Alien Deviant Circus - En To Pan Omegas
Chronique
Alien Deviant Circus En To Pan Omegas
Malgré le fait que j'ai passé de nombreuses heures à écouter ce disque, je dois bien avouer que j'ai rarement eu autant de mal à écrire une chronique. Pour tout dire, ça fait des mois que le fichier est sur mon ordinateur et que j'y retourne régulièrement pour ré-écrire ou effacer un paragraphe. Pourtant, on aurait pu penser que l'inspiration allait couler comme le sperme dans la gorge de l'actrice X étant donné qu'Alien Deviant Circus fait partie pour moi des formations de Black Industriel de référence. Tout le problème est donc concentré en une chose : « Comment poser des mots sur un truc qui déchire mais qui semble assez indescriptible ? ».
Pour commencer, il serait donc adapté de parler de « En To Pan Omegas » qui est à la base une démo par la suite ré-éditée par Funeral Industries en tant qu'album. Ce disque n'est pas à mettre dans le grand panier des sorties Black Metal faciles ou convenues déjà parce qu'il offre une approche que seul lui peut apporter (même dans le Black Industriel, personne ne sonne au demeurant comme Alien Deviant Circus) mais aussi parce que c'est un véritable monument d'une heure et onze minutes.
Un peu plus d'une heure où vous aller voir passer de tout : des passages raw-black avec guitares hurlantes, des samples appelant à la méditation, des tambours de guerre et des passages proche du Teknival. Oui, c'est un programme excessivement audacieux que nous propose ici Azat-Psy-Tantra et son équipe du sud de la France. En plus de tout les aspects musicaux sus-nommés, on peut dire que le concept est également très ambitieux. A la manière d'un Blacklodge, Azat livre dans ses titres, des expériences personnelles retranscrites en musique, comme sur « Jai Kaly Maa [Destroy Mantra] » relatant d'une méditation personnelle dans l'Himalaya. Un concept très fouillé qui demandera beaucoup de recherches à ceux qui aiment se pencher sur ce qu'il y a derrière un groupe mais qui se révélera très instructif et intéressant. Satanisme, philosophie, mysticisme, transe, expériences psychoactives, destruction, … Tout ceci est mêlé au sein même de la musique produite par le sieur Azat. Et comme je l'avais dit dans une de mes vieilles chroniques peu abouties sur le sujet : « L'expérience prends du temps », ce qui explique peut-être aussi le fait que la rédaction d'une chronique sur le sujet en prenne autant.
Attention mesdames et messieurs car lorsque que j'ai découvert Alien Deviant Circus, le seul groupe de Black Industiel que j'écoutais à ce moment était Aborym et je peux vous dire que le choc était au rendez-vous à la première écoute de l'album Certes Aborym sait marteler mais si on peut comparer Alien Deviant Circus aux autres groupes du genre on notera avant tout qu'au premier abord, le combo paraît totalement inécoutable. Des grosses basses electro-hardtek un peu sales couplées à des guitares sur-saturées : soyons clairs, « En to pan omegas » grésille de partout et c'est d'ailleurs ce qui par la suite lui donne son charme. La production est donc puissante mais également bien plus crado que celles servies par 95% des autres formations Black Indus.
Dès la première piste le ton est lancé : rythmiques alternant basses, blasts électroniques et fusions ô combien ritualistes seront de la partie pendant tout le disque. Pour faire simple, ça bourre sévèrement comme sur « Radikal STN Terror [Keep The Earth Clean, burn Mankind] » et son incroyable riff dantesque de violence et saupoudré de saturations suraiguës. Black Witchery peut aller se rhabiller après pareille introduction. En plus, le groupe se paye le luxe de nous octroyer par la suite un excellent passage appuyé par des rythmiques martiales et par des arpèges dissonants du plus bel effet. Mis de côté ces titres misant sur une complicité affichée entre violence et ambiance, nous nous retrouvons avec une belle kyrielle de titres cent pour cent industriels. « Your end is in [y]our hands » est un excellent exemple de cette facette électro du groupe, posant une rythmique forte, des samples très torturés et des vents fantomatiques en guise de nappe de fond. Les titres forment des interludes en forme de processions religieuses sous cocaïne, ce qui tranche radicalement avec la puissance des autres titres. Un bon choix stratégique donc, pour ne pas lasser l'auditeur malgré la longueur massive de l'opus.
Si la sensation de haine et de destruction semble prédominer avec ces différents effets rageurs, n'allez pas pour autant croire qu'Azat dénigre totalement l'émotion. Bien au contraire, le riff qui arrive au milieu de « Jai Kaly Maa » prend directement aux tripes et nous livre une émotion puissante qui nous surprend, et en bien ! D'ailleurs, ce titre est clairement le monolithe couronnant royalement le final de l’œuvre d'une chape de plomb difficilement contestable.
Même si il est au demeurant moins connu que d'autres grands noms du genre, Alien Deviant Circus pose ici l'une des deux pierres qui fera du groupe une référence du Black Industriel made-in-France. Mélange bien dosé de violence, de haine et de spirituel, « En To Pan Omegas » est un album qui ravira les curieux avides de nouveautés et les aficionados du style.
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