Esben and the Witch - Older Terrors
Chronique
Esben and the Witch Older Terrors
L'illustration d'Older Terrors est une superbe représentation de son contenu. Ou, peut-être, est-ce l'inverse tant l'album semble dépeindre au fil de l'écoute ce ciel étoilé ainsi que cette forêt singulière. Esben and the Witch conte ici mille et une terreurs. Des terreurs qui paraissent au gré des minutes étrangement rassurantes, telle la contemplation de ces paysages célestes. Pourtant, des frissons, on en ressent par ces arbres n'inspirent aucune confiance, par ce chemin vers des bois luxuriants et ténébreux, et par la voix ensorcelante de Rachel qui vous tient par la main pour vous entraîner toujours plus profondément dans ce décor.
Certes, Older Terrors dévoile des longueurs qui demandent un temps d'apprivoisement. Réduisant de moitié le nombre de pistes par rapport à A New Nature mais n'amoindrissant la durée que de quelques minutes, on pouvait évidemment s'attendre à voir Esben and the Witch perdre de son impact en délaissant sa facette plus directe pour se lancer vers des sonorités davantage contemplatives. Un basculement impliquant de faire face à d'interminable moments pour finalement parvenir à cette apogée tant attendue. Comme d'être couché dans l'herbe, à patienter pour voir une étoile filante. L'attente peut sembler conséquente, figée dans le temps, mais on sait au bout du compte qu'elle en vaut la peine, et sera récompensée. C'est un peu ce que cet étirement des morceaux m'évoque. Cette dérive vers le post-rock est judicieusement amenée par les moments d'intensité qui surviennent en fin de course, comme sur « Sylvan », et vous font oublier que l'instant n'était ni immédiat, ni soudain. Mais le chant de la frontwoman, à lui seul, tient en haleine, faisant oublier toute notion du temps.
Je mentirai en affirmant qu'Esben and the Witch ne se dévoile qu'en fin de piste. « Marking the Heart of a Serpent » et « The Wolf's Sun » durcissement le ton, et flirteraient presque avec le metal par moments. Les saturations contrastent avec la voix de Rachel, toujours plus aérienne et hypnotique, se fondant dans ces boucles qui vous hanteront pour peu que vous reveniez sur vos pas en tentant de persévérer avec ce Older Terrors. Mais vous le ferez. Ne serait-ce que pour ce superbe chant, pierre angulaire du trio depuis le début, et qui ne cesse de se magnifier au fil du temps. Sans affirmer que la formation ne serait rien sans sa chanteuse et bassiste, il faut bien reconnaître que la musicienne a su apporter son empreinte albums après albums, et constituer une grande partie de l'identité du trio. Probablement moins centrale qu'auparavant, la présence de Rachel n'en est pas moins importante, que ce soit par son timbre, ses lignes de chant, sa faculté d'adaptation aux titres ou l'émotion qu'elle parvient à transmettre. Et ce à chaque apparition. Difficile de ne pas succomber totalement quand on entend sa prestation sur « The Reverist ».
Que pourrais-je dire de plus à propos d'Older Terrors ? Est-il nécessaire d'en parler davantage ? Peut-être en ai-je déjà trop fait ? Ma seule envie, à cet instant précis, est de vous inciter à tenter l'expérience. Qu'elle vous touche au premier contact ou qu'elle fasse tomber peu à peu vos résistances comme ce fut mon cas. Quoiqu'il en soit, Esben and the Witch a donné naissance à l'une de ses œuvres qui s'imposeront pour moi parmi les meilleures de l'année. Allez, cesse de causer AtomicSchnitzel ! Le mieux qu'il vous reste à faire c'est d'aller écouter cet album.
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