Raein - Perpetuum
Chronique
Raein Perpetuum (EP)
Quoi de neuf en Screamo cette année ? Beaucoup de choses, rassurez-vous et si je feignante en ce moment, c'est plus parce qu'on est au beau milieu des vacances d'été et que je fais des randonnées en montagne. Avec cette chaleur écrasante qui vous fait souffrir, quoi de mieux qu'un bon vieux disque de Screamo Italien, histoire de doucher un peu toute cette transpiration odorante avec de la pluie glacée qui heurtera vous joue rougies comme si vous aviez vu votre voisine se déshabiller entre les persiennes. Ça tombe bien puisque Raein est de retour. Enfin « est », on devrait plutôt dire « était » puisque que « Perpetuum », nouvel EP auto-produit, a été sympathiquement offert au public en Avril, comme ça, sans prévenir personne. Ô joie et bonheur dans notre cœur à tous (enfin, peut-être pas dans le vôtre mais c'est moi qui écrit les chroniques ici et si je décide que c'est du bonheur, alors c'en est, non mais...).
Six pièces donc, pour une durée relativement courte (dix-sept minutes) dans le plus pur style du Raein « nouveau ». Le tournant amorcé par les récents travaux du groupe (« Ogni Nuovo Ignizio », « Sulla Linea D'Orrizonte... ») montrant un groupe plus apaisé, plus orienté vers des inspirations Indie / Emo est à confirmer sur ces morceaux aux distorsions amoindries et aux riffs volontairement détendus (on pense à Suis La Lune ou Sore Eyelids dès les notes aiguës de « Salvia » et on y pensera à coup sûr tout au long des titres). D'ailleurs, tout ça nous est servi avec une pochette des plus minimalistes avec ce noir sur fond gris qui préfère visiblement laisser l’auditeur s'imprégner de la musique plutôt que de l'orienter dans une direction précise avec un visuel symbolique. On notera aussi une production métallique, non dans le sens du Metal mais dans le sens des cordes de guitares qui sonnent en donnant l'impression qu'elles ont été installées sur le manche juste avant l'enregistrement. Les riffs, qu'ils soient mélodiques ou Punk-Hardcore sonnent donc excessivement torturés comme si les cordes sèches n'avaient pas encore eu le temps de se faire au jeu et criaient de douleur.
Un Screamo qui fait mal donc (« Giovanni Drogo (Requiem) ») avec des riffs tristes au possible qui nous renvoient à peu près à la même odeur que celle d'une fenêtre ouverte après un gros orage. Et s'il y a bien une chose dont on rêve en ce moment, c'est de pouvoir ouvrir cette putain de fenêtre. La rage habituelle de nos musiciens (ce qui suintait de « Il N'y A Pas D'Orchestre ») est donc diluée dans des compositions qui aspirent à prendre leur temps et ce malgré leur durée relativement expéditive. On découvre par exemple un Raein des plus aquatique sur « Senza Titolo », dernier titre de ce « Perpetuum » où la basse semble couler pour mieux remonter à la surface. Pour ceux qui l'ont vu, ce titre est globalement comparable à la peinture au cheval de Makoto dans « Colorful ». Voilà, ça ne sert à rien de le dire mais on a des quotas en références obscures à placer ici, vous croyez quoi... Toujours est-il que cet EP oscille à mi-chemin entre la brasse du Dimanche et la noyade inévitable pour abouter sur un sentiment d'hésitation perpétuelle.
Raein confirme sans trop se forcer son statut de fer-de-lance du Screamo européen avec ce mini-album qui – s'il n'est pas le meilleur opus de leur discographie – comporte son lot de moments forts et prenants. De plus, sa courte durée permet de l'écouter entièrement sans ressentir aucune lassitude. Il me tarde donc de découvrir comment le groupe défendra ces nouveaux morceaux sur scène, souhait exaucé dans quelques jours puisque Raein est – rappelons-le – une des têtes d'affiches de l'excellent New Noise Festival de Karlsruhe. Un « Perpetuum » qui ravira les fanatiques de la formation et qui saura sans aucun doute séduire le curieux passant par là.
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