J'avais déjà parlé de Vuyvr pour la sortie de
« Eiskalt », un premier opus signé Throatruiner et revendiqué comme un mélange de Black Metal teinté de Hardcore. Mais les temps changent, et ce premier disque étant arrivé en plein dans la vague du Blackened Hardcore montrait un peu ses limites. Le cul entre la chaise Hardcore et la chaise Black, le tout sans vraiment enthousiasmer le public avec ce mélange finalement un poil facile... Mais comme je le disais, les temps changent et Vuyvr avec eux. « Incinerated Gods » déboule donc en ce milieu de l'année 2014 sous forme d'un E.P. Chouette, je me sens relativement enthousiasmé car même si j'ai été plutôt dur avec leur première sortie, je me demandais si Vuyvr allait évoluer.
Et chers lecteurs, la réponse est : oui ! On peut dire qu'on y est et que l'étiquette « Black Metal » apposée au combo suisse lui sied désormais parfaitement. La première chose à voir, c'est la production qui est désormais bien loin des groupes estampillés chez le label de Matthias Jungbluth. Non pas que Vuyvr ne soit pas puissant mais il s'inscrit désormais dans un rendu « raw », pour ne pas dire carrément « nécro ». Surprenant, surtout quand on s'imagine le label qui est derrière et que l'on observe la pochette du disque qui nous fait volontairement croire à une production grasse et moderne. Que nenni les amis, « Incinerated Gods » développe un son acéré avec les trebles poussés à fond. On pense évidemment aux norvégiens de la seconde vague mais dans la démarche, on pense aussi à des groupes récents mais misant sur le côté originel du genre, tels que Glaciation. Mais putain les gars, c'est bien joué ça ! Quelle bonne idée de sortir du cadre des productions dans le genre Throatruiner/Sauvé et de balancer un son qui sent fort le Black et la cave pleine de suie.
Le Hardcore est dans ces quatre titres, bien plus discret qu'il ne l'était auparavant. Alors qu'on rapprochait avant Vuyvr de la scène hardcore actuelle française, déstructurée et teintée de noirceur, cette dernière production nous fait immédiatement penser à Gehenna, pour le côté sale et sans concession de la galette. « Spring Of The Jordan » débute vraiment comme un disque de Black avec une linéarité et une absence totale de groove (ce qui est, je le rappelle, la caractéristique la plus importante du Black façon Northern Europe). On pourrait presque penser à des groupes comme Craft ou Graven pendant l'écoute. Et le choc est sacrément positif, tellement on est surpris, puis ébahi par le style qu'on affiné les musiciens. Par exemple lorsque débarquent les premières parties vraiment Hardcore. C'est donc avec la banane des grand jours que je continue l'écoute du disque, vraiment réjoui par la nouvelle orientation de ce all-star-band Suisse. Le début du titre « Devoured » par exemple, qui commence façon nouvelle vague du Hardcore teinté de quelques dissonances Black, se fond ensuite dans un riff congelé et bourré de tremolos. Rien que pour ce travail sur les compositions, j'appose un grand « Oui » en rouge et entouré d'une A.O.C. « Black Metal Approved ».
Qui l'eut cru ? Vuyvr a évolué, pile dans le sens où il devait évoluer. Là ou j'évoquais un ratio « idéal » de 70 % de Black Metal pour 30 % de Hardcore, le groupe tape carrément dans le 80 / 20, ce que je n'aurais jamais osé espérer en posant mes oreilles sur ce « Incinerated Gods ». Même les passages mid-tempos sentent fort le Black, teinté d'une touche petite couche de graisse destinée à montrer que la forêt de sapins a été repeinte à la super-glu. Alors, certes, on pourrait pinailler et dire par exemple que « Hate Is A Black Hole » est en dessous des trois autres titres ou que quelques riffs sont moins bien sentis que d'autres. Mais putain, je ne vais pas bouder ma joie tellement cette évolution si inattendue pour moi et goûteuse au possible me réjouit. On sent une vraie passion, une vraie émotion et par dessus-tout, on sent l'importance que le Black Metal a pour la formation du pays des pendules. Vuyvr a bossé et livre la première production véritablement orienté Black Metal du label français qui, décidément, ne s'arrête jamais de monter. Un bel hommage qui fait honneur au genre, sans renier un passé glorieux. Bravo.
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