Trois ans après avoir lamentablement chuté sur le pavé new-yorkais (
Five Deadly Venoms - 1999) qu’il a pourtant longtemps arpenté fièrement depuis la sortie en 1995 du redoutable
Master Killer, Merauder tentait tant bien que mal de redresser la barre avec l’arrivée d’un nouvel album dont le titre
Bluetality continue malheureusement de faire écho aujourd’hui, notamment suite aux évènements de Ferguson. Mais malgré toute la bonne volonté dont fera preuve Jorge Rosado et ses compères de l’époque, le groupe finira par tirer sa révérence l’année suivante. La débâcle amorcée quelques années auparavant ne semblant pas vouloir prendre fin, notamment à cause de problèmes de line-up devenus récurrents.
Bel et bien conscient de ne pas avoir réussi à capitaliser sur ce premier disque devenu depuis l’une des principales références en matière de Metal/Hardcore, les new-yorkais de Merauder ont néanmoins tenté sur ce troisième album de corriger les quelques erreurs impardonnables ayant plombés le tout juste sympathique
Five Deadly Venoms. Exit ces quelques parties mélodiques dégueulasses et sans intérêt, Merauder renouant sur
Bluetality avec un Hardcore plus virile et un Jorge Rosado bien moins enclin à pousser la chansonnette. Tant mieux car très honnêtement ces passages mélodiques, en plus d’être d’un intérêt des plus limités, souffraient surtout d’un excès de ringardise absolument désolant... J’ai pourtant bien cru que le groupe était parti pour nous refaire le coup avec "No Warning" mais heureusement ce court passage à 1:40 est là le seul écart que s’autorisera Jorge Rosado sur
Bluetality. Car pour le reste on retrouve cette voix hargneuse et véhémente qui crachait déjà à tout va sur
Master Killer.
Il y a donc du mieux en comparaison de son prédécesseur, au moins sur ce point mais cela suffira-t-il pour autant à faire de
Bluetality un meilleur album que
Five Deadly Venoms? Pas si sûr car ce dernier souffre du même mal concernant la qualité de ses riffs malheureusement toujours aussi moyens. Certes, l’ensemble demeure relativement efficace si tant est qu’on soit un amateur de Hardcore pur et dur (de l’énergie, beaucoup de groove et un petit côté racailleux pas dégueulasse), mais cette efficacité est tout de même bien relative, tout d’abord en comparaison de ce qu’a pu sortir le groupe à ses débuts mais ensuite face aux autres groupes de Hardcore de l’époque aux albums bien plus percutants que ce triste
Bluetality. Si dans la forme ces riffs procurent un minimum de satisfaction (au moins sur le moment), ils se montrent dans le fond bien trop creux et génériques pour espérer convaincre et faire sourciller qui que ce soit. C’est d’ailleurs encore un peu plus flagrant sur la deuxième moitié de l’album qui se retrouve plombé par une baisse de régime particulièrement significative.
En effet, alors que les cinq premiers titres, sans être forcément remarquables, laissaient entrevoir un retour convaincant a minima, Merauder sombre à mi-chemin dans de longues séquences mid-tempo plan-plan tout à fait ennuyeuses à l’image des insipides "41 Shot", "Payback" ou "Mr. Righteous". On s’ennuie ferme pendant que le groupe persiste péniblement à nous entrainer avec lui dans cette longue dégringolade. Hormis quelques maigres riffs ici et là, Merauder n’intéresse plus et c’est bel et bien dommage car on parle ici du groupe qui a accouché de l’un des meilleurs albums de Metal/Hardcore de tous les temps (Oui, oui!). Et que dire de ce "Underground Girl", titre ultra mélodique qui flirte avec le Punk à roulettes? Pourquoi terminer un album intitulé
Bluetality, a priori sombre et rageur, par un titre aussi léger et insignifiant? Je ne sais pas où ont voulu en venir les new-yorkais, toujours est-il qu’ils se sont bien plantés.
Album à deux vitesses,
Bluetality relègue encore un peu plus Merauder au rang de groupe de seconde zone. A l’image de ces vieux qui tentent désespérément de paraître jeune en se teignant les cheveux ou en portant des fringues qui ne sont plus de leur âge, les new-yorkais persistent dans l’échec. Même la production abrasive de Billy Milano (S.O.D., M.O.D.) ou le featuring de Freddy Cricien sur le titre "Believe" ni changeront rien. Et c’est dommage car les premiers titres étaient plutôt convaincants, laissant espérer un album efficace de bout en bout. Mais non, ce n’est pas le cas. A réserver aux amateurs de New-York Hardcore un peu sourds et aux collectionneurs qui aiment voir trôner des discographies complètes sur leurs étagères. Pour les autres,
Master Killer suffira amplement.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène