En temps normal, je ne me serai pas intéressé à
THE THIRD PROJECT, me méfiant des appellations telles que « metal alternatif » ou « screamo ». Pourtant, le fait que la formation insiste dans sa bio sur la particularité qu’il n’y ait pas une note de son « clean » sur les six titres m’a tout de même convaincu. En plus, elle propose un petit jeu vidéo en accompagnement de l’album, jeu que j’ai un peu testé et qui utilise la même technologie que celle choisie par mon associé pour fabriquer des « Serious Game ». Cela a fini de me rendre ces musiciens éminemment sympathiques, la pochette très dans le style de Larcenet éliminant définitivement mes derniers doutes. Ce n’est pas que je sois un geek, loin de là même, mais le côté « art total » (musique, jeu vidéo, bd de cinquante pages sur l’univers) est vraiment intéressant, avec en plus une attitude sans prise de tête, comme le laisse à penser leur descriptif : « trio à trois, un batteur et un gratteux qui gueulent. Et pis un bassiste, faut bien ».
Mais la promesse de la distorsion à tous les étages est-elle tenue ? N’y a-t-il vraiment aucun refrain sensible ? Aucun petit arpège mignon ? Hé bien non, il n’y en a pas, ma confiance a été récompensée. En fait, si j’occulte l’interlude bruitiste de « The Future », les cinq autres morceaux oscillent entre la fureur d’un
BOTCH (« Constant Noise »), la mélancolie de
DEFTONES à l’époque d’
« Around the Fur » (« Pandemic Dishwasher ») ou de
MY OWN PRIVATE ALSKA (le piano en moins, c’est plus une question d’ambiance) voire la puissance de
GOJIRA (le refrain de « Constant Noise », le riffing de « Teraflop » assez symptomatique), toutes ces références se mariant parfaitement dans ce LP que je qualifierais, et j’en suis le premier surpris, de trop court.
En effet, alors que ce style
screamo peut parfois rapidement lasser, il y a dans chacune des compositions suffisamment de variations, pour ne pas dire de surprises, pour que l’écoute reste prenante de bout en bout, la violence du chant se trouvant souvent habilement contrebalancer par quelques finesses instrumentales, les musiciens ayant déjà (mais débutent-ils vraiment ?) une solide assise. On sent les chansons fouillées, pensées, amenées à maturité et c’est sans doute cette impression d’aboutissement et de force cohérente qui fait tout l’intérêt de «
The Rise and Fall of the Ninja Squids », une bourrasque rafraichissante sur une scène qui se prend peut-être trop au sérieux. Comme quoi, il est encore possible d’exprimer des émotions profondes tout en restant léger, sans pathos inutile. Pour moi, c’est clairement un groupe à suivre de près.
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