Diabolical Messiah - Demonic Weapons Against The Sacred
Chronique
Diabolical Messiah Demonic Weapons Against The Sacred
Tout droit venu du Chili, ce fameux pays dont on n’arrête pas de vous rabâcher les oreilles à l’aide de chroniques toutes plus enthousiastes les unes que les autres, Diabolical Messiah signe cette année son grand retour après sept longues années d’absence. Il y a bien eu entre les deux la sortie d’une compilation ainsi qu’un split en compagnie de leur compatriote de Swarm Of Terror mais à une époque où l’on consomme sa musique comme on mange un paquet de Doritos (aussitôt acheté, aussitôt mangé, aussitôt jeté), sept ans d’absence c’est long. Particulièrement long…
Heureusement pour eux, les Chiliens de Rancagua ont fait leur comeback sur le label Dark Descent. Une structure aujourd’hui ô combien respectée qui bénéficie depuis maintenant quelque temps d’un sacré rayonnement dans ce petit microcosme qu’est la scène Metal underground. Il y a donc fort à parier que ce retour aux affaires ne se soit pas fait dans l’indifférence la plus totale.
Intitulé Demonic Weapons Against The Sacred, ce deuxième album s’inscrit sans grande surprise dans la continuité de son lointain prédécesseur. Avec dix titres pour un peu plus de vingt-six minutes, une chose est sûre, le groupe n’est pas là pour enfiler des perles. Bien décidé à marquer les esprits, Diabolical Messiah n’y va donc pas par quatre chemins et se lance dès les premières secondes de "Unmerciful Campaign Of Hate" dans une guerre éclair dont le seul et unique but affiché est bel et bien d’annihiler toute forme de résistance. Sur ce point, on ne peut pas nier que les Chiliens ne font pas les choses à moitié, imposant à nous autres pauvres auditeurs une cadence particulièrement soutenue (le batteur ne s’arrête quasiment jamais de blasté). Un manque de relief flagrant (même s’il y a quelques ralentissements bien sentis comme celui de "Evil Lord Triumphant" à 2:21) qui pourra probablement en refroidir quelques-uns mais que je trouve largement compensé par une durée modérée qui évite de nous faire basculer dans l’ennui.
Bien plus gênant par contre, la qualité des riffs parfois assez quelconque qui viennent un peu gâcher la fête et donner l’impression que le groupe tape finalement plus dans le vide qu’autre chose. C’est le cas sur pas mal de morceaux où on est bien souvent rattrapé par quelques séquences où la répétition, la simplicité et le caractère quelque peu générique des riffs rendent ces moments assez peu remarquables ("Unmerciful Campaign Of Hate" à 0:15, "Internal Defiant Discipline" à 0:53, "Carpophorus Bestiarius" à 0:53, "Dominant Wrath Of Enemies" à 0:58, "Necessary Morbid Pleasure" à 0:32, "Chaos In The Infernal Battle" à 0:48...). Et c’est d’autant plus dommage qu’à l’inverse, les solos (souvent trop courts) sont particulièrement réussis ("Unmerciful Campaign Of Hate" à 1:19, "Carpophorus Bestiarius" à 0:44, "Dominant Wrath Of Enemies" à 1:06, "Necessary Morbid Pleasure" à 1:34, "Chaos In The Infernal Battle" à 1:34, "Evil Lord Triumphant" à 3:05) insufflant ainsi une atmosphère résolument sinistre et morbide au Death Metal on ne peut plus bas du front des Sud-Américains.
Réservé à un public d’initiés assez peu regardant vis-à-vis de certains critères souvent jugés comme rédhibitoires par d’autres (ici le côté ultra répétitif et le manque de variation dans la musique des Chiliens), Demonic Weapons Against The Sacred est un disque qui a pour lui une certaine force brute. Une approche extrêmement frontale qui rend la formule évidemment efficace, au moins sur l’instant. Car dans le cas de Diabolical Messiah, le groupe souffre malheureusement bien trop souvent d’un riffing assez anecdotique. Alors oui, ça tape. Ça tape même dur et fort presque tout le temps sauf qu'une fois passé ces vingt-six petites minutes, on n’a pas spécialement le sentiment d’avoir retenu un quelconque riff. Ce deuxième album n’est donc pas désagréable et fera très certainement son office parmi les amateurs du genre (c’est mon cas) mais dans le genre on a quand même vu beaucoup mieux ne serait-ce qu’au sein même de la scène chilienne.
| AxGxB 20 Décembre 2017 - 723 lectures |
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