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Mjölnir - Magnet Vektor

Chronique

Mjölnir Magnet Vektor
Je ne réfléchis jamais en termes de « bonne musique » ou « mauvaise musique ». Et encore moins en termes de « bon musiciens » ou « mauvais musiciens ». Tout d’abord parce que le black metal n’est pas de la musique, c’est la voix de Satan. Rahahahah ! Et ensuite parce que tout le monde le sait déjà, un bon musicien ne se définit pas. Surtout si par « bon musicien » on sous-entend un artiste ayant une technique avancée qui lui permet de produire par la rapidité ou la maîtrise ce que les autres ne peuvent pas reproduire sans entrainement. Donc non. Moi, les albums que j’aime, ou que je n’aime pas, c’est sur un constat bien plus simple que je les détermine. Je ferme les yeux. Je ferme les yeux et je suis emporté dans un monde. Ce monde me parle, ce monde me plaît, ce monde me choque, ce monde me fait voir de nouvelles images. J’aime.

Le problème de MJÖLNIR est simple. Je ferme les yeux, je vois quoi ? Je vois une console. La machine à sons, là. Le truc synthétique par excellence. Ce qui ne me gêne pas en soi comme « instrument », sauf si son utilisation n’arrive pas à me faire oublier son existence, son « visuel ». Un riff qui m’emporte, je ne pense plus à la guitare en elle-même. Des notes de piano qui me transportent, ce sont des étendues infinies qui me viennent à l’esprit, pas les touches noires et blanches. La musique de MJÖLNIR, non, rien. Une console avec des boutons, des rouges, des blancs. Je reste coi face au manque total d’ambiances le long de ces 72 minutes. 72 putains de minutes pour 11 pistes.

MJÖLNIR n’est pourtant pas un groupe de débutants. Formé il y a plus de 25 ans, il a été actif dans les années 90 avec pour point d’orgue un unique album en 1998 : Hinweg über die Tore der. Il était très dérangé, avec une utilisation d’un clavier qui accompagnait une musique apocalyptique. Il y avait toute une horde de démons qui se cachaient dans les compositions. Le groupe s’est ensuite tu pendant près de 20 ans, et revient sans crier gare en 2017. Il a évolué dans ses ambiances, mais pas vraiment dans son approche. Et c’est peut-être bien le seul bon côté que je lui trouve, il a un esprit 90’s évident, dans le fait qu'il ignore les grosses productions, les modes actuelles... L’esprit peut donc aller, mais c'est le corps qui ne suit pas, en quelque sorte.

Le premier titre est trompeur. « Nachtfahrt » fait dans le old school pesant, avec des vocaux de serpent siffleur. Tout un album comme cela aurait pu éveiller une nostalgie mais à partir de « Wolfsstunde » on part dans le n’importe quoi. Il s’agit en fait du véritable début de l’album, une piste instrumentale de 2 minutes qui fait office de nouvelle introduction, comme si la formation voulait nous dire : « Voilà ce qu’on faisait avant, soyez prêts pour le nouveau NOUS !!! ». Et ce nouveau EUX, c’est une musique expérimentale minimaliste. J’ai presque honte de la comparaison, mais le premier groupe qui me vient à l’esprit est… FADADES ! Des bruits cosmiques, des vocaux qui ne font que marteler en appuyant sur les fins de phrases… Sauf que la différence entre FADADES et MJÖLNIR est que le premier est comique, et le deuxième drôle. C'est-à-dire que le Français joue la carte de l’humour décalé tandis que l’Allemand provoque le sourire involontairement. Sincèrement, les sons de machine ne me dérangent pas généralement, mais là, c’est raté. J’entends un mélange de réveil matin, de touches « spéciale bruit cosmique », de chœurs cheaps à souhait, de sons qui ne procurent aucune sensation. Je tolère presque plus les passages instrumentaux qui tentent de rejouer les B.O. de films de barbares. Là il y a un semblant d’ambiance puisque mon esprit voit effectivement des acteurs en moumoutes se battre avec des épées en mousse… Oui, même pas avec du matériel crédible...

Je ne suis peut-être pas sensible à ce style tout simplement… Je me remets toujours en question quand j’ai ce genre d’OVNI dans les oreilles. Je me demande si je ne suis pas trop obtus. Il faut que j’ouvre mes chakras. Moui… Mais d’un autre côté, il y a tellement d’autres groupes qui méritent de l’attention que je n’ai pas particulièrement envie de me forcer à apprécier ce qui me glisse des mains. Et cet album, il glisse tellement que je n’ai aucune envie ne serait-ce que d’essayer de le ramasser…

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Mjölnir
Black Metal expérimental minimaliste
2017 - Darker Than Black
notes
Chroniqueur : 4/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Mjölnir
Mjölnir
Black Metal expérimental minimaliste - 1991 - Allemagne
  

tracklist
01.   Nachtfahrt
02.   Wolfsstunde
03.   Magnet Vektor
04.   An Titania
05.   Reisen
06.   Der leuchtende Trapezoedr
07.   Die Katz
08.   Reich der Flammen (Der Drachen)
09.   Das Light des Mondes
10.   In Hel's Hallen
11.   Ende

Durée : 72:43

parution
9 Juillet 2017

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