Passer de « rien » à « la montée du néant », cela devrait nous en dire beaucoup sur le cheminement de pensée d’
Alek Sickx X X, l’homme derrière
RISE OF NOTHINGNESS. Les plus érudits le reconnaîtront pour ses interventions au sein de
FUNERAL DESEKRATOR ou
NATREMIA, d’autres verront peut-être en lui un musicien live de
BORGNE, tout cela ne démontrera au final qu’une seule chose : c’est un compositeur aguerri, expérimenté, qui n'a pas frayé avec n’importe quoi et n’importe qui. Il reste qu’il doit en avoir sacrément gros sur la patate pour appeler son premier album «
Die All Mother Fuckers » et ouvrir ce dernier avec le titre « Je chie sur le black metal ». Comme je n’accède pas aux paroles, je ne saurai dire si c’est une profession de foi, du second degré ou de la simple provocation, mais comme ce premier LP s’inscrit pleinement dans une veine
black industriel, j’aurais du mal à défendre la thèse du dénigrement volontaire… D’autant que cette seringue dans le logo, cela me rappelle quelques illustrations d’
ARKHON INFAUSTUS ou encore
DIAPSIQUIR, mais vous me direz que ce dernier ne fait plus du
black metal depuis 2005, et vous auriez raison, il fait bien pire. Putain, je ne m’en sors pas… Bon, il reste qu’entre la fonte futuriste, l’enchevêtrement de tiges métalliques et la seringue, le tout sur un fond violacé, mes yeux ont mis du temps à trouver sur la pochette le nom de l’album, du groupe et, surtout, à comprendre ce qu’elle représentait. En résumé : tout explose et, sans dire que cette représentation est prémonitoire d’un avenir plus ou moins proche, force est de reconnaître que l’humanité est plus proche de son extinction nucléaire que de l’avènement des utopies New Age.
Sinon il donne quoi ce «
Die All Mother Fuckers » ? Bah mon gars c’est une très sérieuse interprétation du
black indus, un bon mélange entre les arrangements électroniques des derniers
BORGNE, la fureur des vieux
ABORYM, genre
« With no Human Intervention » et, en ce sens, c’est plutôt du bon boulot qu’a réalisé
Alek Sickx X X. Après, le problème de ce style, c’est que c’est une niche dans une niche. Ceux qui aiment leur petit
bm noir et sans sucre, il y a peu de chances pour qu’ils se choppent des carries en faisant une consommation outrancière de
RISE OF NOTHINGNESS : trop éloigné des codes, trop synthétique, pas assez proche de la forêt et des oligo-éléments. Pour les fans d’
électro, il y aura encore toujours trop de guitares et le chant ne passera jamais. Alors il reste ceux qui ont le cul entre les deux mondes, et ils ne sont pas forcément les plus nombreux. Ceux qui ne recherchent que la violence, le sale, le souillé et qui se foutent pas mal que le
metal prenne des coups de beats dans le rectum, que le batteur soit une petite boite noire et que la majorité des instruments aient l’air d’avoir été programmés…
Cela reste dans tous les cas un premier album plus que prometteur, qui me fait davantage penser à un jet de bile non maîtrisé mais salvateur pour son auteur plutôt qu’à un album murement réfléchi mais si la suite canalise un peu toute l’énergie déployée ici, ça pourrait finir dans l’élite du
black industriel tricolore. Affaire à suivre.
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