Deathawaits - Solve Coagula
Chronique
Deathawaits Solve Coagula
Aussi curieux que cela puisse paraître on ne peut pas dire que le combo lyonnais fasse partie des noms les plus cités au sein de la pléthorique scène hexagonale, pourtant celui-ci mériterait sans peine d’y figurer tant son Death/Thrash teinté de Hardcore et de légère mélodie y était de qualité sur le très bon « The Abominable » sorti en 2014. Aujourd’hui de retour avec son troisième opus il semble désormais arrivé à maturité, tant sa musique est encore montée d’un cran au niveau technique, accroche et densité, le tout avec une production puissante et moderne qui n’a rien à envier aux ténors d’outre-Atlantique. Car c’est bien ce qui surprend dès les premières notes de l’excellent « Enclosed In Booth » (où une ambiance de film d’horreur et thriller sert d’introduction) qui démarre pied au plancher avec toute la panoplie du quintet entre des moments lourds et écrasants et des parties plus rapides et franc du collier, où se greffent des breaks bien troussés et des blasts fulgurants, sans oublier un sens du riff parfaitement en place où l’on se rend compte de l’importance de l’intégration de Jordan Bonnevaille (dont c’est le premier enregistrement avec ses acolytes). On sent qu’il a amené une vraie fraicheur et que les autres ont été obligés de s’aligner vers le haut, ce qui a permis de gagner en densité sur la durée (là où précédemment un léger sentiment de linéarité pouvait être palpable), d’ailleurs la suite va prouver que la bande a élargie son propos en proposant plus de variété et de variations qu'auparavant.
La suite va passer comme une lettre à la poste avec les très bons « Brainless », « Don’t Look Back » et « Give Me Your Ferver » qui reprennent sans fautes de goût l’ensemble des éléments, passants sans problèmes des parties brise-nuques massives au headbanging le plus endiablé et à la vitesse élevée, où Frédéric Bouziat derrière son kit prouve qu’il a encore progressé et qu’il possède un groove indéniable, propre à faire remuer les foules. En effet plus on avance et plus on s’aperçoit que le tout a été taillé pour la scène, notamment grâce à une durée de chacun des titres relativement courte (qui tourne principalement au tour des quatre minutes), comme avec « My Own Blood » et « Lose Your Faith » qui ne prennent pas de gants et balancent la purée avec une énergie folle et un côté direct et brut. Ceux-ci sont les plus extrêmes joués sur le disque (on y trouve notamment des hammerblast d’une précision implacable) et montrent que le combo sait aussi être efficace quand il va à l’essentiel, mais heureusement pour éviter de tomber dans une certaine redondance ces moments ne sont pas joués en continu. Car au milieu de tout cela celui-ci nous montre différentes facettes toutes aussi intéressantes et accrocheuses, tout d’abord avec « Never Give Up The Fight » qui se fait beaucoup plus massif et écrasant que ce que le reste, où ici la vitesse est peu présente et créé quelquechose de totalement différent mais de tout aussi réussi, et parfait pour remuer la tête. Avec « The Man Dressed In Black » on se retrouve plongé dans du Thrash pur et dur à la fois rapide et remuant, qui n’oublie pas de ralentir et d’accélérer quand il le faut et qui offre un résultat de haute tenue et du niveau du reste, avant un changement d’ambiance avec le surprenant « Unseen Tomorrow ». Plus accessible de prime abord il surprend en jouant plus sur les ambiances et en misant moins sur la puissance et l’énergie, cependant le quintet n’oublie pas d’intégrer des fulgurances à son mid-tempo très simple et dodelinant, qui se révèle excellent après une écoute attentive et qui mérite que l’on s’y attarde.
Durant pratiquement trois-quarts d’heure le groupe confirme qu’il a bien franchit un cap en sortant son meilleur disque à ce jour, qui mixe avec une grande intelligence brutalité, fluidité, mélodie et modernisme, sans oublier les fondamentaux essentiels pour accrocher l’auditeur. Chacun de ses membres s’est surpassé pour offrir une prestation d’un grand intérêt où la paire de guitaristes enchaîne les riffs tortueux sans faiblir et les solos distribués avec parcimonie (et toujours bien foutus), la basse vrombit et ne faiblit jamais, quant au chant bien que variant relativement peu il reste parfaitement en raccord avec le reste. Peu de choses donc à reprocher au final à cette galette (hormis peut-être quelques idées qui sont reprises un peu trop souvent ici et là – mais c’est de l’ordre du détail), qui espérons-le va permettre à ses assidus créateurs de gagner une notoriété méritée, et qu’elle ne passera pas trop inaperçue au milieu de la foule des sorties françaises de ce début 2017 qui ne cessent de surprendre et d’offrir du grand spectacle.
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