Mercyless - Pathetic Divinity
Chronique
Mercyless Pathetic Divinity
Tu me connais maintenant. Tu sais que je ne vais pas insulter ton intelligence et te faire la présentation de Mercyless, sublime combo français de death racé, aux deux premiers albums (Abject Offerings et Coloured Funeral) magnifiques et dont le retour avec Unholy Black Splendor m’avait ravi. Pathetic Divinity remet le couvert près de trois ans plus tard, avec dix titres au format ramassé (35 minutes) et, le cas échéant, si tu es femme ou homme de goût, trois titres supplémentaires dans la version luxe (issus du split avec Crusher de 2015, Blast from the past). Leur death à fort relents de thrash n’a pas bougé d’un pouce. Tant mieux. C’est même presque de retour aux sources qu’il s’agit.
Si l’intro (Blood of Lambs) est sans doute dispensable, Pathetic divinity, le premier véritable titre, attaque frontalement sans détours. Le son est légèrement sale, un poil étouffé, très organique, juste ce qu’il faut pour apporter la noirceur et le côté old school au morceau. La voix possédée d’Otero (Eucharistic Adoration) comme la basse ultra ronde signent immédiatement le retour du groupe. Le titre est intense, sans être rapide, profond et ample à la fois. On reconnaît la patte du groupe les yeux fermés. La technique – comme toujours – est très présente (Pathetic Divinity, A Representation of Darkness, le superbe départ sur My Name is Legion, les arpèges sur Left to Rot) ; j’ai parlé de la basse mais la batterie n’est pas en reste. Sa force de frappe est impressionnante (A Representation of Darkness, My Name is Legion, Exhort the Heretic, Eucharistic Adoration). Quant aux soli, ils parsèment la plupart des titres et offrent ainsi autant de respirations aériennes dans des structures globalement compactes (Left to Rot par exemple, les superbes solis sur How Deep is Your Hate ? qui illuminent réellement le morceau).
Les décrochages rythmiques sont nombreux ; ces cassures sont parfaitement intégrées dans les titres, elles les relancent, les dynamisent sans jamais leur faire perdre en intensité (My Name is Legion, Left to Rot, Christianist). L’ensemble est très homogène, signe d’une grande qualité de composition, sans non plus rechigner à la variété (l’intro quasi doom d’How Deep Is Your Hate ?; l’aspect rampant de Liturgiae). Car, le plus souvent, l’intensité reste le leitmotiv du groupe, celle-ci ne faiblissant jamais (How Deep is Your Hate ?, Christianist)
Le travail sur les mélodies pourrait constituer le fil rouge de cet album tant elles sont présentes presque systématiquement, même dans les titres les plus courts et les plus bruts (A Representation of Darkness, Exhort the Heretic). Tantôt aériennes, tantôt axées sur de gros soli (A Representation of Darkness encore), le rapprochement avec le style d’Abject Offerings est flagrant. On y retrouve les mêmes structures, la même volonté de proposer un death haut de gamme qui ne sacrifie ni à la brutalité, ni à l’emphase (My Name is Legion, titre puissant, Exhort the Heretic) et qui aime appuyer sur le frein après avoir brutalement accéléré. Ces gros ralentissements sont essentiels ; ils engraissent la musique, l’enrichissent considérablement, surtout lorsque, comme c’est le cas ici, le son leur rend hommage.
Ce nouveau Mercyless ne décevra pas les fans. Il permettra de conquérir le cœur des béotiens. Il constituera sans doute le trait d’union avec la première période du groupe. Tu ajoutes à ça une jolie pochette et tu as dans les mains un produit haut de gamme, même pour toi qui, comme tonton Raziel, en a assez du death dupliqué à l’envie.
| Raziel 5 Novembre 2016 - 2224 lectures |
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