Alors que le bilan a été publié, il s'avère que plusieurs albums de 2017 nous sont passés sous le nez. On ne parlera pas de « Finisterre » de
DER WEG EINER FREIHEIT, malheureusement, qui a pourtant été largement demandé. C'est que votre cher serviteur n'est pas encore suffisamment expérimenté en matière de Black pour en assurer une chronique, surtout pour un album que j'ai trouvé sympa sans envie d'aller plus loin.
Si des collègues passent par là : il est demandé, le bougre, petit rattrapage ? :D
De mon côté, le rattrapage se fera sur un album déniché in extremis, fin décembre, et plus dans la veine de ce que j'aime.
VEXOVOID est un trio italien qui débuté en 2013. Après deux singles et un EP, le ton était donné : du Thrash véloce à grosse tendance technique inspiré
VOIVOD ou OBLIVEON, voire WATCHTOWER sur la basse, par des types portant du merch
WARBRINGER ou
PESTILENCE.
Mais, entre 2014 et aujourd'hui, il est un groupe devenu une référence du Thrash technique sous l'égide de VOIVOD. Cet incontournable, c'est
VEKTOR.
VEXOVOID en 2017, ce n'est ni plus ni moins que du VEKTOR, du moins en apparence.
Outre l'aspect SF très typé, on retrouve le son caractéristique des américains : une guitare lead qui hache menu avec un riffing très aigu, là où, derrière, une basse vient arrondir le tout par des vrombissements graves. Tu poses le tout sur une batterie qui n'arrête pas les changements de vitesse, tu plaques une voix éraillée qui thrashouille et déclame en rythme, et c'est parti pour 47 minutes de voyage.
Ne nous voilons pas la face : ça n'a jamais la prétention de vouloir se hisser au-delà du niveau de VEKTOR, dont le
Terminal Redux a terminé d'asseoir une ascension remarquable. Sur la première moitié, on aura du Sci-Fi Thrash simple mais efficace, comme dans « Infinite Collector » et sa basse qui, en douceur, donne du relief. Le son est de qualité, ça se déguste comme une friandise qui, cependant, peut avoir un arrière-goût un peu lassant, notamment dans les phases de transition du premier morceau ou l'intro de « Quantic Rupture » où la guitare a, je trouve, du mal à lancer le gros du morceau qui semble salvateur à 2:35. Quand c'est parti, le boulot est fulgurant, et ça foutrement du bien – encore une fois, mention très bien pour le mix et cette basse, qui remplit parfaitement les espaces de silence laissés dans l'entre-deux de « Waking Mars » vers 1:50 !
Tandis qu'on pensait trouver un rythme de croisière, « Galaxy's Echoes » tourne la page avec une intro, et c'est reparti, cette fois avec un Thrash plus progressif qui n'hésite pas à jouer avec les contre-temps, les ruptures et les changements mélodiques. Ce pivot est le morceau phare de l'album : il montre bien que VEXOVOID a autre chose à jouer qu'être un simple clone tributaire de VEKTOR. Leur utilisation des breaks est notamment un atout, et ajoute du rythme là où on aurait pu se lasser. J'y apprécie aussi la façon dont vient le moment de calme, et comment ils rebondissent sur leur Thrash jusqu'à un solo vraiment pertinent, venu comme une récompense, tout comme l'accélération que lance « Prophet of the Void » ! Quand l'album t'habitue à un tempo, et que d'un coup ça se débride, c'est d'autant plus délectable, car ce soubresaut permet encore plus de mettre en avant l'agressivité du chant.
Et c'est finalement ceci que je retiendrai de cette production : elle fait énormément plaisir. Quand bien même on aurait par-ci par-là des moments qui pourraient lasser, on en redemande, parce qu'il y a du répondant derrière, que ce soit dans la rythmique, les mélodies ou les parties instrumentales – et ceci est d'autant perceptible sur les derniers morceaux de l'album, qui savent faire amener des petites trouvailles bien à eux aux moments opportuns. Ce n'est ni original, ni furieusement délicieux, mais qui aime VEKTOR et redemande de ce Thrash moderne et généreux sera satisfait. Certes, on ne trouvera pas le génie de composition qu'ont atteint Outer Isolation et Terminal Redux, mais nos oreilles seront ravis d'avoir ce son si particulier, utilisé de manière judicieuse. Ils réussissent à se démarquer de leur modèle par un style personnel et sincère ; et ça, ça me fait un bien fou !
Pourvu que ce style ne soit pas dévoyé à l'extrême par un pompage abusif...
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