J'en viens à penser que The Saddest Landscape est l'héritier direct de Jésus Christ sur terre tant il multiplie les pains dans la gueule et marche sur l'eau à chacune de ses sorties. Et le pire, c'est que quand tu t'en manges une dans les dents, tu es bien content de tendre l'autre joue. J'attends chaque sortie de nos amis américains avec la bave aux lèvres et je n'avais franchement pas été déçu de
« Darkness Forgives », sorti l'année dernière qui comportait – comme d'habitude – une kyrielle d'instant de bravoure, de ceux qui font lever les mains au ciel et criant « Yeah ! ». Il est donc temps de retourner un peu dans le passé et de voir ce que nous réserve la discographie de ceux qui nous assènent de déferlantes Screamo réglementaires depuis maintenant presque quinze ans. Andy Maddox est définitivement coutumier du concept de « respect » puisque que le bonhomme ne rigole pas quand il livre une nouvelle sortie de son groupe, que ce soit sur l'énorme compilation « All Is Apologized For, All Is Forgiven » où sur les albums-EPs « After The Lights » et « Exit Wounded » : présentation visuelle toujours splendide, paroles ô combien touchantes et bossées, objets bien souvent digne de possession, merch' de qualité, vinyles en différentes éditions, etc...
« You Will Not Survive », album sorti en l'année 2010 n'échappe pas à la règle et nous propose sept morceaux livrés dans une pochette remémorant la plus pure tradition de la formation, avec ce fumeur d'indus aux faux-airs de Ian Curtis dans un mauvais jour (si tant est que le vrai Ian Curtis ait eu une fois dans sa vie « un bon jour », ce dont je doute...). Dans le Slipcase, on se délectera donc de toutes les paroles ainsi que de remerciements longs comme ma liste de course un Lundi Matin après avoir passé une semaine sans sortir de chez moi et d'une incitation explicite à aller converser avec eux par le biais de leur site internet, ce qui est toujours sympathique au demeurant. Je charrie gentiment mais force est de constater qu'il y a encore une fois de quoi lire et que c'est toujours mieux que d'avoir une pochette vide.
« Et alors, qu'est-ce qu'il vaut le disque ? ». Patience l'ami, patience. J'y viens. « You Will Not Survive » est plus ou moins l'album du retour de TSL. Même si les bougres n'ont pas été absent bien longtemps (3 ans séparent le Split de la formation, symbolisé par le compilation « All Is Apologized For, All Is Forgiven » et ce retour en bonne et due forme), ce disque marque tout de même un nouveau souffle dans la carrière du combo de Boston. Peut-être plus moderne, peut-être plus mélancolique d'une époque perdue, peut-être meurtri par cette rupture forcée, peut-être encore plus en colère contre le monde... Probablement un peu de tout ça, si vous voulez mon avis. « You Will Not Survive » est d'une densité peu commune, il regorge de sentiments contrastés, de violences diverses, de désespoirs affichés comme autant de trophées âprement gagnés dans une vie. « Declaring War On Nostalgia » ouvre le bal, tambours fiers en première ligne, battant la mesure d'une marche triomphal vers le trône Screamo U.S et démontre sa toute puissance, ainsi que celle d'Andy Maddox, vocaliste / compositeur possédé par ses émotions et toujours seul maître à bord du bateau.
Et à partir de là, c'est le festival, c'est l'auto-route, c'est la visite screamée du musée avec le guide audio. Que ce soit sur un dantesque « Eternity Is Lost On The Dying » avec son passage central monstrueusement triste (le « We are desperate kids, doing extraordinary things » donne envie de se pendre à la poutre la plus proche), où sur un « Imperfect But Ours » et son outro sublimée par une voix féminine cristalline, pure et profondément habitée, on ne peut que s'incliner bien bas face à une telle démonstration de puissance musicale. The Saddest Landscape tape aussi fort qu'il est possible de taper. On se fait assommer sans sommation par les passages les plus violents et l'on est saisis par la justesse de ces arpèges tristes et touchants cristallisant en eux-même toute la rudesse des épreuves physiques et morales. Rien que ça, mon gars.
Entre la voix toujours aussi théâtrale, puissante et gorgée d'émotions, les guitares serties de riffs si typiques et si intenses, la basse chaleureuse et abrasive et ce batteur qui est littéralement en feu sur tous les morceaux, on est vraiment dosés de A à Z avec ce « You Will Not Survive » qui possède - en bonus – le bon goût de ne pas s'éparpiller dans des morceaux longuets ou inutiles. Fatalement, avec autant de qualité, on ne peut que se retrouver devant un indispensable de toute discothèque Screamo digne de ce nom et qui apportera son lot de tristesses, de joies et de colères à l'amateur du genre.
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