Ahhhhh l’été ! La saison ou le nordiste moyen va sortir son break Nevada du garage pour partir dorer ses petits cuisseaux blanchis par la froideur de l’hiver au soleil. La saison ou le sudiste moyen va râler à coup de « Putaing cong ! » sur les touristes nordistes qui bouchonnent à l’entrée du périphérique marseillais. La saison ou le pêcheur breton va se dire qu’on est quand même mieux en Bretagne et que « Pourquoi allez se faire chier chez les crétins du sud ? ». La saison ou le Lorrain va maudire le Parisien qui vient désaltérer sa soif de randonnée en roulant à trente kilomètres par heure dans les cols Vosgiens.
Mais hormis notre côté « bon français adepte du râle », on aime tous l’été. Faire le kéké à la plage, draguer lourdement, boire sur le bord du « lac qui pue mais qu’on a tous à côté de chez nous et qu’est ce qu’on l’aime ce lac à la con ! » ou alors glandouiller jusqu’à quatre heures du matin dans notre bourgade déserte mais dont on ne se lasse pas, même le Lundi Soir, c’est dire... Oui, on aime l’été, surtout quand on est jeunes : On est en vacances, on sort les lunettes de soleil et la voiture de Papa-Maman qui a un lecteur CD, on pose le « A » et on met un CD de… mais oui, un CD de qui tiens ?
Bah pourquoi pas le dernier Blacklodge ! C’est chouette Blacklodge, y’a des grosses basses donc ça se la raconte au feu rouge les vitres ouvertes et en plus ça choque le péquin moyen parce qu’il y a de la guitare et des cris (oh allez, on aime tous faire ça en voiture !) ! En plus Blacklodge a eu l’idée de sortir son album le 21 Juin, c’est le jour de l’été donc c’est juste parfait !
Ce qui est sûr, c’est que ce 21 Juin 2012, moi je l’ai attendu avec la bave du chienchien devant le nonosse ou de bébé devant son petit pot goût bœuf-carottes. Pensez-donc, pendant la semaine avant la sortie du disque, je n’ai écouté quasiment que de l’industriel. Non pas pour le plaisir, mais pour être « en condition » pour le nouveau Blacklodge. Je me suis donc préparé comme un coureur du Tour de France à l’aide de précommande, de pochettes révélées et surtout du monstrueux titre en écoute « NeutroN ShivA [Sun, walk with me !] » que j’avais sûrement déjà écouté deux-cents fois avant même de recevoir l’album. Je me disais que je ne supporterais pas un jour de retard et effectivement, j’ai failli faire un AVC quand je me suis rendu compte que 21 Juin à Midi que le petit paquet n’était PAS dans la boîte aux lettres… MERCI La Poste ! Enfin, ne poussons pas le drame trop loin puisque le CD est arrivé le lendemain.
Est-il encore utile de rappeler qui est Blacklodge ? Bon d’accord, je le dis… Blacklodge est un des pionniers du Black Industriel, style qu’il a contribué à perfectionner, avec les premiers du genre type Mysticum, Aborym ou The Berzerker. Sauf que Blacklodge a ce petit côté chimico-dévoué et cette french-touch que les autres n’ont pas.
« LogiN : SataN » avait posé les bases de ce style par la suite transcendé sur le fabuleux
« SolarKult », un disque totalement réussi. Blacklodge avait rempilé avec son troisième niveau d’initiation
« T/ME », album/split couplé au « Time is the sulphur in the vein of the saint » d’Abigor et malheureusement bien trop court. Toujours est-il que ça faisait deux ans qu’on attendait des nouvelles de Blacklodge et un « vrai » album long et riche comme pouvait l’être
« SolarKult ». Non pas que
« T/ME » ne soit pas riche, mais sa trop courte longueur me laisse toujours un peu sur ma faim. Mais bref, maintenant « MachinatioN » est là, et il serait temps d’arrêter les digressions pour en parler.
L’objet se présente dans un Digipack simple, qui contient un mini-poster/livret et le CD. L’artwork est très fouillé, et on prend pas mal de temps à la contempler. Bien sûr on est dans du 100% Blacklodge : la seringue, le nucléaire, le mysticisme, tout y est ! J’ai également remarqué deux Flashcodes, que je me suis empressé de « flashouiller » avec le Blackberry de ma compagne. Il est fort possible que je me sois loupé mais en tout cas ça n’a rien donné. Toujours est-il que l’ensemble claque méchamment au niveau visuel et que l’on attaque l’écoute avec la banane des grands jours.
Dès le premier titre « TridenT », on se retrouve collé au mur ! Ce titre est certainement le plus brutal jamais sorti par le groupe. Pas de petite intro industrielle, Blacklodge rentre directement dans vif du sujet, avec grosses basses de boucher et riffs de guitares agressifs à l’appui. La boîte à rythme donne clairement dans le dansant mais recèle également beaucoup de subtilités, en glissant des phrases rythmiques légèrement cachées mais au combien jouissives. Pour tout dire, ma compagne, adepte de Franz Ferdinand ou Foals, a quand même dit avec un sourire certain : « Ouah, mais j’aime bien ! ». Phrase qui m’a fait plaisir, et qui m’a fait rajouter un sournois : « Bah tu vois, depuis le temps que je te le dis ! ».
Que dire du ravageur (même si déjà connu) « NeutroN ShivA [Sun, walk with me !] », du mid-tempo surpuissant « Neo.Black.Magic », du carnage « Industrial Temple Mystica » ou de l’impressionnant « Culto al Sol [Solarkult] » ?
On ne peut rien reprocher à Blacklodge sur ce disque. Le groupe a su puiser dans les structures simples de
« LogiN : SataN » pour apporter la puissance nécessaire, dans la subtilité de construction de
« >SolarKult< » pour éviter toute lassitude et dans le grain de folie expérimentale de
« T/ME » pour, par exemple, clôturer l’album avec le fantastique titre « The Other Side ». Le style ne change pas intrinsèquement, mais on s’en fiche puisque l’auditeur intéressé par Blacklodge ne cherche qu’à avoir son quota de Black Indus qui mixe Satan, la technologie et la came.
« MachinatioN » se veut puissant. On se plaît à vivre cet opus dès son achat en adhérant immédiatement aux passages les plus fédérateurs. Tout content d’injecter dans nos oreilles une nouvelle dose de Blacklodge, on est immédiatement happé par le disque et on prend clairement son pied ! Ce n’est qu’après quelques écoutes qui auront permises à l’euphorie de redescendre qu’on pourra commencer à cerner le potentiel plus subtil du disque. On se réjouira alors de discerner des riffs plus discrets, des lignes de basses calées au millimètre ou des subtilités rythmiques qui nous étaient encore inconnues jusque-là. Bien sûr la découverte de ces aspects plus subtils n’entachera en rien le potentiel au combien fédérateur du disque. Les paroles sont d’ailleurs par moment conçues pour que l’on puisse les hurler en cœur avec St-Vincent. « Satan… Eradicate ! Satan… Annihilate ! », « Neo Black Magic », « Take drugs, I’m watching you ! », « One world, one race, one master ! SataN ! », bref, on pourrait continuer longtemps cette liste de petites phrases qui vous transcendent, au point que vous vous sentez obliger de les chanter/hurler/meumeumer.
Quand même, je me dois de sortir un « Putain ! Chapeaux les mecs ! ». Je m’attendais à un bon disque mais pas à ce point là. En général tous les groupes qui signent chez Season of Mist se cassent un peu la gueule (sauf Aborym !) et ceci ne me rassurait pas. Je sais aussi que pas mal de connaissances avaient quelques craintes sur ce nouveau disque. Donc ce petit passage sert surtout à rassurer tous ceux qui se poseraient des questions. N’hésitez surtout pas à faire l’acquisition de « MachinatioN » !
N’importe quel fan de Blacklodge sera très satisfait de ce dernier né et je pense sincèrement qu’un petit paquet de profanes va se retrouver happé par la vague mécanique de ce dernier opus. Quant à moi je parie qu’avec une aussi bonne distribution, « MachinatioN » va propulser Blacklodge dans le haut-panier du Métal Français ou au moins leur apporter une renommée plus qu’importante ce qui ne serait que justice. J’anticipe peut-être un peu trop selon certains, mais on en reparlera dans six mois les mecs…
Pour conclure, que dire ? Blacklodge confirme à ne sortir que des bons disques et je crois que c’est bien là l’essentiel ! Les groupies comme moi vont tremper leur slip, ça c’est garanti, et les autres vont être agréablement surpris.
Listen to Blacklodge, I’m watching you !
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