Sur Thrashocore, on aime bien les bras-cassés. Déjà, car on en est nous-mêmes – après des jours de délibération en interne, on vient à peine de décider que poster de nos petites mains les articles du site sur les réseaux sociaux était quand même plus vivant qu'un logiciel les publiant automatiquement, c'est dire comme on galère. Ensuite, car on trouve chez les maladroits et autres éternels perdants une bonhomie les rendant attachants, entraînant souvent une envie de leur rendre un peu justice. Enfin, de notre façon un peu gauche. On essaie, quoi.
Et on ne fait pas plus bras-cassé que Will Haven. Sans revenir une énième fois sur l'historique complet des « éternels seconds de Sacramento », le groupe ayant vu le retour de Grady Avenell au chant avec le surprenant
Voir Dire semblait avoir trouvé récemment une seconde jeunesse, au point de laisser ses errances passées au placard. C'était donc avec une certaine impatience que s'attendait
Open The Mind To Discomfort, EP paraissant près de quatre ans après un longue-durée qui, encore aujourd'hui, reste au bon souvenir des nuques ayant craqué au rythme de « Object Of My Affection ». Pourtant, ce nouvel essai laisse croire que les créateurs du mythique
Carpe Diem sont de nouveau coincés dans une routine qui les avait tant handicapés à l'époque de
The Hierophant.
Ni bon, ni mauvais,
Open The Mind To Discomfort est encombré d'un certain nombre de décisions dont la pertinence peine à se faire entendre. En premier lieu, une production aux allures de Desert Eagle, se voulant si imposante et monolithique qu'elle oublie de permettre de bien viser, les guitares sonnant brouillonnes, éteintes derrières des effets n'en finissant plus de répéter leurs boucles. Une décision qui paraît enfoncée le clou de ce virage plus ambiancé mais fait énormément regretter le temps où la formation balançait sans prévenir un riff aussi mongolien que destructeur : pas de « When The Walls Close In » ou « Dolph Lundgren » à se mettre sous la dent ici, les quelques moments où Will Haven hausse le ton étant rares (« The Comet » et « Do You Have A Light », essentiellement). Globalement, c'est une sensation de « pas assez » qui ressort de ces vingt-trois minutes, dont les nombreuses interludes (quatre, et toutes peu utiles) rendent encore plus laborieuse une écoute faisant se demander où elle veut nous mener.
Le constat semble noir. Et il l'est :
Open The Mind To Discomfort fait croire que Will Haven s'est arrêté à un objectif d'offrir du « lourd », « rageur » et « aérien » comme si ces adjectifs étaient à eux seuls des qualités. Surfacique en tout point, il ne fait entrer dans son jeu qu'à de rares moments malgré la prestation d'un Grady Avenell toujours aussi convaincant. Cependant, quelques morceaux ainsi qu'une volonté d'aller plus loin dans la nuit entamée par
Voir Dire donnent à espérer que cet EP n'est là que pour préparer une suite plus convaincante. En attendant, si les Ricains restent ce groupe injustement boudé,
Open The Mind To Discomfort est clairement trop confortable.
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