Ravagé deux années de cela par les flammes du démoniaque
Fire Walk With Us, l'univers futuriste post-apocalyptique d'Aborym est de nouveau introduit aux quelques auditeurs survivants de ce jugement dernier. Les misanthropes italiens et leur frontman hongrois (le fameux psychopathe Attila Csihar) sont ainsi réunis pour conter de nouvelles horreurs sur l'extinction de la race humaine, épaulés cette fois-ci d'autres créatures humanoïdes de renom telles que Nattefrost (Carpathian Forest), Faust (ex-Emperor), Sasrof (Diabolicum), Irrumator (Anaal Nathrakh) ou encore Matt Jarman (Void/OCD). « Abhor him » se sépare par la même occasion de son label Scarlet Records au profit d'un autre label transalpin, Code666. La troisième arme de destruction massive
With No Human Intervention enfin prête, la traversée de ce paysage désolé peut désormais se faire.
Les convertis au black metal industriel de
Fire Walk With Us ne seront certainement pas choqués par cet opus puisque Aborym suit l'évolution lancée, affûtant son style et gommant par la même occasion les quelques défauts de jeunesse. Là ou le précédent album jouait uniquement sur son atmosphère planante des plus inquiétantes (aux samples bizarroïdes), les Italiens vont poser une musique plus directe qu'à l'accoutumée. La boîte à rythmes est dorénavant réglée à vitesse maximum, les riffs deviennent ultra incisifs (moins compressés) et les hurlements d'Attila iront balayer tous les cadavres jonchant les restes de rues. Bien évidemment Aborym ne se limite à pas un black metal électro/indus brutal et fade, tous ces passages haineux sont juxtaposés par des passages « aériens » glacials au possibles dans la lignée d'un
Fire Walk With Us. Le titre éponyme ouvrant l'album ne pouvait à mon avis pas mieux correspondre à cette description : assurément l'un des meilleurs titres du groupe et sans conteste du style. Si simple sur le papier, cette mixture crucifiera l'auditeur sur place : « U.V. Impaler » (au break d'une violence inouïe), « Digital Goat Masque » (avec un Attila enragé et un break néo-classique étonnant) ou encore la terrifiante « The Triumph » au break orgasmique (suivi d'un orgasme féminin) ne laisseront pas vos tripes dans le même état.
Les minutes noires coulent et un premier constat s'impose. Le travail de compositions déjà impressionnant sur les précédents méfaits, ira cette fois enfoncer le clou et confirmer le talent d'Aborym. D'une richesse incroyable (je découvre encore à ce jour des sons ou samples que je n'avais pas entendus) et d'une efficacité à toute épreuve (aucun temps mort), la musique de
With No Human Intervention saura vous tenir en haleine, soutenu par une production à la puissance d'une bombe H. La mélodie au sein d'Aborym est d'ailleurs toujours présente, que ce soit au clavier ou dans les riffs, lorgnant même parfois vers le black/death (« Faustian Spirit Of The Earth » ou « Black Hole Spell »). Pas étonnant quand on connaît la vénération de Sethlans Seitan pour Dissection (l'album est dédicacé à Jon Nödtveidt), groupe qu'il rejoindra un an plus tard.
Le chant inhumain et complètement frappé d'Attila (certainement l'un des meilleurs vocalistes extrême) sera quant à lui une nouvelle fois le pilier de la musique des Italiens : allant des growls aux criards ultras aigus en passant par le chant lyrique magnifique (l'intro en hongrois de « U.V. Impaler » me fera toujours autant frissonner) ou encore des sons indescriptibles aux effets électroniques (« Humechanics-Virus »). Les « backing vocals » de Nattefrost (Carpathian Forest) seront en quelque sorte le « plus bactériologique » de
With No Human Intervention même si le personnage à un timbre de voix très proche d'Attila, chose que l'on pourra remarquer sur « The Alienation Of A Blackened » (seul au chant cette fois) en duo avec la batterie programmée d'Irrumator (Anaal Nathrakh).
Que dire si ce n'est qu'Aborym a dépassé son mentor Mysticum en confirmant son génie musical ?
With No Human Intervetion devient une nouvelle référence du black metal industriel et marque la consécration du groupe dans un style propre à eux et d'une maîtrise grinçante. L'album aurait certainement pu se voir attribué une note encore plus généreuse si il n'y avait pas eu cette baisse de régime en fin d'album ou ces interludes techno expérimentaux aux beats hardcore façon Thunderdome (« Does Not Compute » et son bruit de caisse de supermarché ou la dance-club « Chernobyl Generation »). L'heure restante n'aura aucun souci à relever la chose. Si la surprise n'était pas présente entre
Fire Walk With Us et
With No Human Intervention, elle le sera beaucoup plus avec
Generator, scission avec leurs influences électro et proposant une atmosphère encore plus sombre.
« Az éjszaka szülöttje, a fordított lét sarja,
A rettegett ördög, örökké égő legenda... »
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