Aborym - Fire Walk With Us
Chronique
Aborym Fire Walk With Us
L'Aborym du nouveau millénaire est arrivé, deux ans après l'excellente surprise édulcorée qu'était
Kali Yuga Bizarre. Le groupe italien va désormais pleinement puiser dans les arcanes du black metal et dans cet univers futuriste post-apocalyptique tout en gardant évidemment les racines de leur précédent opus. L'invité hongrois de renom Attila Csihar (Mayhem) devient le frontman officiel et un atout crucial d'Aborym pour son devenir (après le départ forcé de l'ex-chanteur Yorga SM). Le nuage de fumée toxique et de poudre se dissipe peu à peu atour de l'entité cyber-démoniaque Aborym. La sortie de ce
Fire Walk With Us en est la cause principale.
L'hommage à Mysticum (référence absolue des Italiens) ne pouvait pas être plus explicite avec ce second opus
Fire Walk With Us (titre qui fait d'ailleurs référence à
In The Streams Of Inferno), comme en témoigne l'introduction « Our Sentence ». Fini le metal hybride à tendance électro, Aborym acquiert un son ultra-synthétique traduit par une boîte à rythme façon mitrailleuse lourde d'une unité Goliath (les fans de Starcraft© se reconnaîtront) ou beats hardcore (beaucoup moins poussés que sur
With No Human Intervention) et des guitares compressées dorénavant mixées de la même manière que les nappes de claviers (la confusion entre les deux est inévitable). Le rendu se veut donc extrêmement moderne et quasi-planant (difficile de ne pas se laisser porter par ce tourbillon musical ostentatoire), chose qui colle parfaitement à l'attribution de leur label « industriel ». Les divers délires électroniques sous opium (la fin de « Our Sentence » ou l'instrumental « White Space » et son break au clavier kitschissime rappelant la musique des « Griffes de la Nuit »), ces jolies mélodies finement placées (le break de « Total Black », le côté épique (le splendide interlude « Sol Sigillum » tout droit sorti d'un Summoning) ou encore ambient (« Theta Paranoia ») de
Kali Yuga Bizarre sont quant à eux toujours à l'honneur.
Mais ce sera surtout un nom que l'on retiendra de
Fire Walk With Us : Attila Csihar, pilier du nouvel Aborym (1999-2005), proposant un chant encore plus ahurissant. Le démon cybernétique offre des hurlements inhumains (dans tous les sens du terme) et des modulations de voix (appuyées de solutions informatiques) rarement entendues dans le black metal (mon dieu qu'elle efficacité ce titre éponyme !). Difficile de ne pas se laisser tenter par ces vers infernaux fondus dans cette ambiance savoureusement noire (la marche funèbre sur « Sol Sigillum » est orgasmique ») comme en témoigne la monumentale reprise « Det Som En Gang Var » (placée dans un tribute à Burzum en 2003) portée par les vocaux lucifériens terribles (à vous prendre les tripes) d'Attila. Que d'éloges me direz-vous mais l'apogée n'est pas encore pour tout de suite. On regrettera peut-être une durée d'album trop courte (si on ôte la reprise et le titre trance « Here Is No God S.T.A. ») et un style pas entièrement maîtrisé (l'album suivant corrigera ce léger point), la faute à cet emprunt parfois trop poussif à Mysticum ou ces quelques passages inégaux parsemés.
Fire Walk With Us n'aurait pas pu être une meilleure introduction pour
With No Human Intervention (
Generator prendra une toute autre direction), ce dernier étant peu facile d'accès et nécessitant à mon humble avis
Fire Walk With Us pour certains afin de dévoiler toutes ses subtilités et vertus maléfiques. Aborym suit la courbe exponentielle lancée en 1997 et s'inscrit sans hésitation comme le digne successeur de Mysticum.
| Mitch 14 Novembre 2007 - 2557 lectures |
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