Borgne - Temps Morts
Chronique
Borgne Temps Morts
Ambitieux ! C’est le mot qui me vient à l’esprit à chaque écoute de ce 10ème album de BORGNE. Ambitieux, notre ami suisse Bornyhake l’est certes depuis longtemps, même si l’évolution de ses compositions a été aussi progressive que naturelle et que je ne saurais dire exactement quand est-ce que l’approche actuelle a commencé réellement... Mais cet album apparaît bien comme l’apogée des recherches qu’il a menées au fil des années, depuis toujours peu-être. Temps Morts sonne ainsi à mes oreilles comme l’aboutissement du chemin parcouru, proposant 9 longues pistes périlleuses, totalisant carrément 73 minutes. Une heure et quart de black metal « industriel ». Un terme qui donne une petite idée du contenu, mais vraiment petite, et qui mérite d’être précisé afin de mieux de comprendre les ambiances qui nous attendent...
Alors... Hum. Ces pistes, au lieu d’être classées dans l’industriel, pourraient plutôt être décrites comme... du BM martial et spatial ! Voilà, c’est bien ça ! Tout de suite c’est mieux comme description, non ? OK, bon, je précise encore alors ! Cet album donne véritablement l’impression de nous emporter dans un monde fictif. Peut-être une autre planète, peut-être un futur lointain, mais en tout cas c’est un monde sombre qui est dirigé par une ou des machines tyranniques. Et attention, elle ordonne tout sans laisser l’humain faire quoi que ce soit librement. Est-il encore là d’ailleurs l’humain ? L’auditeur, lui, en ressent de l’angoisse, du stress, du désespoir... Rien qui ne console, rien qui ne vienne donner une caresse humaine à ce monde sans âme. La machine ratatine. Elle est assoudissante et assommante. Elle laisse très peu de répit. Mais elle en laisse tout de même, faisant taire les martèlements de la batterie, comme sur « I Drown My Eyes into the Broken Mirror », placé en 5ème position et donc pile à la moitié de l’album. Il commence sereinement, à la guitare acoustique. La machine se serait-elle éteinte afin de nous laisser reprendre quelques forces ? Non, car finalement elle est présente sur cette piste qui s’étend sur 7 minutes. Seulement elle ne revient qu’un peu avant la troisième minute, doucement, comme si elle était en train d’effectuer un redémarrage. Ce n’était pas pour nous préserver, nous, mais pour se relancer, elle, qu’elle s’était tue quelques instants ! C’est extrêmement oppressant ! OPPRESSANT !
Est-ce ce que le groupe a désiré ? Est-ce que Sakrifiss divague ? Il aime penser, à la pochette assez évocatrice, que son esprit ne lui joue pas des tours. Mais il n’est sûr de rien, de plus rien après 73 minutes qui ont destructurer son cerveau. Ecouter ce BORGNE laisse des séquelles graves... J’ai lu des opinions négatives qui reprochaient justement un côté inabordable. J’ai lu aussi certains qui avaient réussi à comprendre et dompter la machine, à en apprécier les détails, les engrenages complexes. C’est sûr, cela demande un effort, cela demande du temps. Cet album est ambitieux. Pour le meilleur et pour le pire...
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