Je me suis dit qu'il était temps pour moi d'attaquer consciencieusement la discographie de Blacklodge sur Thrashocore. Parce que j'ai vu un reportage sur les drogues de synthèses ? Peut-être. Parce que c'est un de mes groupes préférés ? Peut-être. Parce que je suis tombé bien malgré moi sur http://www.redway.org ? Peut-être. Parce que je suis très sympathique au demeurant et que je vous trouve du son pour vos futures soirées de jeunes déps ? Peut être. Où alors tout simplement parce que ce ne serait que justice pour une formation de leur talent...
Nous sommes en 1998, et c'est donc dans cette fin de millénaire que naît le combo Grenoblois, déjà formé par St-Vincent et AcidJess, mais aussi par Silence aux guitares et par Diam's (Non non non... je ne ferais pas de blagues, même si c'est très tentant) à la basse. Et curieusement, au début d'un millénaire placé sous le signe du progrès technologique, voilà que commence à émerger une musique mêlant la violence du Black et la puissance de l'électronique. Ne vous méprenez pas, si je vous dit que Blacklodge est révolutionnaire c'est parce que je le pense, mais il est clair que peu de personnes connaissent la musique de la bande à la sortie de « Login : SataN » en l'année 2003. D'ailleurs moi-même je ne la connaissais pas, j'étais encore au collège et j'aimais encore Slayer à cette époque (beh oui, personne n'est parfait que voulez-vous... Mea Culpa). Sauf que depuis, nos compères ont fait du chemin et leurs disques suivants leur ont permis de percer dans le monde fabuleux et enneigé du Black Metal. Il est donc intéressant de se pencher sur le premier disque du groupe qui est finalement assez différent de ce que le groupe peut faire actuellement tout en conservant bien sûr leur patte si spécifique...
Sans non plus qu'on soit immédiatement happés par l'envie de se taper la veine avec l'index, « Login : SataN » reste pour autant un disque intrinsèquement réussi. Malgré un budget qui ne devait pas non plus être au niveau du dernier fourre-tout-technico-commercialo-mélodeath de Nuclear Blast, les admirateurs de Twin Peaks ont le mérite de nous sortir une production de qualité. Mixé par Mick Kenney dans les studios d'Anaal Nathrakh, Blacklodge ne lésine pas sur les moyens et fait appel au légendaire énervé britannique pour nous concocter une production à la Cyril Lignac (comprenez « aux petits oignons »). Alors bien sûr, le rendu final de ce premier opus reste quand même assez harsh, engloutissant sans sommation les influences purement Black Metal du combo. Ceci dit, Blacklodge cherche aussi le progrès et le rendu des boîtes à rythmes se veut quand même particulier, et assez épuré pour un disque dont le propos se veut finalement assez direct.
Là ou un disque comme
« SolarKult » mise totalement sur l'aspect psychique et aérien, « Login : SataN » opte pour la technique dite des « pieds dans le plat ». C'est à dire que le groupe se place dans une optique de commencement : un commencement forcément ancré dans l'aspect noir et poisseux du Black Metal. La pochette confirme d'ailleurs ce ressenti : Noir et blanc, circuits imprimés, piqûres, corpse-paint, flous artistiques... Blacklodge pose un univers relativement sombre dès le départ, ce qui introduit très bien le côté définitivement opaque et parfumé à la suie de ce disque.
Le noir c'est bien beau, mais il ne faudrait pas non plus omettre le côté industriel de Blacklodge qui se ressent souvent dans la composition. Si le titre éponyme s'axe dans une dynamique très Black en nous titillant le tympan avec un riff traditionnel/mélodique -ce qui ne l'empêche pas d'être excellent, soit dit en passant-, des titres comme « Tormentor », « T.A.O.S. » ou « Satanus Sextions » nous offrent des riffs plus industriels, carrés et entraînants, sous couvert de grosse puissance rythmique et d'harmoniques très réussies ! En fait, Blacklodge développe ici ce qui sera son cocktail fétiche : Violence industrielle, mélodies Black et passages plus électroniques/dansants. Finalement une version plus sombre de ce que le groupe fait toujours actuellement, mais en ce sens « Login : SataN » possède donc plus d'arguments pour séduire ceux qui sont rebutés par la tournure plus électro et plus affirmée du groupe dans les albums qui suivent.
Industrielle, satanique, droguée, auto-destructrice et bien plus noire qu'à l'accoutumé, voilà comment se résume cette première antichambre de la loge noire, intitulée par le groupe lui-même : « La chambre des ténèbres ».
« W.Y.N.F.S.
NecroPulse NeXus Of SataN »
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