Hate Storm Annihilation - Storm of Flames
Chronique
Hate Storm Annihilation Storm of Flames
Apparemment il fait froid dans l’Illinois. Très froid. Tellement froid que nos deux gaillards du jour ont même l’air d’espérer qu’un quelconque être fait de flammes vienne les réchauffer, eux et l’ensemble de l’humanité. C’est en tout cas ce qu’a l’air de suggérer la pochette très réussie du premier album de ce duo originaire de Chicago, formé en 2012 par deux parfaits inconnus en la personne de Craig Schmuhl et Konstantin Dermendjiev. Néanmoins, même si ces deux musiciens sont inconnus du grand public, en nommant leur groupe Hate Storm Annihilation et avec un premier album nommé Storm of Flames, on aura facilement compris que le groupe ne va pas captiver par son originalité, ni par les émotions que dégage sa musique. Jouant un Death Metal assez classique dans l’ensemble, Hate Storm Annihilation ne pourra en effet que compter sur la qualité de sa musique pour se démarquer des autres groupes jouant dans sa catégorie. Alors, ce groupe vaut-il le détour ou cette magnifique pochette aura-t-elle l’effet d’un piège à moustique pour amateurs de Death Metal ?
Première chose qui frappe à l’écoute de ce Storm of Flames : la production. L’album a été enregistré par l’ami des grands bourrins Brian Elliott, qui a entre autre travaillé pour Dying Fetus, Cannibal Corpse ou Hate Eternal, et peut en effet se vanter de posséder une production à la fois compacte permettant à la brutalité du groupe de prendre toute sa dimension, mais paradoxalement également très espacée permettant à chaque instrument de trouver sa place sans le moindre problème. Le mixage étant réussi, on pourra alors se délecter des nombreux passages où la basse est mise en valeur ainsi que des leads de guitare déposés ici et là par le groupe et qui sont toujours les bienvenus, ces derniers ne créant pas de clivage trop abrupt avec l’atmosphère assez étouffante de l’album. L’homme derrière les fûts, Konstantin Dermendjiev s’en sort également avec les honneurs, alternant blast (« Blinded Followers ») et jeu plus réfléchi (« Storm of Flames ») sans difficulté, avec cependant une frappe de caisse claire paraissant assez fébrile. Il assure donc le minimum sans toutefois apporter un réel plus à la musique du combo, malgré ses tentatives pour apporter de l’originalité comme sur l’intro de « Crucify ».
Le gros point fort de Hate Storm Annihilation est sans doute en premier lieu le chant de Craig Schmuhl. Il arrive en effet à allier un timbre de voix proche de celui de Karl Sanders (Nile) collant tout à fait à la musique de la formation de l’Illinois à une élocution facilement compréhensible pour un chanteur de Death Metal. Il apporte également une clarté et une cohérence non négligeable au groupe. Quand l’instrumental peut se montrer par moment brouillon, le chant de Craig est lui parfaitement en place et est rythmé de manière à ce que l’ensemble tienne la route, sauvant d’ailleurs à lui tout seul des chansons comme « From Slave to Serpent » ou « Lucifer Rising ». Cependant, le chant ne fait pas tout et lorsque les instruments sont bien en place le groupe propose ici une musique bien ficelée à mi-chemin entre Immolation et Krisiun. Le tempo est donc la plupart du temps très soutenu et l’écoute de l’album dans son intégralité se trouve finalement éprouvante (dans le bon sens du terme). Pourtant le groupe n’hésite pas à varier son propos, proposant de nombreux passages plus nuancés et mélodiques (2’40’’ sur « The Storm of Flames) ainsi que de nombreux breaks permettant à l’auditeur de reprendre son souffle entre deux sprints. Les américains semblent d’ailleurs à l’aise avec les mid-tempo et le prouve sur la très bonne « Thy Flesh, My Crop » qui a un rendu presque progressif avec son accélération lente au fil de la chanson.
Pas évident de tirer des conclusions tranchées sur cet album en tout cas. Si le rendu final est intéressant, le groupe parvenant à nous maintenir attentif pendant les 46 minutes que dure l’album, il n’en reste pas moins que de nombreuses ombres gâchent l’écoute. Souvent brouillon et mal maîtrisé, l’album est cependant la plupart du temps sauvé par le chant dynamique et varié de Craig Schmul, qui devrait maintenant accorder plus d’importance à sa guitare dans la musique du groupe. Car si les quelques leads et solos présents ici et là sont agréables, ils restent constamment trop timides pour vraiment apporter une plus-value concrète à la musique de Hate Storm Annihilation. Au final ce Storm of Flames est un bon premier album qui se laisse agréablement écouter et qui comprend un bon nombre de moments plaisants, mais qui s’avère au final trop brouillon pour pleinement satisfaire l’amateur de Death Metal exigeant et dont la durée de vie ne dépassera donc probablement pas la dizaine d’écoutes.
| Høsty 16 Janvier 2015 - 540 lectures |
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