Screamer - Hell Machine
Chronique
Screamer Hell Machine
Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas chroniqué du heavy metal sur Thrashocore. Ce n'est certes pas le genre le plus prisé sur le site mais ça me manquait. Du coup, on va rattraper ça avec le nouvel album des Suédois de Screamer, Hell Machine, sorti en début d'année sur le label spécialisé High Roller Records. Cachez votre joie!
J'avais découvert le groupe au Metal Magic en 2014. Une bonne petite claque qui m'avait fait dire qu'il fallait que je me penche sur la discographie des Scandinaves. Ce que je n'ai bien sûr jamais fait, comme souvent quand je me dis ça. Il faudra donc trois ans pour que je réécoute enfin Screamer grâce à ce troisième album qui voit l'arrivée d'un nouveau bassiste et surtout d'un nouveau chanteur dans les rangs de la formation. Des retrouvailles ma foi très appréciables tant Hell Machine m'a convaincu dès la première écoute. Pas difficile en même temps avec ce heavy à la NWOBHM aux constructions couplet/refrain simples et efficaces qui passe tout seul quand on apprécie le son à l'ancienne, avec la production qui va avec. Alors c'est sûr, quand on voit la pochette, le nom de l'album et le titre des morceaux dont certains comme "Denim And Leather" (non ce n'est pas du Saxon!) ou "Warrior" (non ce n'est pas du Riot!) pourraient faire croire à un album de reprises, on se dit qu'il s'agit encore un de ces innombrables combos de revival heavy venus de Suède. Et c'est effectivement le cas. Screamer n'apporte rien de nouveau, jouant du pur heavy metal comme on en faisait au début des années 1980. Pour l'originalité, on ira donc voir ailleurs. Pour la qualité par contre, on peut volontiers rester! Car si Screamer ne réinvente effectivement pas la roue, il l'a fait très bien tourner. On pense à leurs compatriotes d'Enforcer, leaders du mouvement, en moins exubérant et flamboyant. Et par voie de conséquence aux vieux Maiden, Judas Priest, Saxon et compagnie. On retrouve ainsi tout ce qui fait la force du heavy comme on l'aime. À commencer par des riffs en acier trempé. Tellement classiques qu'on a un peu l'impression de les avoir déjà entendus quelque part, néanmoins ils font le boulot sans problème. Tout comme les solos et autres leads, indispensables dans le genre et qui montrent que les Screamer savent manier le manche et possèdent un sens aiguisé de la mélodie. On pourra toutefois leur reprocher des rythmiques un peu trop mid-tempos qu'on aurait bien vu accélérer davantage que de temps en temps comme sur "Lady Of The Night" et "Monte Carlo Nights". À croire qu'il faut qu'il fasse nuit pour que les Suédois appuient sur la pédale! Peut-être pour ne pas se faire choper par les flics! Cela dit leurs morceaux s'avèrent loin d'être mollassons et restent très efficaces et entraînants grâce à un dynamisme certain, notamment par un bon groove auquel la basse audible n'est pas étrangère non plus. Et il y a évidemment ce nouveau chanteur qui contribue aussi pour beaucoup dans le succès de Hell Machine. Il s'agit toujours d'un poste important dans le heavy, bien plus que dans les autres genres de metal à mon avis, et ce Andreas Wikström (ex-Cruoris, Nasheim, et Stoneload) qui m'était inconnu jusqu'alors m'a convaincu, sans en faire des caisses. Ne vous attendez donc pas à une débauche de vocalises ultra aiguës, à part sur un passage de "Monte Carlo Nights" quoique peut-être signé d'un invité (je n'ai pas l'info). On est plus dans un registre médium NWOBHM à la cool. Ce qui n'empêche pas le bonhomme de nous sortir des rythmiques vocales entraînantes, des mélodies de chant qui font mouche sur les couplets ainsi que des refrains catchy en diable. Comment ne peut pas scander ceux de "Alive", "Hell Machine", "Warrior" (le poing levé) et son intro acoustique, "Denim And Leather" ou encore "Monte Carlo Nights", LE tube de l'album. Dommage que le disque se termine sur "The Punishment" qui, sans être affreux, n'est pas le meilleur des huit morceaux.
Voilà donc un album des plus réussis qui ne se prétend rien d'autre qu'un bon album de heavy à l'ancienne typé NWOBHM. Hell Machine ne rentrera pas dans les annales du fait de son trop grand classicisme qui confère au cliché, d'un côté trop simpliste et scolaire ainsi que d'un manque de folie un peu préjudiciable (on aurait aimé que le groupe, souvent trop sage, se lâche davantage). Mais je n'attends pas autre chose d'un opus de heavy qu'il me donne envie de lever le poing, scander les paroles, secouer la tête et taper du pied. Ce qu'arrive à faire sans peine ce nouvel opus de Screamer qui passe comme papa dans maman de la première à la dernière minute. J'ai dû le faire tourner une bonne vingtaine de fois, aucun signe de lassitude à l'horizon. C'est simple, efficace, bien foutu, avec de bons riffs, des solos et des mélodies inspirés et un chant catchy, le tout sans trop en faire. De quoi le ranger parmi les albums heavy metal de 2017 fortement recommandés.
| Keyser 3 Juin 2017 - 1031 lectures |
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