Heimsgard - Ordrag
Chronique
Heimsgard Ordrag
C’est étrange comme on peut être plus exigeant avec certains styles qu’avec d’autres. Autant je peux enchainer avec mon sourire grimaçant de jouissance des albums de black atmosphériques, de trve, voire même de sympho, autant les albums de pagan ont plus de mal à me convaincre. C’est un genre pour lequel je peux pourtant avoir encore des coups de cœur, et je continue de jeter une oreille sur les nouvelles sorties mais les belles découvertes sont assez rares. J’ai l’impression que trop de formations se font bouffer par leur côté pagan et oublient leur côté obscur.
Vous remarquerez que je suis en train de prendre des gants avant d’entrer dans le vif du sujet. C’est que je n’ai pas envie de dire du mal de HEIMSGARD. Il est méritant - encore plus quand on apprend qu’il s’agit d’un one man’s band -, il saura en intéresser certains - s’ils sont prêts à jumper en chœur -, et il est français - j’ai toujours une sympathie pour les formations françaises.
On reprend tout cela dans le désordre. Le nom de HEIMSGARD était loin de vous le laisser penser, mais le groupe vient dien de chez nous. Il s’agit en fait d’un projet né récemment de l’esprit de Raido, le guitariste de MALEVOLENTIA, dont l’album Repvblique a été chroniqué récemment dans ces pages. Par contre le style pratiqué est sans surprise. Rien à voir avec MALEVOLENTIA et donc ANOREXIA NERVOSA ou CARACH ANGREN mais bel et bien du black pagan. « Pagan à outrance », « Pagan baveux », « Pagan crise de foie » sont aussi des appellations valables. Les mélodies sont mises très en avant, des ajouts folk parsèment les trop nombreux titres et les ambiances épiques sont de rigueur. Epiques, épiques... et colle et gramme.
Alors il y a bien des avantages. La musique est faite avec passion, avec précision, et il y a donc bien un effet catchy. Rien ne vient déranger l’oreille, et l’on peut se laisser porter comme sur un nuage en forme de drakkar viking. Et en jetant un regard en bas on voit que l’on survole des montagnes paisibles, des forêts luxuriantes, des lacs immenses. C’est beau... Mais trop. L’ambiance est tellement claire qu’on a l’impression que Pikachu s’invite dans les paysages... "Tiens, quelque chose bouge entre les arbres ! Serait-ce un bel élan ? Non c'est Pikachu."...
Un côté clair qui l’emporte trop fortement sur l’obscur pendant cette heure de jeu. C’est un chou à la crème trop rempli. 12 pistes qui dégoulinent. Raido devrait essayer de se contenir car il a de bonnes mélodies et sait construire des compositions, mais il se laisse vite emporter par l’élan. Le résultat est par moment tellement bondissant qu’on croirait écouter des musiques de dessin animés. Les rythmes étant plus dansants qu’endiablés.
Les vocaux principaux sont par contre de très bonne facture. Raido hurle et me rappelle les regrettés ENSLAVEMENT OF BEAUTY. Mais il a tendance à ajouter beaucoup trop de chœurs. Il en met pour les refrains à presque chaque piste, et c’est vite lassant. Très bourratif. Moins présents ils auraient pu se faire plus efficaces.
Au final cet album est trop gentil, trop inoffensif, trop léger pour tenir sur la longueur. Il s’écoute tranquillement, en fond sonore ou avant d’aller au lit. Vous vous endormirez avant la fin mais vous ferez de beaux rêves.
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