Macabre Omen - The Ancient Returns
Chronique
Macabre Omen The Ancient Returns
Malgré des qualités indéniables et les années qui passent on ne peut pas dire que la formation Grecque menée par Alexandros soit la plus connue de son pays, car outre les nombreuses activités de son leader dans des formations de différents horizons (LVCIFYRE, SCYTHIAN, GLORIOR BELLI …) son groupe principal a surtout officié sur de nombreux Split, au détriment de disques de plus longue durée. Car depuis ses débuts en 1994 il a fallu attendre à chaque fois aux alentours d’une décennie pour avoir un album complet, et si le dernier en date « Gods Of War – At War » montrait de belles qualités avec Black Pagan aux accents épiques et influencé par l’histoire Hellène et l’antiquité, son prédécesseur était depuis longtemps introuvable. Sorti à l’époque via le très underground Blutreinheit Productions, il est réédité aujourd’hui grâce aux Allemands de Ván Records avec une nouvelle pochette et un beau digipack de qualité qui rend justice à la musique.
Celle-ci composée de six morceaux écrits entre 1998 et 2001 démarre avec « In Memory … » aux accents nostalgies et au tempo volontairement lent, voire mollasson. Car malgré une voix criarde stridente (aux relents de Nattramn de SILENCER – en plus asthmatique) qui se mêle aux parties parlées l’ensemble légèrement épique et mélodique mais ne varie pas du tout au niveau du riffing, ni du tempo qui ne change pas tout du long. On sent que les idées sont là mais ce côté dépouillé à l’extrême peut vite agaçant (malgré un synthé léger qui amène un côté brumeux agréable), cependant la suite va être plus accrocheuse. En premier lieu « A Call From Gods To God » qui lui démarre directement sur du blast et de la double pour donner du rythme bienvenu, avant de ralentir et de se caler sur du mid-tempo qui ne bougera plus jusqu’à la fin (juste aéré par un petit break acoustique bien fichu), mais qui est plombé à la fin par une durée excessive, et une trop grande répétition des idées. C’est d’ailleurs un des défauts majeurs de l’ensemble, qui a heureusement la bonne idée de ne pas dépasser les trente-huit minutes (qui au-delà auraient fini de lasser l’auditeur le plus motivé). Heureusement « An Ode To Rhode » se révèle plus réussi grâce à une plus grande variété de rythmes riche en accélérations et ralentissements, et montre qu’en allant à l’essentiel Alexandros et ses acolytes sont capables de hausser l’intérêt de l’auditeur, tout comme avec « The Perfect Sound Of North Vs. South ». Ce morceau outre de très bien porter son nom, est également le plus long du disque, avec ses presque neuf minutes il démarre pied au plancher par une invitation à rejoindre au combat les armées de Sparte et participer aux grandes batailles qui ont façonné les empires de l’époque. Au départ on se retrouve lancé vers l’ennemi par une musique en mouvement et énergique avant que la seconde partie de ce titre ne calme le jeu, les morts étant nombreux, du coup l’heure est au recueillement et à la noirceur et pour ça les Scandinaves sont très forts (on passe donc du sud au nord – même si le titre le fait dans l’autre sens). La seconde partie ressemble étrangement aux deux premiers albums sombres et froids de SHINING (« I – Within Deep Dark Chambers », et « II – Ändhållplats ») sortis quelques années auparavant, car le son de guitare glacial, l’ambiance morbide et les cris désespérés sont totalement en raccord avec ces classiques du genre et le résultat voulu par les Grecs. On obtient au final des parties distinctes l’une de l’autre qui vont très ensemble, même si on peut regretter encore une fois que la fin soit beaucoup trop longue et étirée à l’extrême. Pour terminer là-encore les gars offrent une composition séparée en deux, avec la première « Hellas – Ode A ‘ » on est plongé en pleine cérémonie religieuse et on est happé via la faible vitesse qui aide à s’imprégner totalement à l’ambiance, avant que sa sœur jumelle « Hellas – Ode B’ » ne se fasse plus énervée avec beaucoup de place laissée à la double et aux claviers, pour un résultat final largement convaincant.
Si l’ensemble laissait la part belle aux orchestrations (au détriment des parties vocales un peu trop en retrait), il était encore perfectible et manquait encore un peu de maturité, on sentait à travers ce disque une vraie sincérité artistique tant les paroles sont en raccords avec le concept de départ de faire vivre la mémoire et l’histoire de la Grèce éternelle. Sans être dénués d’erreurs de jeunesse qui ont été évoqués plus haut, et de défauts inhérents à un certain manque de technique générale, il n’en reste pas moins qu’on était à l’époque en présence de quelquechose qui ne demandait qu’à mûrir et à s’affiner avec le temps, ce qui sera fait avec les sorties qui suivront, dont son attendu successeur de 2015 qui confirmera ce ressenti général, même si on sent que le combo aura du mal à grimper très haut dans la hiérarchie du genre, où la concurrence est de plus en plus féroce.
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