BORGNE, 9ème album. Mais j’ai envie de dire qu’il s’agit du deuxième de la troisième saison. Pas nécessairement pour des raisons musicales - on y reviendra après – mais pour des raisons de dénomination. Les quatre premiers albums étaient chiffrés, de I à IV, puis il y a eu trois albums aux titres en français (normal pour notre suisse francophone), à savoir
Entraves de l’âme,
Royaume des ombres et
Règne des morts. Et enfin nous sommes entrés depuis 2018 dans la série « symbole ». Après
[∞], représentation de l’infini, nous découvrons désormais
Y, que certains auront envie de lire
« i grec », que nous lirons ici Upsilon. J’avouerai ne pas avoir demandé à Bornyhake, encore et toujours seul tête pensante de la formation, mais ça me plaît, de dire Upsilon...
C’est donc le deuxième album de la série des symboles, et il sort chez à nouveau un autre label que le précédent. On se souvient que de 2009 à 2012, c’est le Canadien de Sepulchral qui l’avait parrainé pour trois sorties, mais que depuis il était passé par le Français Those Opposed Records et l’Italien Avantgarde Music. Un petit tour et s’en revient. Il est maintenant encore en France, mais chez le bien connu LADLO. Les Acteurs de l’Ombre, label qui a été réputé longtemps pour sortir de l’atypique, du « modern black metal » tels que
REGARDE LES HOMMES TOMBER,
DELUGE,
THE GREAT OLD ONES,
MAÎEUTISTE... s’est particulièrement ouvert à des branches plus variées en sortant du
AORLHAC,
ARKHON INFAUSTUS,
MOONREICH ou
SÛHNOPFER...
BORGNE ne se réinvente pas.
BORGNE ne s’est jamais véritablement réinventé depuis quinze ans, et il n’en a jamais eu besoin. Bornyhake a suffisamment de projets de groupes différents pour faire ailleurs des choses qui ne correspondent pas à l’esprit de
BORGNE... Il a
PURE, il a
ENOID, il a... des secrets également car il aime bien cela aussi, jouer avec d’autres artistes sans nécessairement l’annoncer. Mais s’il n’a pas cherché à réinventer
BORGNE, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas évolué. Comparer ce 9ème album avec le premier, c’est se rendre compte de très fortes différences, mais voilà, c’est une évolution qui a non seulement été progressive, mais aussi naturelle, et logique.
BORGNE avance toujours, toujours plus profondément dans le monde qu’il a créé mais qu’il explore également. C’est un monde qui est cohérent, mais très vaste. Un monde qui est peut-être même un univers, et le black metal y est ainsi très souvent spatial. Avec des sons ajoutés qui donnent l’impression que des étoiles se heurtent, que des trous noirs grondent en absorbant des vaisseaux. Une impression d’immensité. Et parfois, on redescend complètement, comme si tout cela n’avait été que l’illusion torturant un être enchaîné dans un espace minuscule. L’immensité... produit d’une âme et d’un corps minuscules et impuissants... La pochette est d’ailleurs proche de cette image.
Ce monde se découvre au fil de 7 pistes de durées variables. Entre 6 et 9 minutes pour les 6 premières, et un long voyage final de 17 minutes avec « A Voice in the Land of Stars ». On y retrouve tous les ingrédients du groupe : l’agressivité sans concession qui laisse la place à des sons de machines électroniques hypnotiques. On se retrouve dans une sorte de transe cosmique maléfique qui vient à bout de nous et qui se termine finalement par l’apparition d’une guitare acoustique sur laquelle une voix claire nous repose lentement au sol.
C’est un album travaillé et riche, qui poursuit donc les expériences débutées auparavant et continuellement améliorées, poussées encore plus loin. Personnellement j’ai toujours un faible pour
Royaume des Ombres , mais on ne peut nier que ce
Y est aussi très, très fort !
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