Grand fan de All Out War, je fais néanmoins partie de ceux qui se contentent toujours des deux premiers albums du groupe new-yorkais (l’état, pas la ville) et notamment du redoutable et indispensable
Truth In The Age Of Lies. Et malgré un enthousiasme non dissimulé à chacune de leurs nouvelles sorties, il faut bien avouer que je n’ai jamais retrouvé la même qualité sur les trois albums, pourtant eux aussi tout à fait recommandables, qui ont suivi l’excellent
For Those Who Were Crucified à savoir
Condemned To Suffer (2003),
Assassins In The House Of God (2007) et
Into The Killing Fields (2010). Un constat que l’on doit probablement à des changements de line-up plus ou moins récurrents et aux départs des guitaristes Taras Apuzzo et Jim Antonelli.
Cinq ans après son dernier album, All Out War refait aujourd’hui surface avec la sortie d’un nouveau EP intitulé
Dying Gods réunissant pour l’occasion le line-up de
For Those Who Were Crucified. De quoi susciter chez tous les amateurs du groupe une sacrée excitation, à commencer par moi qui n’en espérais pas tant. Au programme, cinq nouveaux morceaux et deux reprises disponibles via le label américain Organized Crime Records.
A priori désireux de renouer avec son glorieux passé, All Out War est allé encore un peu plus loin dans la démarche en allant solliciter l’expertise du producteur Steve Evetts (Incantation, Hatebreed, Turmoil...) avec lequel le groupe avait déjà collaboré sur l’album
For Those Who Were Crucified. Un argument supplémentaire (s’il en fallait encore un) pour me conforter dans l’idée que
Dying Gods allait très vite s’imposer comme le retour gagnant que beaucoup attendait.
Cela commence par une introduction menaçante dont le riff lourdingue et evil rappelle une fois de plus le meilleur de la scène Thrash des années 90, notamment Slayer dont All Out War s’est toujours largement inspiré en matière de riffing. Rapidement, la voix toujours aussi vener et arrachée de Mike Score vient se mêler à ces riffs que le duo Apuzzo / Antonelli distillent sous la forme de mid-tempo brise-nuque. Une courte introduction de moins de deux minutes se concluant sur les notes d’une guitare acoustique bien sombre à la sauce Holy Terror.
Pour ce qui est de la suite, celle-ci nous ramène, si vous aviez encore des doutes, en 1998 à la grande époque de
For Those Who Were Crucified. Pas de grands bouleversements à l’horizon puisqu’All Out War a toujours fait du All Out War. C’est donc le plus naturellement du monde que les Américains (re)prennent aujourd’hui le même chemin. Outre ces riffs slayeriens, cette voix arrachée ultra vindicative et ces multiples samples tirés du film Apocalypse Now, on retrouve surtout ce groove metallique qui a permis à All Out War d’enflammer bien des dancefloor. Du mid-tempo bien souvent racailleux sur lequel vont se succéder quantité de mosh parts toutes plus redoutables les unes que les autres ("Vengeance Reigns Eternal" à 1:00, "Nothing Left To Bleed" à 1:40, "Servants To The Obsolete" à 2:22, "Chocking On Indifference" à 1:41 et 3:42). Comme d’habitude avec All Out War, ces séquences mid-tempo s’opposent à des passages plus soutenus venant contraster avec cette lourdeur ambiante ("Vengeance Reigns Eternal" à 1:11, le plus frontal "Nothing Left To Bleed", "Servants To The Obsolete" à 1:04, "Choking On Indifference" à 0:41). Rien de neuf sous le soleil à un petit détail près, l’ajout systématique de solo un brin bordélique à ces compositions ("Vengeance Reigns Eternal" à 2:11 et 2:47, "Nothing Left To Bleed" à 1:29, "Servants To The Obsolete" à 1:54 et "Choking On Indifference" à 2:08). Une petite touche de fraîcheur dans ce qui s’apparente à une copie carbone de
For Those Who Were Crucified.
All Out War conclue son come-back, comme il concluait déjà
For Those Who Were Crucified, c’est à dire par deux reprises. La première d’Amebix avec le titre "Arise", la seconde de Carnivore avec "God Is Dead". Deux morceaux assez éloignés de l’univers des Américains qui jouissent cependant d’une belle énergie Punk et qui apportent par la même occasion un soupçon de mélodie bien old school à ce
Dying Gods jusque-là plutôt placé sous le signe d’une lourdeur bien sale. Les deux versions sont plutôt fidèles aux originales (à l’exception de cette voix féminine sur la conclusion de "God Is Dead") avec d’ailleurs dans le cas de Carnivore, une nette préférence pour la version de 1985. Mais bon, comment espérer pouvoir supplanter la voix de Peter Steele, même dans ses plus jeunes années?
Dying Gods marque donc le retour par la grande porte d’un All Out War bien décidé à faire parler de lui. En dehors des deux reprises plutôt sympathiques mais pas non plus indispensables, les cinq nouveaux morceaux proposés ici par Mike Score et sa bande laissent supposer du meilleur à venir. Bon, on espère seulement qu’All Out War ne nous servira pas la moitié de ces mêmes titres pour son prochain album (l’une des choses reprochées à
For Those Who Were Crucified). En attendant, les amateurs de New York Hardcore en auront pour leur argent,
Dying Gods n’ayant rien à envier à l’album auquel il fait constamment référence.
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