J’ai lu que le nouveau
NOKTURNAL MORTUM est décevant. Enfin, j’ai lu aussi beaucoup de commentaires flatteurs, mais j’ai aussi lu que ce
Verity décevait. C’est possible, je ne sais pas. La déception n’est pas vraiment un marqueur objectif. Déjà une déception ne peut que suivre un espoir. Et ça c’est plus le problème de l’auditeur que du groupe si ces espoirs sont trahis. Il se peut donc que ces déçus se soient montés le chou terriblement trop fortement depuis 2009. Une éternité effectivement. 8 années qui ont permis aux fans de se faire des idées, de même faire la suite de
The Voice of Steel eux-mêmes dans leur tête. Alors certes, je conçois que leurs espoirs n’ont pas été exaucés, mais ce que je n’admettrai pas, c’est d’annoncer que la qualité n’est pas là.
Avec 12 pistes et 75 minutes de jeu, cet album se révèle une mine de sons et de plaisirs variés. Moins que l’album précédent ? Oui, ou plutôt de manière moins flagrante, ça c’est sûr. Il avait mis le paquet celui-là ! Entre ses côtés progressifs, des vocaux clairs, des éléments folks carrément dansant, on entrait dans un monde d’exagérations contrôlé. Ce n’était pas too much, mais jouait vraiment avec les limites de l’illumination. Encore un peu et on était aveuglé. C’est bien ce qui faisait son excellence, avec en plus l’originalité et l’évolution par rapport à son prédécesseur :
Weltanschauung, qui avait lui même réussi à se démarquer par rapport à
Nechrist. Et c’est peut-être ça aussi qui a déplu à certains, c’est peut-être bien la première fois que
NOKTURNAL MORTUM n’avance pas. Il est resté sur ses acquis et se montre même plus timide. Il n’offre plus aucune surprise et ne se réinvente pas une énième fois.
Mais sincèrement, est-ce un problème ? Non, et de moins en moins au fil des écoutes et au fur et à mesure que l’on a compris que cet album permettait de peaufiner le monde de nos Ukrainiens. Les compositions ont été travaillées pour garder à la fois l’esprit
NOKTURNAL MORTUM mais aussi pour rester plus discrètes, et quelque part matures. C’est progressivement qu’elles viennent s’immiscer dans notre esprit. La formule fonctionne, du black metal aggressif mais réhaussé de nombreuses ambiances épiques, atmosphériques, pagan. Des instruments folk traditionnels viennent cotoyer des claviers raisonnables. Côtés instruments, il y a effectivement du choix, avec du violoncelle, de la bandoura, du dulcimer, de la sopilka. Plein d’instruments qui ne te disent rien donc, et qui viennent pour beaucoup d’Ukraine. Ce qui donne des airs de
TEMNOZOR,
MOONSORROW ou encore
KRODA selon les passages rappelle aussi férocement
DUB BUK lorsque des sons électroniques s’en mêlent. Mais un
DUB BUK moins foufou, je rappelle que ce nouvel album est véritablement moins aventurier que
The Voice of Steel. Cela ne l’empêche pas de savoir parler au cœur. Certaines mélodies, certains refrains marquent très vite notre âme. On mémorise très vite « Wolfish Berries », « Night of the Gods » et « Wild Weregild ». Des titres qu’on écoutera sans doute encore dans quelques années en se disant qu’on aimerait bien que le groupe revienne vite nous inonder les oreilles de ses compositions parfaitement contrôlées. Même la reprise de
KOMU VNYZ (« Lyre ») est réussie, et donne envie de s’intéresser à ces maîtres du gothic ukrainien.
Au final ? Le manque de risque va en frustrer, le manque d’originalité va en lasser, le manque de folie va en faire dormir. Mais ceux-là, et les autres, gardez bien cet album, ressortez-le à l’occasion, ne le prenez pas au début comme un nouvel album mais comme des pistes oubliées ou inédites. C’est sûr, vous allez y trouver un plaisir grandissant en vous familiarisant avec !
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