Alors qu’on ne l’attendait vraiment pas, Pete Helmkamp a surpris tout le monde l’année dernière avec trois annonces de taille :
1 - Le retour inespéré d’Angelcorpse avec à la clef de nombreux concerts un peu partout dans le monde.
2 - Le retour tout aussi inattendu de Kerasphorus qui, après la sortie du EP
Necronaut en 2011, avait pourtant décidé d’en rester là.
3 - La présentation d’un projet solo répondant au nom d’Abhomine.
De quoi susciter impatience et excitation parmi la horde de maniaques dédiés à la cause de l’Américain.
Et c’est ce dernier projet qui nous intéresse aujourd’hui avec la sortie d’un premier album intitulé
Larvae Offal Swine sur les labels Hells Headbangers Records et Osmose Productions. On ne va pas se mentir, l’artwork signé une fois de plus des mains de Joe Craig aka Devil Joe n’a pas suscité chez moi un enthousiasme débordant. Brouillonne et quelque peu chargée, on ne peut pas dire que cette pochette donne particulièrement envie de s’y coller même s’il faut bien avouer qu’elle plante parfaitement le décor. À noter que le label français propose deux artwork différents (dans deux couleurs différentes) selon que vous choisirez la version LP ou CD. Celle à votre droite est ainsi celle de la version CD.
Moins bas du front qu’Angelcorpse, moins chaotique que Kerasphorus, Pete Helmkamp a réussi avec Abhomine à ne pas se répéter outre mesure même si on retrouve bien évidemment des éléments communs à l’ensemble de ces trois groupes à commencer par ce chant toujours aussi haineux. Assurément l’un des plus gros points forts de Pete Helmkamp, ce dernier ne déçoit pas dans l’utilisation qu’il fait ici de sa voix abrasive et si caractéristique, insufflant alors à ses compositions cette même atmosphère hostile et pleine de dégout qui plane déjà au-dessus de tous ses projets, passés ou présents. Ainsi, n’espérez pas esquisser un quelconque sourire à l’écoute de ce Black/Death bestial et sans compromis puisque malgré les années qui passent, le bougre a clairement toujours autant la rage.
Sans être exécuté pied au plancher,
Larvae Offal Swine suit tout de même un certain rythme. Une cadence relativement soutenue imposée par un batteur de session à la solde d’un Helmkamp fier et conquérant. Mais les cassures et autres séquences mid-tempo ne sont pas rares. Au contraire, on les trouve même sur chacun des titres constituant ce premier album (exception faite de l’introduction et de la conclusion). Se faisant, Pete Helmkamp évite de tomber dans une certaine facilité consistant à foncer bêtement dans le tas afin de proposer quelque chose de toujours très dynamique mais néanmoins un peu plus varié. Certes, le Black/Death d’Abhomine n’est pas un exemple de finesse mais comme évoqué un peu plus haut, celui-ci se montre tout de même un peu moins implacable et jusqu’au-boutiste qu’un Angelcorpse.
D’autant qu’il est également plus simple dans sa construction. Habitué à tenir une basse entre les mains, l’Américain s’en sort également très bien avec une guitare délivrant ainsi un riffing qui, s’il n’invente rien, sait néanmoins se montrer suffisamment efficace pour convaincre. Aussi, malgré une certaine redondance au sein de chaque titre, Pete Helmkamp va tout de même réussir à varier les plaisirs, passant aussi bien d’un riffing old school ("Blackmaguswhitehouse" à 0:29, "Kapos And Whores" à 0:18, "Nest Of Disgust"...) à quelque chose de plus chaotique ou de plus dissonant sans pour autant en faire des caisses ("Buried With Pig" à 0:34, "Kapos And Whores" à 2:29, "Narcocult" à 0:32, "Reptile Annunciation" à 0:18...). Un jeu incisif et tout en urgence qui mêle ainsi les sonorités Death ou Black au gré des envies de l’unique tête à penser de l'abominable Abhomine. Aidé par une production volontairement approximative (guitare en retrait, son assez diffus lors des moments les plus soutenus, basse qui bourdonne...), ces riffs concourent ainsi à la mise en place de cette atmosphère haineuse et vindicative au même titre que la voix et les "arggghhh" de l’Américain au crâne rasé.
Si au final
Larvae Offal Swine est un disque qui n’a rien de très surprenant dans ce qu’il a à offrir étant donné le pédigrée de son maître à penser, le Black/Death d’Abhomine réussi pourtant le tour de force de ne pas paraître réchauffé. Un exploit tant on sait le bonhomme déjà impliqué dans une multitude d’autres projets plus ou moins assimilés. Ainsi construit autour d’éléments empruntés à la scène Death ou Black, ce premier album ne fait donc pas particulièrement dans la dentelle et prouve que Pete Helmkamp n’a rien perdu de cette rage et de cette véhémence qui le caractérise depuis ses débuts avec Order From Chaos. Sale, répugnant, agressif et empreint d’un fort sentiment d’urgence,
Larvae Offal Swine est un album qui ravira à coup sûr les amateurs du genre et encore davantage tous ceux qui suivent de près les différents projets du personnage. Il ne lui reste plus qu’à remettre le couvert avec Angelcorpse et Kerasphorus et l’année 2016 sera proche de la perfection.
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