Runespell - Unhallowed Blood Oath
Chronique
Runespell Unhallowed Blood Oath
Révélé par Iron Bonehead Productions, Runespell est un one-man band australien formé par un certain Nightwolf. Si ce pseudonyme ne vous dit pas grand chose, c'est parce que le garçon derrière celui-ci était embarqué jusqu'à présent dans des projets relativement obscurs dont, pour la plupart, je n'avais encore jamais entendu parler (Blood Stronghold et Necrostrigis). Cependant, certains l'ont peut-être déjà croisé via Eternum, un groupe qu'il partage avec Azgorh de Drowning The Light et dont la musique a été abordée ici même par Sakrifiss à l'occasion de la chronique de leur premier album intitulé Veil Of Ancient Darkness.
Après une première démo sortie au printemps 2017, Runespell a rapidement repris le chemin des studios afin d'accoucher d'Unhallowed Blood Oath, un premier album paru en septembre dernier toujours sous la houlette du fameux label allemand. Loin des décors enneigés auxquels nous ont habitués de nombreux groupes scandinaves et Européens, Nightwolf prend la pose au pied d'un arbre complètement desséché. Une manière plus ou moins subtile de rappeler que ce dernier vient d'un pays où règne le soleil et des températures beaucoup trop élevées (enfin en ce qui me concerne). Des conditions climatiques excessives qui pourtant ne l'empêche pas de revêtir un joli drapé foncé réhaussé par un maquillage pâlichon de rigueur.
Car naturellement c'est bien de Black Metal dont il s'agit ici. Un Black Metal qui n'entend pas bouleverser la donne mais plutôt s'inscrire dans le respect de traditions jugées par beaucoup comme immuables. Cet attachement à ces valeurs d'un autre temps passe comme souvent par le choix d'une production dépouillée et sans artifice. Guitares faméliques, batterie hyper naturelle, voix lointaines et spectrales sont ainsi tous les ingrédients que vous trouverez à l'écoute de ce Unhallowed Blood Oath. Un album sans grande originalité ni véritable prise de risque mais faisant montre d'un savoir faire tout à fait évident. Et pour le constater, il n'y a qu'à s'attarder sur la qualité des mélodies héritées notamment de la prolifique scène finlandaise. A ce titre, le travail réalisé par Nightwolf est ici de très grande qualité et risque de procurer pas mal de plaisir à tous les amateurs de ce types de mélodies épiques aux résonances tantôt médiévales, tantôt romantiques. Comment ne pas avoir le poil qui se hérisse à l'écoute de passages comme ceux de "Oblivion Winds" à 1:33, 3:24 et 5:11, "Bloodlust & Vengeance" à 0:41, 2:44 (avec ce petit côté Obsequiae loin d'être désagréable) et 4:50, "White Death's Wings" à 1:12, "All Thrones Perish" à 1:15, 1:52. Un soins tout particulier apporté aux ambiances qui passe aussi par deux titres instrumentaux acoustiques plutôt courts et surtout judicieusement positionnés histoire de mieux trancher avec ce qui va suivre ("As Old Gates Unfurl...") et ce qui a suivi ("And Wolves Guide Me Home").
Plutôt bien équilibré, Unhallowed Blood Oath partage son temps entre séquences mid-tempos fières et entêtantes et passages beaucoup plus soutenus où trémolos nordiques et blasts tiennent alors le haut du pavé. Une dualité rythmique qui donne du souffle et du répondant au Black Metal de Runespell qui, encore une fois, ne brille pas par son originalité mais possède cependant la capacité d'embarquer l'auditeur avec lui dès les premières notes de cet album finalement beaucoup plus majestueux qu'il n'y paraît de prime abord et surtout rondement bien mené. On retiendra également cette excellente reprise d'Absurd, beaucoup plus primitive, qui après l'instrumental "As Old Gates Unfurl..." vient en seulement trois petites minutes apporter un sérieux coup de fouet à l'ensemble.
C'est bien connu, Iron Bonehead a toujours eu le nez creux pour ce qui est de dénicher d'obscurs groupes dotés d'un talents certains. Avec son premier album, Runespell vient ainsi confirmer ce que l'on savait déjà à l'aide d'un Black Metal empreint d'un sens de la mélodie particulièrement affûté. Nightwolf s’astreint ici à l'essentiel sans perdre son temps et son énergie en fioritures inutiles. Grâce à une production effectivement dépouillée, l'Australien met en avant de belles et enivrantes mélodies qui vous feront oublier le caractère plus convenu (mais néanmoins efficace) de ses compositions. Un premier essai tout à fait concluant qui devrait pouvoir toucher les amateurs des scènes australiennes et finlandaises réunies.
| AxGxB 25 Janvier 2018 - 1310 lectures |
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