Internal Bleeding - Imperium
Chronique
Internal Bleeding Imperium
It'll knock that hipster beard right off your goddamn face. More fun than an Ebola outbreak. Imagine a boot stomping on your face. For Eternity. Paranoia, psychopathy, war & hatred (and that's just the opening riff.). Limp Bizkit Still Sucks Dick.
Pour promouvoir la sortie de son nouvel album, Internal Bleeding a aligné les slogans aguicheurs sur Facebook (sauf pour Limp Bizkit, c'était quand même bien sur les trois premiers albums). Il fallait bien ça pour fêter le grand retour du gang de New York, dix ans après son dernier méfait Onward To Mecca. D'autant qu'il s'agit là d'une vraie réunion de famille avec le retour aux affaires des guitaristes Brian Hobbie et surtout Chris Pervelis, la tête pensante du groupe depuis ses débuts. Autre changement pour la basse, désormais tenue par le petit nouveau Jason Liff. Quant à la batterie, c'est toujours l'indécrottable Bill Tolley qui s'y colle. Mais la véritable nouveauté, c'est bien sûr le poste de chanteur. Au revoir Jerry Lowe, bienvenue, non pas Frank Rini que tout le monde attendait mais qui se contente d'un featuring sur "The Visitant" et "Patterns Of Force - Act I - The Discovery", mais le robuste Keith DeVito, connu pour ses faits d'armes chez Pyrexia et Catastrophic. Le bonhomme avait aussi fait pigiste pour Suffocation en 1995. Nouveau label enfin puisque Unique Leader reprend la main.
Décor planté. Internal Bleeding n'étant pas particulièrement populaire dans nos contrées, un bref rappel s'impose aussi. Formés en 1991, les Américains sont les géniteurs d'un style de death metal particulier qui ne fait pas l'unanimité, le slam death. Du death metal made in New-York très influencé par Suffocation (comme leurs comparses de Pyrexia) et le hardcore dont Voracious Contempt, premier opus longue-durée débarqué en 1995, reste la plus belle réussite. Au fil des années et des changements de line-up, la musique d'Internal Bleeding se fera de plus en plus core jusqu'à un Onward To Mecca qui n'a pas plu à tout le monde, notamment à cause d'un chant trop hurlé. Moi, j'avais bien aimé!
Qu'en est-il de ce Imperium? Eh bien le petit nouveau reste assez proche d'Onward To Mecca en terme de style avec toutefois davantage de ce feeling old-Internal Bleeding typique tout en sonnant plus moderne. En gros, Imperium c'est Onward To Mecca avec une meilleure production, de meilleurs riffs et un meilleur chanteur. Une putain de tuerie que j'écoute en boucle depuis plus de deux mois. Imaginez une version plus hardcore de Suffocation qui jouerait un death metal urbain et nerveux. Terrance Hobbs et Frank Mullen nous font d'ailleurs un petit coucou sur respectivement "Patterns Of Force - Act II - Plague Agenda" et "Patterns Of Force - Act I - The Discovery" (avec Rini en plus, ça nous fait un beau bijou de NYDM!). Et là vous vous demandez pourquoi quelqu'un qui crache sur le deathcore applaudit un groupe comme Internal Bleeding qui peut tout à fait être catalogué de la sorte. Messieurs, il y a deathcore et deathcore. Là on parle de death metal musclé de tough guys. De death metal de ruelle sombre et humide qui dégage une puissance de dingue et une ambiance meurtrière. Et quand c'est fait comme cela, moi, ça me fout en transe, un peu comme quand j'écoute Hatebreed. Ça me donne envie de tout péter. C'est vraiment le sentiment qui ressort de Imperium.
La clé de cette jouissance, ce sont notamment ces passages bien heavy, très rythmiques et légèrement saccadés, où les beuglements (qui changent des growls habituels et bien plus brutaux que les gargouillis de certains, en passant) se calent en rythme sur les coups de grosse caisse. Ce sont aussi ces slam parts huileuses jouissives qui réveillent nos plus bas instincts. Ce sont également ces accélérations qui font mal, même si on aurait aimé des vrais blasts à la place de ces semi-blasts nerveux. C'est ce groove angoissant, cette basse ultra tendue. Il n'y a rien de compliqué dans la musique d'Internal Bleeding, c'est même assez basique, mais foutre Satan qu'est-ce que ça bute! Rarement j'ai entendu un album aussi efficace. Merci aux excellents riffs d'un Chris Pervelis au sommet de son art mêlés au chant surpuissant d'un Keith DeVito complètement enragé, le tout sur une production aux couilles surdimensionnées. Ça commence d'ailleurs très fort dès le titre d'ouverture "Fabricating Bliss" qui bourre pendant vingt secondes avant de lâcher un gros breakdown jubilatoire, puis ça continue sur "The Visitant" à partir de 0'28 et à 2'12 après un gros bass drop à faire trembler les murs (je n'aime pas ça d'habitude mais là c'est utilisé à bon escient et sans abus), "The Pageantry Of Savagery" qui va faire péter des nez dans le pit entre 0'20 et 3', "Patterns Of Force - Act I - The Discovery" et son introduction symphonique puis acoustique avant de lâcher une bombe sale à éjaculation spontanée, "Patterns Of Force - Act III - Aftermath" qui commence direct par du gras (avant de vraiment blaster, enfin!) et nous faire penser au break ultra heavy de "Breeding The Spawn" à la deuxième minute, etc. Je pourrais citer presque tous les titres tant ce Imperium se pose comme un enchaînement de séquences plus jouissives les unes que les autres, que ce soit les slam parts, les breakdowns, les accélérations ou les quelques tchouka-tchoukas. À la rigueur, on pourrait juste noter une légère baisse de régime sur "Placate The Ancients" et "(In The) Absence Of Soul", les deux morceaux les moins inspirés mais qui restent de bonne facture. De toute façon, la suite fera vite oublier tout ça puisque Internal Bleeding termine cette orgie auditive par un "Castigo Corpus Meum" assez surprenant, du moins sur sa fin, avec un pont acoustique nous menant vers un riff plombé de fin du monde très à-propos, sublimé par un long solo à vous hérisser le poil. Un final atmosphérique énorme pour un album qui l'est tout autant et qui nous montre si besoin en était que, même si la formation joue beaucoup avec la rythmique, le résultat reste musical.
Je crois que j'ai été assez clair. Internal Bleeding signe là un retour fracassant avec ce Imperium dantesque à classer parmi les meilleures sorties de l'année en matière de death metal. Il s'agit même du meilleur album du gang new-yorkais depuis le ravageur Voracious Contempt. Alors bien sûr, l'œuvre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il ne conviendra qu'aux non-réfractaires au hardcore dans leur death metal puisque la bande de Chris Pervelis emprunte beaucoup à cette scène (imaginez un mélange entre Suffocation et Hatebreed en gros). Mais l'étant moi-même d'habitude, ça ne devrait pas poser tant de problèmes à ceux qui n'ont rien contre un Dying Fetus ou un Pyrexia. On est dans le deathcore de bonhomme, le NYDM pur souche, le slam death old-school plein de feeling qui ridiculise tous ces groupes de kékés qui ont émergé après le retour de Devourment. Et putain que ça fait du bien! Welcome back les gars!
| Keyser 26 Octobre 2014 - 1599 lectures |
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