VARATHRON, des vieux de la vieille ! Enfin... il faudrait dire
UN vieux de la vieille et ses plus jeunes acolytes car désormais il ne reste plus que Stefan de l’équipe d’origine, celle qui sortait une première demo en 1989 ! Rien que pour ça, respect ! Le chanteur, passé aussi par
KAWIR, est depuis une dizaine d’années entouré de la même équipe. Seul Stratos Kountouras, bassiste du groupe melo death
LUNA OBSCURA n’est dans les rangs que depuis deux ans. Et depuis 1989,
VARATHRON a été assez avare en albums, ce petit dernier n’étant que le 5ème. L’écart semble s’être réduit à cinq années entre deux offrandes puisque
Stygian Forces of Scorn datait de 2009 et
Crowsreign de 2004, alors que le précédent était sorti en 1995. 25 ans de carrière donc, et de multiples changements et évolutions. S’il y a 10 ans il avait osé marier death, black, thrash et atmosphérique, le dernier album en date s’était bien focalisé sur les riffs fortement mélodiques, trop mélodiques pour les puristes, agréablement mélodiques pour ceux qui étaient hermétiques au groupe jusqu’à maintenant. Et alors que l’on imaginait que
VARATHRON allait encore aggraver son cas, il ne joue pas la surenchère sur
Untrodden Corridors of Hades. Il continue les envolées mélodiques, mais pas de manière continue, et surtout en réintégrant plus de parties qui tâchent. C’est un fait, il s’est recadré tout en continuant de brouiller les pistes.
D’abord, il propose moins de morceaux et c’est tant mieux. Le précédent en contenait 11 et durait plus d’une heure. Ici il n’y en a que 7, mais ils sont un poil plus longs et totalisent alors 50 minutes. C’est suffisant, d’autant que l’album est devenu plus rentre dedans, plus tranchant avec des titres replongés dans le death, voire le thrash. Du coup il faudrait être borné pour continuer de dire que
VARATHRON est devenu une bande de couilles molles. Il est profondément vilain et sincèrement démoniaque, et le premier qui dira le contraire se fera bouffer les tripes. Cette impression est renforcée par les vocaux qui sont d’un bout à l’autre très graves, implacablement haineux. J’avoue que je ne les aime pas, et que j’aurais préféré qu’ils jouent un peu plus avec les nuances, ou qu’ils se fassent plus rares afin de laisser parler la musique, qui a beaucoup plus à dire.
Parce qu’en y regardant bien, les compositions ont beau être principalement agressives, lourdes et défaitistes, elles sont aussi bien riches. Certaines jouent sur des envolées aux mélodies accrocheuses (« Realm of Obscure »), d’autres misent sur un rythme plus lent mais qui dégage toujours une odeur putride et une aura malsaine (« Arcane Conjuring », « Death Chant ») mais toutes possèdent un quelque chose qui vient leur donner de l’intérêt aux morceaux. On trouve même de brefs passages progessifs (« Delve into the Past ») et des émancipations de basse. Mais les titres qui m’ont véritablement marqués, ce sont « Kabalistic Invocation of Solomon » et « The Bright Trapezium ». Tous deux ont une véritable touche « à la grecque » avec des choeurs qui rappellent ceux employés chez
ROTTING CHRIST. Avec les compositions plus raw de
VARATHRON, on serait tenté d’écrire
RAWTING CHRIST d’ailleurs. Sur ces morceaux-là, les ambiances prennent une autre dimension et l’extase n’est pas loin !
Musicalement,
VARATHRON a fait de gros efforts. Il continue d’avoir la tête haute. Seuls les vocaux trop death pour moi et un « Leprocious Lord » trop quelconque freinent mon engouement et m'empêchent de donner une meilleure note.
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