chroniqueur le plus pédant du web, selon Daily-Rock, après ce petit mois d'absence à cause des fêtes de fin d'année. Un mois où j'ai pu enregistrer un album de mon projet musical Legion of Andromeda avec mon collègue musicien Sakrifiss, selon Pavillon 666. Et vu que je fais de Perturbator le héraut de mon ouverture d'esprit, toujours selon Daily-Rock (même si je n'écoute pas Perturbator, j'avoue qu'il est très héroïque), j'ai décidé de parler aujourd'hui d'un groupe qui mixe un peu de sonorités électroniques / indus avec du Black Metal. Et pas un groupe tout pété chers lecteurs puisque ce début 2016 s'annonce sous les meilleures auspices avec le retour d'une formation française très appréciée, j'ai nommé Spektr.
Laisse-moi te prévenir cher lecteur, si tu es venu sur cette chronique pour lire le paragraphe du dessus, histoire de linker un énième tacle de chroniqueurs métalleux à ton copain sur Facebook, tu peux partir tout de suite, on fait de l'humour parce que c'est tellement gros que je ne pouvais pas passer à côté mais on ne va pas passer le texte la-dessus. On n'est pas comme eux (« bah ouais, bah ouais » rajouterons les vrais). Non l'important c'est Spektr qui revient donc deux ans après un Cypher intégralement instrumental qui pouvait se targuer d'être une belle réussite malgré ce parti pris plutôt osé. Le duo mené par Kl.K possède en effet cette capacité consistant à allier une patte unique (ces riffs typiques qu'on retrouve aussi dans Haemoth, l'autre projet de monsieur Hth) avec des atmosphères radicalement différentes. On retrouvait ainsi un Jazz sombre dans
« Cypher », des atmosphères horrifiques sublimées par « Near Death Experience » ou encore une errance hallucinogène proposée par
« Mescalyne ». Du coup, il est légitime de se demander où Spektr va nous emmener cette fois-ci...
On se rend bien vite compte que « The Art To Disappear » apporte une nouvelle lecture à la discographie du combo. Et ce, dès le premier morceau intitulé « Through The Darkness Of Future Past », résolument groovy et paradoxalement arythmique. Un morceau qui a le mérite d'annoncer la couleur du Spektr version 2016 puisqu'il résume plutôt bien la teneur complète du disque qui oscillera entre déferlantes Black Metal et jeux d'ambiance principalement épaulés par une Noise sauvage et des rythmiques surpuissantes. On se retrouve donc nez à nez avec ce qui semble être le disque le plus frontal de la formation. Pas tant par sa violence somme toute assez contenue si on la compare aux précédentes sorties mais plutôt par son accessibilité (relative, on est quand même sur un album de Spektr), sa facilité à cerner rapidement le propos du groupe (deux ou trois écoutes suffisent à comprendre où l'on mets les pieds). « The Art To Disapper » est, à coup sûr, le disque le plus accrocheur du combo. On citera aussi la production plus puissante qu'à l'accoutumée qui permet également d'augmenter la force d'impact de cet album.
Cependant, les éléments clefs de la musique des Français seront à nouveau utilisés dans ce dernier album. On retrouvera l'atmosphère jazzy de
« Cypher » sur le titre éponyme, le côté déstructuré d'un
« Mescalyne » ou encore les phases de Noise horrifiques chères à « Near Death Experience » sur « The Day Will Definitely Come ». Sans aucun doute, Spektr a repêché les formules qui marchaient bien dans ses dernières œuvres pour les apposer dans ces nouvelles pistes et apporter plus de variations dans les sonorités, les titres et les ambiances. Toutefois, ces petites différences n'évoquent pas un Spektr tombant dans les affres de l'auto-plagiat. Elles ne sont qu'un petit ingrédient discrètement glissé dans des compositions toujours plus extrêmes. Et c'est bien ce paradoxe qui résume parfaitement ce dernier effort. S'il est plus simple d'entrer dans l'univers de Spektr, il est pourtant plus complexe d'en saisir toutes les subtilités. Les interludes samplées sont encore plus énigmatiques qu'auparavant et le riffing se pare d'un aspect chaotique toujours plus jusqu'au-boutiste. Si l'on trouve immédiatement l'envie de remettre l'album dans la platine, il n'est clairement pas évident de le cerner dans son intégralité tant certaines pistes demeurent toujours mystérieuses...
Bien évidemment, c'est une qualité et même – dirais-je – la principale raison d'écouter un album du groupe. Il faut croire que les deux musiciens n'ont pas perdu leur capacité à projeter l'auditeur dans un monde sombre, où les formes se mélangent aux couleurs sans ordre précis. En ce sens, Spektr me rappelle toujours une formation comme Death Grips, qui mélange aisément haine, chaos et violence avec des bribes de mélodies dérangeantes. Pas de doute, le savoir-faire spectral est encore une fois au centre d'une musique toujours aussi particulière, personnelle et inquiétante. On imagine sans peine l'amateur se délecter en écoutant ce disque dans le noir, blotti dans son lit, le casque vissé sur les oreilles. Spektr prouve avec « The Art To Disappear » qu'il excelle toujours dans l'art d'instaurer des atmosphères où le paranormal érigé en religion côtoie l'horreur, la bizarrerie et l'émerveillement.
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