Pour ceux qui n'auraient pas suivi l'histoire, Bastard Feast n'est rien d'autre que le nouveau nom sous lequel œuvre Elitist, un changement de patronyme dû à une confusion entre un groupe de metalcore progressif (assez infâme) et les créateurs de l'enthousiasment
Fear In A Handful of Dust. Un album qui m'avait fait croire que la bande de l'Oregon, au milieu d'autres formations misant sur une esthétique cradingue au possible, avait quelque chose à apporter, son mix entre sludge et death metal s'étant avéré si radical que je l'avais placé dans la section des perturbateurs d'une classe où tant se ressemblent.
Et c'est avec tristesse que je constate que Bastard Feast rentre dans le rang avec
Osculum Infame. Ce nouvel essai rompt les ponts avec la méchanceté pesante de
Fear In A Handful of Dust pour offrir une musique entre crust, hardcore, death et black metal se voulant vindicative au possible. Une démarche qui aurait pu s'avérer gagnante si la troupe menée par Joshua Greene (qui n'a rien perdu de sa capacité à figurer l'ordure par des hurlements allant du caverneux à l'aigu avec une facilité déconcertante) n'était pas tombée dans ce que le longue-durée de 2011 avait justement su éviter : la course à l'armement horripilante, où les préfixes « ultra », « super » et compagnie se taillent la part du lion.
Dès « Bloated City », les bâtards enchaînent les riffs down-beat et tremolos dans une envie de concasser l'auditeur. Tout y passe : de Morbid Angel et Leviathan (Wrest apparaissant sur l'hommage « Synthetic Messiah ») à Nails et Cursed,
Osculum Infame compile ce qui se fait de plus pervers... sans donner un instant la sensation de mener la barque. Celui qui était un sale gosse donnant l'impression de pouvoir étrangler sa victime sans prévenir devient ici un petit frimeur maladroit, empilant références sur références sans apporter le petit frisson, le sentiment de menace, qu'on attend de ce genre d'exercice.
Un disque où on fait son marché, entre passages nerveux faisant mouche (il y en a tout de même quelques-uns ici, comme « The Rats Through Our Veins ») et moments où l'on est un peu gêné de voir Bastard Feast donner autant de sa personne pour finalement laisser sans blessure aucune. Si
Osculum Infame n'est pas dénué d'atouts (à commencer par cette production grésillante et costaude), son envie de rappeler ce qui tourne dans son lecteur MP3 le fait frôler l'absurde, voire l'y plonge à pieds joints sur « Claustrophobic Of This World », titre débutant par un riff thrash old-school et festif incompréhensible après des morceaux bien plus noirs. Même lors de la conclusion « Synthetic Messiah » (plutôt réussie), la trop grande similitude des Ricains avec Leviathan fait se demander s'ils n'ont pas confondu « mélange excessif » et « personnalité ». L'un n’entraîne pas l'autre, et
Osculum Infame le montre.
Peu de choses à dire sur ces trente-huit minutes entre clichés et rappels au passé, identité peu développée et sincérité, envie de détruire en utilisant toutes les armes possibles et compilation inutile évoquant d'autres tueurs plus doués dans cette pratique. Sans donner envie de ne plus suivre les Ricains,
Osculum Infame est ce que je n'espérais pas comme suite à
Fear In A Handful of Dust, celle où les bâtards décident de faire partie des bons élèves du blackened. L’Éducation Nationale et les amateurs de l'EP d'Elitist seront peut-être aux anges. Pas moi.
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