Deflesher - Ossuary
Chronique
Deflesher Ossuary
Plus le temps passe et plus la France peut être fière de sa scène metallique, tant celle-ci offre une qualité artistique indéniable et une variété de styles tout aussi impressionnante, avec comme dernier exemple en date ce quintet venu des Yvelines (département qui compte déjà bon nombre de formations de haut niveau). Formé à Rambouillet en 2011 il a déjà à son actif une première (et excellente) démo intitulée « Once Upon The Carnage » dont le nom n’est pas sans rappeler DEICIDE, et ça n’est pas un hasard car le combo rend justement hommage à la scène Floridienne, et à celle de Tampa en particulier. En effet il ne cache pas sa passion pour Glen Benton et ses acolytes, ainsi que pour MORBID ANGEL et CANNIBAL CORPSE, bref que du bon gros Death qui tâche et blaste à tout va. Dire que ce premier opus était attendu est un euphémisme, car après bien des péripéties et des retards celui-ci est enfin disponible, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’attente en valait la peine tant il y’a de bonnes chances qu’il soit dans le top Death hexagonal en fin d’année.
D’entrée on s’aperçoit que la bande n’a pas changé son fusil d’épaule, car dès l’introduction achevée on se retrouve avec « Strangled With Guts » plongé en plein mid-tempo massif digne des cannibales (entre « Death Walking Terror » et « Evisceration Plague »), où le blast est totalement absent et est remplacé par quelques légères accélérations en double et un solo ressemblant au style de Pat O’Brien. A la fois lourd et terriblement écrasant ce premier morceau excellent ouvre la voie à « Cocaine Rodeo » qui s’enchaine parfaitement et reprend les mêmes ingrédients, pour un résultat aussi convaincant et homogène. On retrouvera ce même schéma un peu plus loin avec le tout aussi réussi « Dawn Ov Ire And Woe » où le chant alterne entre growls surpuissants et cris déchaînés, toujours sur un rythme volontairement bridé et pesant. Mais afin d’éviter une monotonie certaine sur la durée les gars proposent d’autres titres au tempo plus marqué, à l’instar du brutal et direct « Mutilate To Educate » qui en à peine deux minutes et trente secondes prouve qu’ils sont tout aussi doués et accrocheur dans le domaine de vitesse, car là l’objectif est clair y aller franco et ne pas faire de quartier, ce qui est fait avec brio. Le constat est le même avec l’excellent et direct « Cold War » composé de deux parties distinctes, où après un démarrage en trombe la suite va se faire plus remuante et lourd, tout comme pour « Apart From Life » où là-aussi la diversité des tempos est de mise. Ce leitmotiv trouve son apogée avec le monstrueux « Oath Ov Desecration » où toute la palette technique du groupe est mise en avant, pour un rendu véloce et agressif du meilleur effet, tout comme avec « Warzone » qui conclut les hostilités en s’étirant en longueur pour mieux faire durer le plaisir et terminer en beauté un disque réussi, qui se paie en supplément un bonus.
En effet en plus des nouveautés le combo a réenregistré pour l’occasion le contenu intégral de sa démo, soit quatre titres (« Dysentry », « The Waste Makers », « Once Upon The Carnage » et « Cryptic World »), qui bien qu’étant similaires aux versions originales bénéficient d’un son plus cru et puissant que précédemment, et qui permettent de voir qu’il avait déjà le niveau à ses débuts. Après un peu plus de trois-quarts d’heure où l’on s’est pris tout du long une bonne mandale dans la tronche, on peut qu’apprécier et saluer le boulot fourni qui n’a rien à envier aux ténors du genre d’Outre-Atlantique. Celui-ci trouve le juste équilibre entre lourdeur massive et haute vitesse explosive, tout en conservant une grosse densité vu que l’ensemble ne faiblit jamais, notamment en allant à l’essentiel au niveau du timing (jamais plus de cinq minutes) et de la forme dont le classicisme assumé lui convient à merveille. En cette année où le Death national se porte comme un charme et enchaîne les sorties furibardes et décapantes (CREEPING FEAR, RITUALIZATION, FLESHDOLL …), il ne fait aucun doute que les Yvelinois auront toute leur place au milieu de ses noms s’ils continuent comme ça, ce qui ne sera pas usurpé et ne souffrira d’aucune contestation.
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